06/12/2018
OÙ VA L’ARGENT DE LA TRANSITION ENERGETIQUE ?
La transition énergétique serait-elle l’alibi qu’aurait tiré de son chapeau la superclasse mondiale pour saigner à blanc les classes populaires ?
A considérer le matraquage médiatique permanent et les discours culpabilisants du Président, de ses ministres et de la caste parlementaire à l’endroit des sceptiques, on est en droit de se le demander !
Dès lors qu’on s’intéresse d’un peu près à la question, on voit que cette loi, votée en 2015 en vue de « sauver la planète » dans la foulée du GIEC et autres COP 21 et suivantes, n’est qu’un leurre destiné à soutirer un maximum d’argent au contribuable resté taillable et corvéable à merci et au pouvoir à se maintenir en place.
Car enfin, au prétexte de cette nouvelle parodie de religion qu’est la « Vertitude », qui n’est rien d’autre que la nouvelle servitude qu’ont trouvée de soit disant « écologistes » dans le seul but de conserver leurs privilèges et leur poids attaché à leur lobby politique, nous voici contraints, non seulement à nous soumettre à cette loi inique mais également à la servir avec zèle faute de quoi nous nous verrions bien vite exposés au ban de la société.
La transition énergétique, comme toute religion révélée, est édifiée sur un dogme : celui du réchauffement climatique, ou plus exactement, des « causes » dudit réchauffement. Car si l’on ne peut nier le réchauffement climatique, on est conduit, pour peu qu’on s’y intéresse de près, à devoir douter de ses causes. Tout géologue, astrophysicien et climatologue sérieux sait mieux que personne, comme le démontrent clairement les paramètres de Milankovic que, des phénomènes solaires et de la dynamique terrestre, dépendent les variations climatiques à la surface de la terre. Que les activités humaines affectent quelque peu les couches de la basse atmosphère, sans doute, personne ne le niera mais de là à prétendre que ce sont elles les responsables du réchauffement climatique et elles seules est une autre affaire !
Le dernier interglaciaire, celui de l’Holocène dans lequel nous nous trouvons, ayant suivi la glaciation de Würm, correspond également à la dernière phase de l’ère quaternaire. Les interglaciaires, de plus courte période que les glaciations ont une durée variable calée entre 10 000 et 20 000 ans. Or le nôtre, à cause des phénomènes exceptionnels se produisant à la surface du soleil, devrait avoir une durée au moins deux fois plus longue le séparant d’une nouvelle glaciation. Contrairement à ce qui est officiellement avancé, il est probable que les phénomènes solaires ont une incidence bien supérieure à celle de la concentration des gaz à effet de serre dans la basse atmosphère sur le réchauffement climatique et en soient la cause principale, sinon unique.
Cela étant, refuser d’exploiter cette manne tombée du ciel eût été pour la ploutocratie régnante une occasion manquée de s’enrichir toujours davantage, le climat ayant bon dos.
Voilà pourquoi, au nom de la sacro-sainte Vertitude, taxes et surtaxes n’ont cessées et ne cessent de pousser comme la mauvaise herbe. Ce qui, si on les ajoute les unes aux autres, représente des sommes considérables.
A titre d’exemple, la seule CSPE (Contribution au Service Public de l’Electricité) a soutiré à elle seule 8 milliards d’euros aux consommateurs d’électricité en 2017 ; pour cette même année, la TICPE (Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Energétiques, montant 30,5 milliards) a rapporté 17,2 milliards d’euros au budget de l’état.
(Rapport général de l'Assemblée Nationale sur le PLF 2019)
Inutile de dire, dans les perspectives actuelles, que ces taxes sont appelées à augmenter.
Dans le même temps que voit-on ?
- Une multiplication des parcs éoliens en France, inutiles et polluants, coûts exorbitants ;
- une surconsommation d’électricité entraînée par des produits toujours plus énergivores et toujours plus coûteux (dernière trouvaille : la voiture électrique !) ;
- la multiplication de produits polluants issus du pétrole, partout présents (plastiques et dérivés : emballages, textiles, menuiseries, automobiles, aéronautique, éoliennes, décoration, etc, etc, etc...) ;
- des déplacements terrestres aériens et nautiques toujours plus nombreux et polluants ;
- une agriculture industrielle artificielle toujours plus polluante ;
- un gaspillage monumental d’argent public tous azimuts (dont la liste des
destinations serait politiquement incorrecte à établir) ;
- enfin, l’impossibilité qu’à l’Ecologie réelle, dévoyée par l’écologie politique aux mains d’idéologues bornés l’ayant transformée en écologie punitive, de contribuer à l’équilibre et à la préservation de notre oecoumène.
Faut-il s’étonner, dès lors, que les beaux discours de la ploutocratie régnante non seulement ne soient pas compris mais soient rejetés par un nombre toujours grandissant de citoyens de plus en plus exaspérés par les privilèges que celle là s’arroge quand ceux-ci, non seulement s’appauvrissent, mais voient leur exigence d’un « mieux relatif », incessamment bafouée au nom du « sauvetage de la planète » et du mythe de l’idéologie du progrès ?
Il ne faut pas s’en étonner et pas davantage quand le peuple se réveille, c’est alors, comme la mer démontée qu’il cesse d’obéir ("Quand les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir" - Rivarol) et renverse les idoles qu’innocemment il s’était données.
"Car ce sont les temps du Grand Changement qui maintenant, viennent..." - Dominique de Roux
09:42 Publié dans Interrogations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : transition énergétique, argent, taxes, cspe, ticpe, superclasse, loi, président, giec, cop 21, religion, vertitude, écologie, privilèges, réchauffement, climat, lobby, société, dogme, géologue, soleil, atmosphère, interglaciaire, holocène, glaciation, gaz, ploutocratie, éolien, polluants, agriculture, gaspillage, oecoumène, planète, peuples, changement
09/11/2018
RETOUR A KORSOR
Céline devant Fanehuset
Céline, je ne suis pas le premier à m’être aventuré sur ses traces, à Korsor où il fut en exil. Je ne serai sûrement pas le dernier. Mais que ceux qui veulent découvrir les lieux ne tardent pas parce que le temps, qui transforme et ronge les choses, lentement fait son affaire.
C’est à Klaskovgaard, domaine situé à 7 km au sud est du centre de Korsor qu’il faut se rendre, suivre la trace… C’est là que Maître Thorvald Mikkelsen hébergea le couple du 19 mai 1948 au 30 juin 1951. Il mit à la disposition de Céline et de son épouse deux maisons situées aux abords de la sienne, toutes deux en nature de chaumières comme la tradition les a conservées au Danemark. La première, Skovly « à l’abri de la forêt », relativement cossue si on la compare à la seconde est aussi la plus proche de la route. L’autre, Fanehuset « la maison du drapeau », posée quasi en bordure de mer sur le plateau, domine le belt dont elle n’est séparée que par un dénivelé colonisé par la végétation, en bordure du bois. Cent mètres à peine séparent Fanehuset de la mer où Lucette venait se baigner.
le belt
Le séjour de Céline et son épouse à Korsor est connu grâce aux témoignages des amis et personnalités qui leur ont rendu visite, pour certains à plusieurs reprises durant ces trois années, et par les danois de proximité, l’avocat Mikkelsen leur hébergeur, mais aussi Knud Otterstrom le pharmacien ainsi que le libraire Mogens Zachariassen. Il faut ajouter à ces témoignages la volumineuse correspondance (plus de 4000 lettres) que Céline expédia à ses connaissances le temps que dura son exil au bord de la Baltique. Tous, ils donnent une idée de ce que fut ce séjour obligé.
Skovly
A son arrivée à Klarskovgaard au mois de mai, Céline trouve la maison (Skovly) « rustique mais confortable », la mer « pas vilaine »… En l’hiver venu, c’est une autre affaire ! bien vite il déchante : « landes désertiques battues par les vents polaires… chaumières proches de la cabane à cochons. »
Il y prendra son mal en patience. Qu’y faire d’autre ?
On peut penser que les visites d’amis et de personnalités qu’il y reçu - elles furent régulières sinon nombreuses - le sortirent de sa torpeur, l’enchantèrent, ou l’agacèrent selon.
Quelques sorties pour Copenhague de courte durée, voire de simple aller retour rompirent la monotonie de cette « villégiature » de conséquence, encore furent elles dictées par les nécessitées administratives ou médicales.
A Claude Duneton, je disais combien son « Bal à Korsor » m’avait donné envie d’y aller voir de près. C’est fait.
Le 2 juillet dernier, faisant halte à Korsor de retour de Suède, je pris en direction de l’est Skovvej. A la sortie de la ville, sitôt passé la grande forêt, on tourne à droite après le terrain de camping. Par Korsor Lystskov, qui traverse les bois sous des arbres centenaires, on arrive à Klarskovgaard en terre célinienne…
Chemin dans la forêt
La première maison au milieu du bois, c’est une halte forestière aujourd’hui occupée par une auberge (fermée), une grande salle de réunion qui tient d’avantage de l’auberge de jeunesse que de l’hôtel trois étoiles installé plus loin, après Skovly.
C’est dans cette maison de bois au milieu de la clairière que Lucette venait exercer son art, plus à l’aise que sous le toit de Skovly. Le chemin est aujourd’hui goudronné, il ne devait pas l’être à l’époque.
J’ai laissé là la voiture pour arriver à pied à Skovly. C’est elle « à l’abri de la forêt » qu’on découvre en premier, nichée en tête d’un petit vallon qui court sous le bois en façon de ravine.
La maison est entretenue, habitée par des vacanciers ou plutôt des sédentaires car il y a une boîte à lettres à l’entrée du chemin avec un nom « Jensen »… Des Jensen, au Danemark il y en va comme des Dupont en France, ils sont nombreux. Deux voitures et une caravane ne m’incitèrent pas à aller plus avant… Je fis le tour par le plateau, l’ancien verger, pour contourner Skovly et filer tout droit en direction de Fanehuset que Céline occupa les mois d’été. Par chance, il n’y avait personne à part des oiseaux et des écureuils. La « maison du drapeau » ou celle du diable eut à ce qu’on raconte un passé sanglant, quelque assassinat y fut commis au temps ou cheminaient en bord de belt les contrebandiers.
Fanehuset
On imagine Céline dans cette « masure au bord de la mer, sans eau, sans gaz, sans lumière, croulante… » comme il l’écrivait à son ami Monnier.
Croulante aujourd’hui, elle le paraît autant qu’abandonnée. Elle penche du côté où la pousse le vent. Heureusement le chaume est en place qui la maintient hors d’eau, mais des agrafes faitières sont arrachées. L’enduit, par endroits est soufflé, des bois de la structure pourrissent, les badigeons s’écaillent et s’effritent. Sur l’arrière et du côté de la forêt, une sorte de petit hangar, réserve pour le bois y est accolé.
Fanehuset
Par les carreaux, l’intérieur est à l’image du dehors. Des toiles d’araignées, les seules habitantes avec probablement les souris, tombent en draperies des plafonds ou tapissent les murs.
Intérieur Fanehuset
C’est ainsi qu’il faut encore voir Fanehuset, sans rien d’autre que le souvenir de celui et quel ! qui un temps l’habitat. C’est un privilège que je n’ai pas eu pour Skovly. Peut-être aurais-je dû cogner à la porte, demander ? Tous les danois parlent anglais. Je ne l’ai pas fait. Peur de déranger ? Pas seulement. Discrétion. N’importe, ce que je cherchais, je l’ai trouvé à Fanehuset et sans interférences aucunes que les seuls bruits de la forêt, du vent et de la mer.
A Fanehuset, le temps s’est arrêté. Mieux, il est revenu en kaléidoscope associer dans ma tête des souvenirs anciens tels le pavé de le villa de Meudon ou la montée de la ruelle aux Bœufs à la lande de Fanehuset. Ici, comme là, Céline a foulé le sol, il est venu, il s’en est allé, il a tourné en rond, avec ses chiens, avec ses chats, avec ses oiseaux. Il ne faut pas avoir beaucoup d’imagination pour sentir la présence de personnages de cette trempe, il suffit d’en être familier ; elle s’inscrit dans le paysage comme celui-ci sur la plaque argentique d’une chambre noire.
Retour à Skovly par la hêtraie peuplé d’arbres magnifiques où courent les écureuils.
Nous poussons jusqu’au domaine un peu plus loin, la maison de maître et celle du régisseur ainsi que celle des hôtes sont toujours là. Entre elles et Skovly, on a construit un hôtel de luxe tout en longueur avec salles de congrès etc…. On imagine les propos de Céline devant cette débauche d’espaces « culturels » et médiatiques propices à d’interminables « blablas » comme sait les tenir la société du spectacle sur le sexe des anges, les interrogations sur le vivre ensemble, ou la citoyenneté mondialement partagée.
Et tout à côté cependant – et pour combien de temps encore – demeure Fanehuset dernier vestige de l’écrivain disparu. Oui, pour combien de temps encore ?
Fanehuset, amorce du chemin qui descend au belt
Au bout du chemin, la mer...
Storebelt
Immeubles à Korsor
Le port
Un ami fidèle
Céline et Lucette quittèrent Korsor le 30 juin 1951 après avoir adressé au directeur du "Korsor Avis", journal local, une lettre écrite le 28. En voici un extrait: " Au moment où nous allons quitter, ma femme et moi, la jolie ville de Korsor, je vous prie de croire que ce n'est pas sans tristesse que nous nous éloignons de ces lieux où nous avons reçu le plus aimable, le plus humain, le plus délicat des accueils (...) Nous penserons toujours à Korsor avec plaisir."
ORIENTATIONS: Tous les ouvrages parus sur la période danoise. Les céliniens les connaissent.
Nous retiendrons plus particulièrement :
- Helga Pedersen " le Danemark a-t-il sauvé Céline", Plon 1975
- David Alliot François Marchetti "Céline au Danemark" Le Rocher, 2008
- Claude Duneton "Bal à Korsor", Grasset et Livre de Poche
Et parmi les sites l'incontournable Céline en Phrases de Michel Mouls, le Bulletin célinien de Marc Laudelout, le petit célinien de Matthias Gadret.
19/08/2018
POURQUOI SONT-ILS TRISTES ?
Vous-vous le demandez encore ? Moi pas ! Je le sais pour les avoir rencontrés.
Ils sont tristes parce qu’ils se sont fait avoir et qu’ils l’ont pas vu venir. Ça leur est tombé sur le paletot sans crier gare, ainsi dire en traître. Des gens bien ordinaires tout comme eux, des qui font pas de bruit, qui saluent bien bas Monsieur le maire quand il passe, enfin des gens pas dérangeants pour rien au monde y en a tout de même des bottes et c’est une aubaine pour les coquins qui en profitent et qui les caressent dans le sens du poil en leur racontant des vannes.
Après tout, c’est sur la confiance réciproque qu’est fondé le contrat social non ? Enfin c’est ce qu’on croit avant que l’usage ne démontre le contraire ! C’est alors que l’on pèse le poids des intérêts et qu’on voit de quel côté penche la balance. C’est vieux comme le monde. ..
Les gens dont je cause, ils avaient hérité de la maison d’un oncle, pas bien loin de chez moi. Comme ils en avaient marre des fumées de la ville et du bruit infernal des bagnoles, qu’ouvrir leurs fenêtres donnant direct sur la rue fallait pas y compter, que ç’aurait été une tentative bien téméraire et des plus risquée que d’oser, ils avaient décidé de venir l’habiter la maison de l’oncle, sans différer, pour y respirer l’air pur. Faut dire qu’elle avait tout pour plaire ayant été construite par des maçons creusois à la sortie d’un village tout entouré de bocage, à côté de la marre sous les ombrages. Un voisinage de rêve en somme et surtout pas de bruit, seulement celui des grenouilles, des oiseaux et des troupeaux ! Ils s’y firent très vite et même le chien y retrouva sa jeunesse. « Tu te rends compte comme on est bien ! » qu’elle disait, la mère. « Sûr qu’on est bien » répétait le père qui avait pris l’habitude après dîner d’aller s’asseoir sous le vieux tilleul à l’endroit même où l’oncle posait ses fesses, le banc y était encore.
Comme ces gens là n’apprenaient les nouvelles qu’en se rendant aux commissions, ils eurent vent, un jour, de certain projet visant à sauver la planète et que c’était une aubaine qu’on ait choisi leur commune pour le réaliser. Qu’ils auraient la chance si tout allait bien de pouvoir bientôt se chauffer et s’éclairer quasi gratuitement ou presque. Enfin, on les roula si bien dans la farine, le maire en tête, qu’ils pensèrent en eux- mêmes : « S’il dit que c’est bien le Jacques, alors ça va, ça sera bien ! »...
C’est quand ils virent se pointer les engins à l’entrée du village, les gros, les très gros et qu’ils entendirent les tronçonneuses qui bientôt se mirent à couper les arbres, les vieux, les très vieux sous lesquels l’oncle ramassait les champignons ou les châtaignes et qu’ils virent ces trous, ces énormes trous creusés à combien? cinq cents mètres tout juste de leur maison et quasi dans l’axe de la fenêtre de la cuisine qu’ils prirent peur... Ensuite tout alla très vite et ils se retrouvèrent bientôt ceinturés par huit machines grondantes vibrantes frémissantes, menaçantes et si hautes, qu’ont les auraient dites dans la maison puisque leur ombre y pénétrait.
Au chant des oiseaux succéda celui des machines, à la quiétude du paysage l’agitation des hélices géantes, au scintillement des étoiles en la nuit venue, le clignotement des feux des nacelles... des feux pas sympathiques qu’on aurait dit de détresse annonciateurs de catastrophe. Ils ne virent bientôt plus que les monstres d’acier qui leur bouchaient l’horizon.
C’est alors qu’ils devinrent tristes et qu’ils déprimèrent très vite sans rien dire par peur du qu’en dira-t-on justement et de penser deux secondes qu’on pourrait les croire contre le progrès et surtout contre l’urgence qu’il y avait à lutter « tous ensemble » contre le réchauffement de la planète, qu’on comptait sur eux, qu’il fallait tous s’y mettre dare-dare qu’il avait dit, le Jacques.
C’était vite dire, lui qui habitait en ville ! Ils convinrent, au fil des jours, que la seule issue pour échapper à ce voisinage infernal était de le fuir, d’aller plus loin, enfin ailleurs, quelque part où ce genre de « progrès » ne les rattraperait pas... Quand ils mirent la maison en vente et que personne ne se porta acquéreur de leur bien, ils se demandèrent tout de même si les machines n’y seraient pas des fois pour quelque chose... Un jour enfin, il se trouva quelque pèlerin qui leur offrit le tiers du prix demandé, mais comme ça couvrait pas le remboursement de l’emprunt des travaux, force leur fut de rester dans la place. Et puis, devoir vendre la maison de l’oncle à des requins qui profitaient de la situation pour l’avoir à la baisse, ils auraient pas voulu. Ils y demeurèrent donc contraints et forcés en attendant des jours meilleurs. Mais il n’y en eu pas, au contraire ! Ils se mirent à dépérir. Ayant pris dix ans d’un coup la femme ne voulut plus se montrer au village. Le petit se chargea des commissions. Ils stockèrent le nécessaire et vécurent sur le potager et le poulailler. Coulant ainsi des jours funestes ils demeurèrent reclus entre leurs quatre murs comme des réprouvés à plus vouloir se regarder en face.
Au moment où j’en cause, seul le chien sort encore prendre l’air de temps à autre, bien méfiant, mais dès que l’ombre menaçante des machines paraît et qu’elle l’écrase, bien vite, il revient gratter à la porte en geignant histoire d’oublier.