LE TEMPS REVIENTLE BLOG D'AGARIC : chroniques du temps présent; notes de lectures; portraits; nouvelles; poèmes etc...2024-03-12T15:14:34+01:00All Rights Reserved blogSpiritHautetforthttp://letempsrevient.hautetfort.com/AGARIChttp://letempsrevient.hautetfort.com/about.htmlCORVUS CORAXtag:letempsrevient.hautetfort.com,2024-03-12:64892092024-03-12T15:14:33+01:002024-03-12T15:04:00+01:00 Certaines heures du jour et de la nuit me...
<p style="text-align: justify;"> </p><p><img id="media-6518036" style="margin: 0.2em auto 0.7em; display: block;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/01/00/1369933955.2.jpg" alt="1024px-Corvus_corax_(Common_Raven),_Yosemite_NP,_CA,_US_-_Diliff.jpg" width="416" height="294" /></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Certaines heures du jour et de la nuit me paraissent, plus que d’autres, de nature à octroyer le privilège de pouvoir couper le voile opaque du monde d’outre-là. Couper ou déchirer, n’importe, en ce domaine comme en bien d’autres Corvus Corax est un bon maître dont j’ai retenu la leçon ! Non point parce que l’un d’eux vint du bec cogner à mon huis puis au carreau de ma fenêtre tel qu’il le fit naguère chez Edgar le poète, mais plus simplement me visiter à date convenue certaine nuit de lune gibeuse, à l’intérieur même de ma chambre. Comment était-il entré ? Je me garderais bien de le dire n’en sachant rien moi-même. Cependant force me fut d’admettre sur le moment qu’il avait dû se glisser le jour par l’entrebâillement de la fenêtre et se cacher pour me surprendre en la nuit venue…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Ici, il convient de noter que le noir, à proportion de son épaisseur, se prête excellemment aux voyages en postmortalie, du moins je veux le croire… Assurément cet audacieux corvidé avait quelque chose à me dire télépathiquement s’entend, dans le secret de la nuit.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p><img id="media-6518039" style="margin: 0.2em auto 0.7em; display: block;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/01/00/2496253558.jpg" alt="Corbel suedois.jpg" width="415" height="311" /></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Adonc, m’approchant de l’armoire sur la corniche de laquelle il se trouvait perché, je l’observai à la faveur de la clarté lunaire… Il se tenait un peu de biais me regardant sans animosité, d’un œil fixe mais perçant. Force me fut d’admettre que le noir de jais de son plumail lui tenant lieu de redingote, conférait à mon visiteur l’allure d’un vieil aristocrate ou mieux encore, celle d’un de ces médecins du temps des grandes calamités quand la peste noire moissonnait allègrement campagnes et villes. J’ajoute pour ceux qui ne l’auraient pas compris, que cette semblance lui venait bien entendu de son bec semblable aux masques de ces présomptueux Diafoirus. <br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Soudainement, comme je l’observais, il opina du chef. J’en conclu que c’était le signe… Signe attendu depuis longtemps ! Adonc, j’engageai sans différer la conversation par le moyen de la seule pensée, souhaitant la bienvenue à mon nocturne visiteur.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">M’exprimant son contentement d’un clin d’œil complice, dodelinant de la tête en gonflant son plumail, ouvrant le bec, en son langage codé à mon adresse il déclama : « Crôa, croiâ, croimâ, crois- moi !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Du moins l’ouï-je de la sorte ce pourquoi, sans différer, je le crus sur parole ne demandant en effet qu’à le croire…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Or donc, le vieux rêtre sut se montrer bavard et m’en conta de telles que je ne saurais les confier à ma page fors son ultime message dont voici la moelle :</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt;">« Temps venu ! Grand changement ! Minutes comptées ! Monde rompu, corrompu, pue ! … »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">A quoi il ajouta en mots clefs bien ciblés : « Tic-tac… Tactique… TikTok ! Rwanda… Gaza… Corrida ! Ecrans… Boucan… Bataclan ! Schnouf… Bouffe… Foot… esbroufe ! Mangas… Gafa… Camora ! Toc… Cocke… Wok ! Intellos… Gauchos… Fiasco ! Parle-m’en… Parlement… Ment ! Députés… Des putes eh ! Raie…publique… Ripou…blique… Triche ! Confusion… Fion ! Décadence… Fiente ! »</span></p><p> </p><p><img id="media-6518038" style="margin: 0.2em auto 0.7em; display: block;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/02/01/241020634.jpg" alt="1024px-Raven_croak.jpg" width="428" height="321" /></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Ah ! qu’il s’amusait le drôle ! Ô qu’il savait se montrer loquace l’oiseau d’Odin ! Qu’il avait du verbe ! et du corsé ce madré !...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Son inventaire dura longtemps devant que le jour ne se lève ! Maître corbel en son perchis me considérait, rêveur, sous le charme de sa prose, lissant de temps à autre son plumail luisant.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Sentant venir le crépuscule du matin il devint soudainement muet, levant son bec en fermant l’œil. J’en conclus, son discours achevé qu’il devait partir, aussi, ouvrant grand mon huis sur ce qui demeurait encore de ténèbres, lui fis-je révérence.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Lors il s’en alla comme il était venu, sans autre bruit que celui d’un souffle qu’on reçoit venu d’outre-là. « Il s’en est allé retrouver la Camarde qui le précède ou le suit selon » songeai-je. Il s’en est allé dans un souffle. Un souffle tombé de la croix avec trois gouttes de sang…</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p><img id="media-6518040" style="margin: 0.2em auto 0.7em; display: block;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/00/00/452488546.jpg" alt="sacré coeur.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">A-dieu donc monde déchu qui ne vaut pas un denier pour le racheter ! Que le vent t’emporte ! Qu’il t’emporte fors l’Oeuvre de France qui toujours, tel le phénix, plaise à la Providence, renaîtra de ses cendres pour accomplir la Promesse :</span></p><p> </p><p align="center"><span style="font-size: 14pt; color: #ff0000;">Igne Natura Renovatur Integra </span></p><p align="center"><span style="font-size: 14pt; color: #ff0000;">- </span><span style="font-size: 14pt; color: #ff0000;"><span style="color: #0000ff;">INRI </span>- </span></p><p align="center"><span style="font-size: 14pt; color: #ff0000;">In Necis Renascor Integer</span></p><p align="center"> </p><p align="center"> </p><p align="center"> </p>
AGARIChttp://letempsrevient.hautetfort.com/about.htmlLA FIN D'UN MONDEtag:letempsrevient.hautetfort.com,2024-01-05:64788752024-01-05T20:37:46+01:002024-01-05T20:37:46+01:00 En ce début janvier, voici une belle page tirée des souvenirs de...
<div class="page" title="Page 1"><div class="layoutArea"><div class="column"><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">En ce début janvier, voici une belle page tirée des souvenirs de Denis Diderot. Elle est réconfortante et réchauffe les cœurs mis à l’épreuve dans ce monde de brutes. Elle nous rappelle l’amour filial et les obligations que l’on a envers nos mères et nos pères. Ces obligations ne sont rien d’autre que des devoirs en un temps où l’on ne parle plus que de droits. L’homme a donc des devoirs avant d’avoir des droits ; il ne devrait d’ailleurs pouvoir prétendre à ces derniers s’il ne respectait d’abord les premiers. Et le premier des devoirs, Diderot l’exprime bien dans son texte, c’est le respect que l’on doit aux parents qui implique, conséquemment, celui que l’on doit à la nature tout entière.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6502287" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/02/02/2424956762.jpg" alt="Diderot texte.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana';">Je n’ai vu mourir ni mon père ni ma mère ; je leur étais cher, et je ne doute pas que leurs yeux ne m’aient cherché à leurs derniers moments... </span></em></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana';">Il est minuit. Je suis seul, je me rappelle ces bons parents, et mon cœur se serre, quand je pense à toutes les inquiétudes qu’ils ont éprouvées sur le sort d’un jeune homme violent et passionné, abandonné sans guide à tous les fâcheux hasards d’une capitale immense. </span></em></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana';">Une des choses qui m’aient fait le plus de plaisir, c’est le propos bourru que me tint un provincial quelques années après la mort de mon père. </span></em></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana';">Je traversais une des rues de ma ville ; il m’arrête par le bras et me dit : « Monsieur Diderot, vous êtes bon ; mais, si vous croyez que vous vaudrez jamais votre père, vous vous trompez. » Je ne sais pas si les pères sont contents d’avoir des enfants qui valent mieux qu’eux ; mais, moi je le fus d’entendre dire que mon père valait mieux que moi. </span></em></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana';">Je crois, et je croirai tant que je vivrai, que ce provincial m’a dit vrai.<br />... Un des moments les plus doux de ma vie, ce fut, il y a plus de trente ans et je m’en souviens comme d’hier, lorsque mon père me vit arriver du collège, les bras chargés des prix que j’avais remportés, et les épaules chargées des couronnes qu’on m’avait données et qui, trop larges pour mon front, avaient laissé passer ma tête. </span></em></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana';">Du plus loin qu’il m’aperçut, mon père laissa son ouvrage, il s’avança sur la porte et se mit à pleurer. </span></em></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana';">C’est une belle chose, un homme de bien qui pleure de joie !<br />... Maintenant, je suis seul, je me rappelle mes bons parents, et mon cœur se serre. Je ne sais ce que j’ai, je ne sais ce que j’éprouve. Je voudrais pleurer. Ô mes parents ! Ô ma mère, toi qui réchauffais mes pieds froids dans tes mains !... </span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">Les sociétés ne sont plus organiques, l’ancien monde s’en va, il s’effrite en progression géométrique ; à l’image de la fonte de la banquise, Moloch glouton s’en régale. Les zélés serviteurs du monstre se succèdent aux commandes des nations, du moins de ce qu’il en reste ; ils mettent tout en œuvre pour décérébrer les individus via des techniques d’ingénierie sociale toujours plus redoutables, l’objectif final étant la réification de l’être. Elle arrive. Il n’y a plus de volonté de désobéissance civile aux lois iniques et encore moins de révolte. Le peuple est mort. Seules demeurent les masses acéphales des consommateurs pilotés à vue par le « merchandising » et l’obsolescence programmée.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">Les enfants ne lisent plus ou alors des mangas ; ils n’écrivent plus ou fort mal ; ils s’expriment en onomatopées et en phonétique via les échanges de sms et les réseaux sociaux. La pauvreté de ces échanges est le plus souvent affligeante…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">Ils ne maîtrisent absolument plus le français, discipline dans laquelle pourtant les moins mauvais ont des moyennes formidables, 18 voire 19 sur 20 en dictée. En dictée ? Quelles dictées ?</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6502286" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/00/02/1159493194.jpg" alt="Mironneau.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">J’ai fait le test pour voir. J’ai tiré des morceaux choisis de Mironneau à l’usage du Cours Moyen année 1908, précisément le texte que je vous livre de Diderot. Je l’ai lu lentement à une élève de cinquième à la moyenne générale de 18/20, puis le lui ai dicté en insistant sur les infinitifs et les participes passés, enfin sur les difficultés majeures. Nous l’avons relu ensemble… Résultat 28 fautes… Distorsion cognitive ? non, l’élève est intelligente et équilibrée. Alors faut-il en imputer la faute à elle ou aux nouvelles méthodes d’enseignement ? Assurément à ces dernières qui ont abandonné celles qui avaient depuis des lustres fait leurs preuves.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">Ça finit comme ça une civilisation, quand elle commence à ne plus maîtriser sa langue. Or la maîtrise de cette dernière passe d’abord par celle de l’orthographe.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">Sans doute peut-on se comprendre phonétiquement mais il y a loin de « casser » à « KC » il y a toute la richesse de la langue française du XVIII ème siècle. C’est elle qui nous a fait ce que nous sommes du moins jusqu’à la dernière guerre. Ensuite l’American way of life, sa langue passe-partout et la langue de bois ont fait le reste…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">Peut-être qu’à terme proche, après tout, les générations montantes finiront-elles par s’exprimer en sons gutturaux primitifs à rythme syncopé, à moins qu’elles n’aient plus rien à dire, occupées 24h sur 24 par les seuls écrans, c’est une éventualité probable… </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"> </p></div></div></div>
AGARIChttp://letempsrevient.hautetfort.com/about.html11 NOVEMBRE... 105 ans après l'hécatombe...tag:letempsrevient.hautetfort.com,2023-11-11:64705242023-11-12T07:13:16+01:002023-11-11T19:22:00+01:00 105 ans après l’hécatombe, l’Abattoir Général fume toujours… De part le...
<p style="text-align: justify;">105 ans après l’hécatombe, l’Abattoir Général fume toujours… De part le monde, les mêmes bouchers saignent à blanc le même troupeau pour les mêmes raisons. Faute d’avoir été comprise, la leçon n’a toujours pas été retenue…</p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6488888" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/02/02/3768513542.jpg" alt="cadavre.jpg" /></p><p>Devant la crue de la Garonne " Que d'eau, que d'eau !" constatait impuissant, le président Mac-Mahon. Parodiant ce dernier, "Que de sang, que de sang !" s'exclament, hypocrites, les fauteurs de guerre.</p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6488889" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/00/01/2750648325.jpg" alt="Bofa 1.jpg" /></p><p style="text-align: justify;">« <em>La guerre, c’est le massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent et ne se massacrent pas. </em>» Paul Valéry</p><p> </p><p style="text-align: justify;">"<em>Après un siècle de propagande, de mensonges et de lavage de cerveau à propos de la Première Guerre mondiale, la dissonance cognitive nous met bien trop mal à l’aise pour supporter cette vérité que c’est un petit groupe socialement privilégié de prétendus patriotes de race anglaise, financé par de puissants industriels et financiers britanniques et américains, qui a provoqué la Première Guerre mondiale. La détermination de cette Élite secrète londonienne à détruire l’Allemagne pour asseoir son contrôle sur le monde fut ultimement responsable de la mort d’honorables jeunes hommes, qui furent trahis et sacrifiés dans un massacre aussi sanglant qu’inutile, dédié à l’avancement d’une cause déshonorante. Dans les villages, villes et capitales du monde entier, des dizaines de milliers de monuments aux morts témoignent aujourd’hui de ce grand mensonge – de cette trahison – qui veut qu’ils soient morts pour « la plus grande gloire de Dieu » et pour que « nous soyons libres ». Ce mensonge les enchaîne à un mythe. Leur souvenir s’étire en une répétition de vains appels auxquels on procède pour dissimuler le véritable but de cette guerre. Ils ne méritent pas moins que la vérité, et nous leur devons de ne pas manquer à ce devoir là."</em> Les origines secrètes de la Première Guerre mondiale, Gerry Docherty & Jim MacGregor.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-6488890" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/01/01/1518482038.jpg" alt="chevaux.jpg" /></p><p style="text-align: justify;">« <em>Nous marchions sur une terre calcinée, bouleversée, puante, semée de débris de fils de fer, de pieux brisés, de vêtements hachés et sanglants, de paquets de chair humaine… </em>» Maurice Genevoix, Les Eparges</p><p style="text-align: center;"><img id="media-6488892" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/01/01/1583298171.jpg" alt="coupé.jpg" /></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;">"<em>La grande différence entre les hommes et les rats, c’est que ces derniers ne se battent jamais que volontairement et par goût, tandis que je n’ai rencontré aucun homme qui fit la guerre pour son plaisir. Chacun d’eux paraissait céder à la nécessité, aussi bien parmi les agresseurs que chez les autres. Il faut donc supposer que ceux qui veulent la guerre ne sont pas ceux qui la font. Le chef d’œuvre de l’organisation consiste alors à faire accomplir par la collectivité ce à quoi chacun de ses membres en particulier répugne le plus." </em>Pierre Chaine, Les Mémoires d'un rat.<em><br /></em></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6488893" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/01/01/302281702.jpg" alt="vieille.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"><em>« C’est des hommes et d’eux seulement qu’il faut avoir peur, toujours.</em></p><p style="text-align: justify;"><em>Combien de temps faudrait-il qu’il dure leur délire, pour qu’ils s’arrêtent épuisés enfin, ces monstres ? Combien de temps un accès comme celui-ci peut-il bien durer ? Des mois ? Des années ? Combien ? Peut-être jusqu’à la mort de tout le monde, de tous les fous ? Jusqu’au dernier ?... » </em>Louis Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit.<em><br /></em></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6488896" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/01/00/2798051207.jpg" alt="Lancier - copie.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"><em>« La grande défaite, en tout, c’est d’oublier, et surtout ce qui vous a fait crever, et de crever sans comprendre jamais jusqu’à quel point les hommes sont vaches. Quand on sera au bord du trou faudra pas faire les malins nous autres, mais faudra pas oublier non plus, faudra raconter tout sans changer un mot, de ce qu’on a vu de plus vicieux chez les hommes et puis poser sa chique et puis descendre. Ça suffit comme boulot pour une vie tout entière. » </em>Louis Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit.<em><br /></em></p>
AGARIChttp://letempsrevient.hautetfort.com/about.htmlIN MEMORIAM ALAIN FOURNIERtag:letempsrevient.hautetfort.com,2023-09-22:64626112023-09-22T23:35:44+02:002023-09-22T23:14:00+02:00 Le 22 septembre 1914 tombaient mortellement blessés, à quelques...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6476877" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/00/01/4064180126.jpg" alt="livre.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">Le 22 septembre 1914 tombaient mortellement blessés, à quelques centaines de mètres de la Tranchée de Calonne, le lieutenant Henri Fournier et vingt autres de ses compagnons de la 23<sup>ème</sup> compagnie du 288<sup>ème</sup> Régiment d’Infanterie de réserve engagé sur le front des Hauts de Meuse.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">La Tranchée de Calonne n’est pas un ouvrage militaire, c’est une route forestière de 25 kilomètres de long qui rattache Verdun à Hattonchâtel en suivant la ligne de crête. Elle a été tracée par l’Intendant du Roi Louis XVI en 1786.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">C’est à la hauteur du croisement de cette route (aujourd’hui RD 331) avec celle de Saint-Rémy la Calonne à Lacroix sur Meuse qu’une stèle a été érigée à l’initiative du maire de Saint Rémy le 11 octobre 1964 à l’occasion du 50<sup>ème</sup> anniversaire de la disparition d’Alain Fournier. On peut y lire :</span></p><p><span style="font-size: 11.0pt;"> </span></p><p align="center"><em><span style="font-size: 11.0pt;">« A la mémoire de Henri Alain Fournier auteur du Grand Meaulnes lieutenant au 288 RI et de ses hommes disparus dans le secteur le 22-9-1914 ».</span></em></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6476887" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/01/01/1807511373.jpg" alt="af mil.jpg" /><em><span style="font-size: 11.0pt;"> </span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">La fosse commune contenants les corps des 21 soldats tués le 22 septembre 1914 n’ayant été découverte que 77 ans plus tard le 2 mai 1991 à un kilomètre environ de cette plaque commémorative, on ne pouvait jusque alors parler que de « disparition »…</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6476896" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/00/01/454582549.jpg" alt="septembre,alain fournier,lieutenant,meuse,calonne,tranchée,disparition,fosse,squelettes,grand meaulnes,soldats,militaire,verdun,mission,fouille,sapins,hêtres,contact,allemands,ennemi,compagnie,régiment,capitaine,genevoix,massacre,nécropole,église" /></p><p style="text-align: center;">Extrait carte IGN St Rémy la Calonne</p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">Mobilisé le 2 août 1914, Alain Fournier se trouvant alors en villégiature à Cambo rejoint à Mirande dans le Gers le 288 RI auquel il est affecté. Il y commande la 23<sup>ème</sup> compagnie comme lieutenant en second sous les ordres du capitaine de Gramont. Le 16 août le régiment part pour Suippes d’où il prend à pied, le 17, la direction de Sainte Menehould. Le 23 août il est en cantonnement à Belleray près de Verdun et participe aux combats meurtriers livrés dans ce secteur du 24 août au 20 septembre 1914. Le 22 septembre, un détachement des 22<sup>ème</sup> et 23<sup>ème</sup> Compagnies commandées respectivement par les lieutenants Marien et Fournier partent en reconnaissance sur les Hauts de Meuse…</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6476897" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/02/00/3185621442.2.jpg" alt="septembre,alain fournier,lieutenant,meuse,calonne,tranchée,disparition,fosse,squelettes,grand meaulnes,soldats,militaire,verdun,mission,fouille,sapins,hêtres,contact,allemands,ennemi,compagnie,régiment,capitaine,genevoix,massacre,nécropole,église" /></p><p><span style="font-size: 11.0pt;">Nous connaissons la suite malheureuse de cette mission… </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">Nous savons aussi la controverse à laquelle elle a donnée lieu et pour ceux qui l’ignoreraient encore, nous conseillons de lire l’excellent livre de Michel Baranger paru aux Editions Bernard Giovanangeli en 2013. L’auteur s’y emploie dans une étude fouillée à démêler le faux du vraisemblable pour ne pas dire du vrai tant les témoignages qui nous restent des deux côtés des belligérants prêtent à confusion.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">Ce qui est sûr, c’est que l’auteur du Grand Meaulnes et ses compagnons ont bien trouvé la mort cet après midi du 22 septembre dans des circonstances confuses que nous ne pouvons qu’imaginer. Ce que l’on sait, c’est qu’un poste de secours et une ambulance allemande se trouvaient en position dans le seul bois de sapins du secteur (dit bois Gofrin) la forêt étant pour l’essentiel constituée de hêtres.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">Il semble que la compagnie du lieutenant Marien ait subi des tirs d’observateurs ennemis auquels ils auraient répliqué tout en décrochant, ils se seraient regroupés alors à la 23<sup>ème</sup> compagnie rejointe par le capitaine de Gramont, jusqu’au-boutiste obstiné ramenant ses hommes au contact des troupes ennemies, c'est à dire à une mort assurée, la compagnie du lieutenant Egon Nicolay les prenant à revers.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">Ainsi les vingt et une victimes de cet accrochage n’auraient pas été faites prisonnières et fusillées à la suite d’exactions commises contre le service sanitaire allemand en place mais bien tuées au combat comme le prouvent l’autopsie des corps retrouvés dans leur fosse commune.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6476898" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/02/01/3167496611.jpg" alt="septembre,alain fournier,lieutenant,meuse,calonne,tranchée,disparition,fosse,squelettes,grand meaulnes,soldats,militaire,verdun,mission,fouille,sapins,hêtres,contact,allemands,ennemi,compagnie,régiment,capitaine,genevoix,massacre,nécropole,église" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">On doit cette découverte à Jean Louis, habitant de Lacroix sur Meuse, jeune accompagnateur de Maurice Genevoix revenu souvent sur les lieux où il connu l’enfer des Eparges et où il participa aux combats du 22 septembre. C’est à la suite des longues et patiente recherches de Michel Algrain que Jean Louis finit par déduction à retrouver sur le terrain le lieu du massacre et les corps des disparus dont les restes furent exhumés de la fosse (5mx3, 30cm de profondeur) du 4 au 25 novembre 1991 par trois archéologues de la DRAC de Lorraine.</span></p><p><span style="font-size: 11.0pt;">Le corps d’Alain Fournier porte le numéro 16 sur la photo.</span></p><p><span style="font-size: 11.0pt;">On se reportera pour plus de détail au lien suivant:<a href="https://www.etudes-touloises.fr/blogcelt/ArcheoThema%2035_2014%20AlainFournier.pdf">https://www.etudes-touloises.fr/blogcelt/ArcheoThema%2035_2014%20AlainFournier.pdf</a></span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6476899" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/01/01/638154778.2.jpg" alt="septembre,alain fournier,lieutenant,meuse,calonne,tranchée,disparition,fosse,squelettes,grand meaulnes,soldats,militaire,verdun,mission,fouille,sapins,hêtres,contact,allemands,ennemi,compagnie,régiment,capitaine,genevoix,massacre,nécropole,église" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">Michel Baranger dans son livre rapporte ce que dit le rapport officiel de l’étude anthropologique : <em>« Le sujet N°16, bien que dépourvu de plaque d’identité, avait pu être identifié avec certitude comme étant Alain Fournier, grâce à ses galons de lieutenant cousus sur du tissu gris-bleu, retrouvé sur les os de l’avant bras, ainsi qu’à ses galons d’épaulette et au numéro de son régiment :288, en laiton doré, agrafé sur une patte de collet rouge ; par ailleurs on rapprocha le calcul de la stature du squelette -1,70m- faite d’après la méthode de Fully et Pineau, de la taille mentionnée -1,69m- sur le livret militaire du lieutenant Henri Alban Fournier. L’analyse des impacts de balles sur son squelette a montré que « son sternum et sa deuxième côte droite avaient été touchés par une même balle » tirée juste face à lui, blessure grave à la poitrine, sans doute qui ne devait lui laisser que très peu d’heures à vivre. On put enfin rapprocher l’odontogramme </em></span><em><span style="font-size: 11.0pt;">du maxillaire supérieur -dix dents soignées et obturées- d’une carte postale représentant la grotte de Lourdes, envoyée à sa famille par Henri Fournier, le 17 mai 1909, au dos de laquelle il a écrit : « De Tarbes où je viens de faire plomber ma 10<sup>ème</sup> dent. » »</span></em></p><p><span style="font-size: 11.0pt;">Alain Fournier et ses 20 compagnons ont été inhumés dans la petite nécropole de Saint Rémy la Calonne, sur la pente qui regarde le sud, derrière le chevet de l’église.</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6476900" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/01/02/2994862946.jpg" alt="septembre,alain fournier,lieutenant,meuse,calonne,tranchée,disparition,fosse,squelettes,grand meaulnes,soldats,militaire,verdun,mission,fouille,sapins,hêtres,contact,allemands,ennemi,compagnie,régiment,capitaine,genevoix,massacre,nécropole,église" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Verdana;">L’entend-il "la voix sourde et merveilleuse qui appelle"...</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6476885" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/02/00/3659083982.2.jpg" alt="portrait.jpg" /></p><p style="text-align: center;"> </p>
AGARIChttp://letempsrevient.hautetfort.com/about.htmlIN MEMORIAM MARIE-DOMINIQUEtag:letempsrevient.hautetfort.com,2023-07-14:64522912023-07-14T22:05:29+02:002023-07-14T21:04:00+02:00 Mardi 11 juillet jour de la Saint Benoît, après une longue,...
<p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6461788" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/02/01/380160308.jpg" alt="MDF 2 ans.jpg" /></p><p style="text-align: justify;">Mardi 11 juillet jour de la Saint Benoît, après une longue, trop longue absence, je suis venu te retrouver Dominique, ma cousine, inséparable compagne de mes jeunes années… Mais je suis arrivé trop tard, tu étais déjà partie, partie pour ce long voyage, « là où le vent n’a plus de feuilles mortes à râteler » comme l’écrit si bien l’auteur de Gaspard des Montagnes.</p><p style="text-align: justify;">Lorsque Michel, ton mari m’a appelé en me disant qu’il avait une triste nouvelle à m’annoncer, j’ai compris… J’ai compris et soudainement je t’ai revue, là, présente devant moi, avec ton sourire doux et le visage de ta jeunesse. C’était hier…</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6461796" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/01/01/30662007.jpg" alt="MDF 3 ans.jpg" /></p><p style="text-align: justify;">Hier… Nous qui pourtant nous sommes perdus de vue si longtemps... Pourquoi ? La faute à qui ? ou plutôt à quoi ?.</p><p style="text-align: justify;">Au temps peut-être, qui nous a dévoré allègrement tous les deux quand bien même nous aurions voulu lui échapper, mais rien n’échappe au temps tu le sais bien… Aux occupations professionnelles sans doute, qui nous ont satisfaits et aveuglés à la fois pendant qu’elles nous emprisonnaient… Mais surtout à l’oubli, lequel ayant drapé notre cœur d’une chape de plomb sans que nous ne nous en rendions compte nous a éloigné l’un de l’autre, parce que l’oubli est un despote qu’il faut traquer sans faillir au risque de tout perdre…</p><p style="text-align: justify;">Sous la coupole de l’abbatiale, dans la clarté des vitraux traversés par la lumière du matin, devant ton cercueil je songeais à nos belles années, celles de l’enfance où rien n’est encore consommé, usé, délaissé… Avec toi, ce sont quinze d’entre elles qui sont parties à la dérive emportant dans leur sillage nos souvenirs anciens.</p><p style="text-align: justify;">Dans le recueillement de ta famille et de tes amis, écoutant l’Ave Maria de Gounod je me disais, comme je l’avais dit à Neige si tôt disparue : « maintenant, toi, tu sais ! » et moi, je ne sais pas encore, je ne peux que supposer…</p><p style="text-align: justify;">Je veux croire que tu as comme elle, rongée par le même mal, quitté ce monde de la contrainte pour celui de la liberté. Mon cœur me le dit et je veux le croire parce que je sais que le cœur ne ment pas.</p><p style="text-align: justify;">En t’en allant, Dominique, tu m’as fait un cadeau, le dernier et le plus cher à mon coeur : tu m’as ramené Sophie ma filleule, tu me l’a ramenée avant que moi aussi je ne m’en aille et tu m’as fait connaître Hélène, sa sœur.</p><p style="text-align: justify;">Sophie, que j’ai tenue sur les fonds baptismaux m’est revenue comme nous te pleurions et maintenant que je l’ai retrouvée, je ne veux plus la perdre, tu le sais et moi aussi. A présent, je comprends pourquoi je pensais à vous deux il y a un mois à peine alors que, n’ayant pas eu de nouvelles de toi depuis si longtemps je ne te savais pas à ce point malade. Moi qui ne crois pas au hasard, sais que l’Univers est une structure très intelligente ; quand on le questionne, Il répond. Et Il m’a répondu. Le Seigneur sait ce qu’Il fait, nous pas… Assurément c’est une grâce de le savoir et de le comprendre avant le terme.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-6461792" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/01/00/4207983755.jpg" alt="GM & MDF.jpg" /></p><p style="text-align: justify;">Je ne peux, chère Dominique que te revoir au temps de notre jeunesse puisque je ne t’ai pas vue vieillir depuis. Alors, à ce souvenir, c’est la rue des Pommiers qui revient vers moi et toi qui court dans les rangs de cassissiers et de framboisiers derrière ce lapin que nous avions baptisé « Lileu », vas savoir pourquoi ? c’est le vol des hannetons à la nuit tombée ; c’est la récolte des escargots dans les feuilles d’iris après la pluie et notre peur bleue des épeires velues corsetées de noir dans leurs toiles tendues au travers des hautes herbes… C’est la campagne et ses mystères… Châlucet, Céreix, les Vignes d’Envaud, la cabane de Marcel qui savait tout faire… Marcel parti trop tôt lui aussi pour ce monde d’outre là dont nous ne savons rien, si lointain et pourtant si proche à la fois… Ce sont nos vacances partagées à la mer ou à Barlanès dans les Pyrénées où nous aimions jouer avec les galets du torrent, ces galets ronds comme des dos de tortues, polis et brillants comme des louis d’or dont nous formions de petites écluses sitôt emportées par la force du courant.</p><p style="text-align: justify;">Emportées comme tu le fus, dans un combat inégal…</p><p style="text-align: center;"><img id="media-6461794" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/01/02/739048757.jpg" alt="Pyrénées. - copie.jpg" /></p><p style="text-align: justify;">Quel sera le mien le moment venu ? Je n’en sais rien… Aurais-je même le temps de tirer le sabre ? J’aimerais pouvoir dire comme Lacordaire « Ce que je sais pour demain, c’est que la Providence se lèvera pour moi avant le soleil. » J’espère qu’elle s’est levée pour toi quand tu t’es présentée devant elle.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-6461795" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/00/01/2963921311.jpg" alt="MDF 18 ans.jpg" /></p><p style="text-align: justify;">Au revoir Dominique, ma cousine et mon amie que la souffrance n’a pas épargnée, comme elle n’a pas épargné Neige et tant d’autres de nos semblables en humaine condition.</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6461826" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/01/02/3654024257.jpg" alt="MDF 23 ans.jpg" /></p><p style="text-align: justify;">Puisque je te compte au nombre de ceux et celles que j’ai aimés, que j’aime et que j’aimerai, puissè-je garder de toi, en moi, « L’essence et la forme divine » évoquées par Charles Baudelaire et dire avec lui, à mon tour, le moment venu :</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;" align="center"><em>« Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre !</em></p><p style="text-align: center;" align="center"><em>Ce pays nous ennuie, ô Mort ! appareillons !</em></p><p style="text-align: center;" align="center"><em>Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre,</em></p><p style="text-align: center;" align="center"><em>Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons ! »</em></p><p align="center"> </p><p align="center">+++++</p><p>"L'épreuve dénude la vérité et la fait resplendir pleinement" (Louis Cattiaux, MR, I/27)</p><p>"L'aiguillon de la mort est là pour obliger les hommes à rechercher le pourquoi de toutes choses et d'eux-mêmes"(Louis Cattiaux, MR, II/13)</p><p style="text-align: center;">+++++</p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><br /></p>
AGARIChttp://letempsrevient.hautetfort.com/about.htmlLE CHANT DU COQtag:letempsrevient.hautetfort.com,2023-04-06:64370832023-04-06T19:12:10+02:002023-04-06T15:46:00+02:00 Rien ne me plaît comme le chant du coq à la campagne. Je l’écoute éveiller...
<p style="text-align: justify;">Rien ne me plaît comme le chant du coq à la campagne. Je l’écoute éveiller son harem au crépuscule du matin et pour ne rien perdre de cet appel vieux comme le monde, j’ouvre la fenêtre quand bien même il ferait froid… Alors le chant du coq réveille en moi mes souvenirs rassemblés autour de cette pensée récurrente : le jour se lève, c’est l’heure où l’homme meurt...</p><p style="text-align: center;"><img id="media-6437886" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/02/00/2955618341.jpg" alt="COQ NOIR.jpg" /></p><p style="text-align: justify;">Le soir, en la nuit venue, j’aime écouter d’une même oreille le chant des grenouilles assemblées autour de la mare ou posées en vigile sur les larges feuilles des nénuphars. C’est une mélodie lancinante qui n’est pas à la portée de plus d’un citadin ! Le serait-elle, qu’ils ne la comprendraient pas. Les grenouilles sont bavardes autant sinon plus que les corneilles et les choucas qui ont bâti dans les grands arbres au fond du parc. Je les observe du petit salon vert qui regarde le sud. Ils vont, ils viennent, tournent autour de leurs nids sans se lasser, poussent leurs cris plaintifs pareils à ceux des corbeaux des champs de bataille ou de la glèbe fraîchement retournée…</p><p style="text-align: justify;">J’aime le son des cloches que ne parvient pas à couvrir le ronflement lointain de l’autoroute apporté par le vent quand il vient de l’est, ce qui, heureusement, est assez rare.</p><p style="text-align: justify;">Les cloches rythment les heures et comptent les jours qui nous restent à les entendre jusqu’à ce qu’elles nous accompagnent à l’enclos des morts. Quand elles s’ébranlent à l’occasion des cérémonies le clocher tremble. Du moins je le crois tant elles mettent d’ardeur à sonner fort !</p><p style="text-align: center;"><img id="media-6437888" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/00/02/1804399321.jpg" alt="Eglise Arnac.jpg" /></p><p style="text-align: justify;">Les chants de coqs, de corneilles et de pies, aux quatre coins du monde sont semblables. Ils ne relèvent ni de l’anglo-saxon, ni du serbo-croate, du suédois, chinois, swahili, bourachasti, iakoute, nahuatl ou de l’algonkin des plaines, ils relèvent de la seule langue des oiseaux qui est partout la même et en dit long quand on sait l’entendre !</p><p style="text-align: justify;">L’an passé, des pies téméraires, battant des ailes comme tournent les roues des moulins, se sont approchées de la grande maison tentées par la nourriture des chats répartie dans leurs assiettes au pied du perron. Les pies, qu’on dit voleuses n’ont pas fait mentir leur réputation, elles ont pioché côte à côte avec les vieux chats dans les mêmes assiettes les bons morceaux. Ayant dans leur jeune âge épuisé les plaisirs de la chasse, les vieux chats, affectant d’ignorer leur présence, ont laissé faire ces effrontées qui, non contentes de s’être repues sont allées un peu plus loin sous les lauriers pirater les croquettes des hérissons. Aujourd’hui, les pies qui ont agrandi leur famille sont devenues de plus en plus gourmandes et de plus en plus osées. Rien ne les arrête. Tout juste si elles ne passent pas le seuil de la porte !</p><p style="text-align: justify;">Pour en revenir aux coqs, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, on notera qu’il s’en trouve de plus bavards que d’autres même si la majorité préfère s’égosiller au lever du jour que pendant la journée. Il arrive à quelques-uns à ce qu’il paraît, de cocoricoter pendant la nuit. C’est ainsi, que sur la minuit, fut annoncée l’arrivée de Jehanne la Pucelle certain jour de janvier 1412 à Domrémy, dans le Barrois mouvant, autrement dit en Champagne. Arrivée s’entend plutôt que naissance puisqu’aux dernières nouvelles, tout laisse à entendre que la Pucelle fut acheminée en son jeune âge, de l’alcove d’Isabeau au berceau de sa nourrice des bords de Meuse à seules fins de bouter les godons hors de France.</p><p style="text-align: justify;">Le coq, il faut l’admettre, n’a pas volé son nom de Chanteclerc. N’entendant rien au solfège, je ne saurais vous dire sur quel accord se base son chant. Je pencherais si j’osais pour le « ré », parce que le ré veille… tout simplement.</p><p style="text-align: justify;">Si les coqs ont inspirés La Fontaine, Jules Renard, Alexandre Vialatte et tant d’autres c’est qu’il y avait matière à dire sur le personnage et qu’ils l’ont fait beaucoup mieux que je ne saurais m’y employer.</p><p style="text-align: justify;">A ce propos, je n’ai pas oublié ces pages admirables de René Benjamin où il raconte comment Gaspard dans un ultime élan du cœur, imita le chant du coq, pour mettre un terme à l’agonie du moribond attendant vainement le lever du jour.</p><p style="text-align: justify;">Les voici :</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><em>« Le sergent agonisait, mais ne mourait pas. Il avait toute sa tête , et il lui semblait, se raccrochant à la suprême espérance de ceux qui meurent la nuit, que s’il atteignait le jour, peut-être encore il s’en tirerait. Mais le jour était si loin !... Il demandait l’heure toutes les minutes avec angoisse. La sœur, patiente, lui répondait doucement. Vers minuit, comme il étouffait davantage, il dit :</em></p><p><em>- Est-il bientôt quatre heures ?...</em></p><p><em>Et la religieuse eut ce mot divin :</em></p><p><em>- Oui, mon petit… Encore un peu de courage et on va être « rendu… »</em></p><p><em>Mais soudain, il se désespéra ; il se mit à pleurer ; il geignait : « Y a un coq… un coq qui chante à quatre heures… »</em></p><p><em>Et il ne chantait pas.</em></p><p style="text-align: justify;"><em>Gaspard n’avait pas le cœur à dormir. Il venait d’entendre ces derniers mots. Il se dressa sur son séant, dans son lit, puis il rejeta ses couvertures, enfila sa culotte, et furtivement, à quatre pattes, il se coula hors du dortoir.</em></p><p><em>Et alors… alors au bout de deux minutes, le coq chanta.</em></p><p><em>C’était une voix un peu étrange, éraillée, un peu trop humaine. Mais le sergent s’arrêta d’étouffer :</em></p><p><em>- Ma… sœur, entendez-vous ?</em></p><p><em>- Je vous l’avais dit, fit-elle. Il est quatre heures. </em></p><p><em>Il avait confiance : le jour allait paraître. Il mourut calmé, presqu’en souriant. »</em></p><p> </p><p><img id="media-6437889" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/02/00/829595054.jpg" alt="Gaspard.jpg" /></p><p><em> </em></p><p style="text-align: justify;">Et puisqu’il est dit que tant d’aurores doivent encore luire avant la fin, ne craignons rien, croyons simplement, tant qu’il restera des coqs pour les annoncer, elles paraîtront...</p>
AGARIChttp://letempsrevient.hautetfort.com/about.htmlL'EPOUVANTABLE PROLIFERATION DES ASTICOTStag:letempsrevient.hautetfort.com,2022-10-15:64066912023-07-14T22:30:09+02:002022-10-15T20:25:00+02:00 « Rappelez-vous l’objet que nous vîmes, mon âme, ce beau matin d’été...
<p><em>« Rappelez-vous l’objet que nous vîmes, mon âme, ce beau matin d’été si doux… »</em></p><p><em> </em></p><p style="text-align: justify;">Pas plus tard qu’hier encore, taraudé par la multiplication des pontes du troupeau de Belzébuth prince des mouches, j’entretenais mon copain Roger de l’insupportable prolifération de la nouvelle espèce d’asticots à la barre du Titanic de l’Occident.</p><p style="text-align: justify;">Illustrant mon propos par l’analogie, je lui disais rapport aux asticots :</p><p style="text-align: justify;">- As-tu remarqué combien ces ignobles bestioles, non contentes de grouiller sur les pauvres charognes, n’attendent pas qu’un animal blessé ou malade crève pour le bouffer tout vivant encore ? J’en ai eu la preuve y a pas si longtemps en trouvant en lisière du bois, au fond de mon parc, un hérisson non seulement couvert de vermine, mais rongé par les asticots jusqu’à l’os sur son dos, là où des mouches d’un vert métalescent (<em>sarcophaga carnaria</em>) étaient venues pondre.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-6394532" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/01/00/1905803418.jpg" alt="Sarcophaga_carnaria_(Reynaldo).jpg" /></p><p style="text-align: justify;">Je l’observais se traînant au soleil… Que faire sinon l’achever, le délivrer de sa misère ? En avais-je le cœur ? Non, alors je l’ai conduit chez le vétérinaire qui l’a piqué…</p><p style="text-align: justify;">Je revois ce pauvre animal comme si c’était la veille. Entre ce qui lui restait de piquants, les larves sordides avaient foré un cratère dans lequel elles grouillaient monstrueusement comme la lave en fusion bouillonne au fond d’un volcan. Elles dansaient leur danse macabre, exhalant l’épouvantable odeur de mort des champs de bataille et des morgues qui est celle de la chair corruptible en putréfaction …</p><p style="text-align: center;"><img id="media-6394533" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/00/00/2664118292.2.jpg" alt="standard_tredjestadiumslarver-av-Calliphora-vicina-560x420.jpg" /></p><p style="text-align: justify;">Tu vas comprendre pourquoi je te dis ça Roger ajoutais-je. Je te le dis rapport à ce que nous vivons au quotidien, parce que j’ai la conviction que ce que j’ai observé sur le hérisson, eh bien, c’est exactement ce qui se passe sur le corps social. Nous sommes un certain nombre à l’avoir compris comme j’ai pu le constater en l’évoquant l’autre jour au bistrot. Le corps social est malade, bien malade, pour ne pas dire qu’il est à l’agonie, mangé tout entier par les asticots. Des asticots à visage humain (<em>homines vermes</em>) si tu vois ce que je veux dire ! De ceux que j’appelle les <em>nouveaux</em> asticots, qui prolifèrent jamais rassasiés, opulents et gras d’un genre qu’on n’a encore jamais vu, portant haut le chef et pleine la besace, indifférents aux plaintes du troupeau qu’ils mènent allègrement aux abattoirs.</p><p style="text-align: justify;">Leur nom est Légion. Rien ne les arrête. Non contents d’avoir colonisé l’Occident où ils ont fait litière, les voilà maintenant qui s’attaquent au reste du monde en progression géométrique. Mal grès qu’on en ait nous sommes impuissants, nous qui les observons enfler à vue d’œil, à pouvoir les éradiquer.</p><p style="text-align: justify;">On pourrait se demander des fois comment on en est arrivé là si la réponse ne sautait aux yeux : on en est arrivé là par délégation de pouvoir, par soumission à l’indolence qui n’est tout compte-fait que l’acceptation de la servitude volontaire. A l’indolence et au confort tant matériel qu’intellectuel note bien ! Indolence qui corrode mieux que le vitriol les meilleures volontés du monde !</p><p style="text-align: center;"><img id="media-6394534" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/01/01/1893152803.jpg" alt="Boetie_1.jpg" /></p><p style="text-align: justify;">- Mais, Victor, comment qu’ils ont proliféré ces ignobles ?</p><p style="text-align: justify;">- C’est bien simple, par consentement de leurs victimes. Ils sont forts parce qu’elles sont faibles, ayant aliéné toutes leurs défenses naturelles dont la dernière d’entre-elles est l’instinct de survie. Tu me diras, question de flair, qu’elles les ont peut-être pas vu venir ? Possible. Qu’elles ont pas songé deux secondes ces malheureuses, aveuglées par les soi-disant vertus du suffrage universel que ces parasites sortiraient des urnes tel d’une couveuse, frais et dispos, avec les honneurs, pour s’installer aux meilleures places ! Belzébuth les gouverne je te dis et c’est pour l’ honorer qu’ils pompent à leur profit l’argent de la nation comme les vampires sucent le sang, jamais rassasiés.</p><p style="text-align: justify;">- Tu vas pas un peu loin Victor, des fois ?</p><p style="text-align: justify;">- Ou t’es rien naïf Roger, ou tu piges que dalle. Réveille toi, tu vois rien ? tu sens rien ?</p><p style="text-align: justify;">- Bé, j’essaye de te suivre Victor… Si je comprends bien, pour toi, les asticots, c’est ceux qui nous gouvernent ? les représentants du peuple ?</p><p style="text-align: justify;">- Ah ! tout de même, le v’la qui s’réveille. Evidemment c’est eux, qu’est ce que tu crois. Ils sont, j’insiste, le fruit des œuvres du Prince des mouches, rien moins !</p><p style="text-align: center;"><img id="media-6394541" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/02/01/610225525.jpg" alt="Compendium_rarissimum_totius_Artis_Magicae...._Wellcome_L0027758.jpg" /></p><p style="text-align: justify;">- Tu veux dire qu’ils obéissent au Diable ?</p><p style="text-align: justify;">- Appelle-le comme ça si tu veux. Y en a qui le suivent sans même s’en rendre compte. Aux ordres ! ce sont des asticots par adaptation. Et tu sais combien sont puissant les adorateurs du Diable ! Rien les arrête dès lors qu’il les rétribue sans compter. C’est ses bataillons.</p><p style="text-align: justify;">- Tiens, ça me rappelle les histoires de pacte avec le démon… mais c’est qu’ils nous voudraient du mal alors tu crois ?</p><p style="text-align: justify;">- A ton avis ?</p><p style="text-align: justify;">- Evidemment, vu sous cet angle… Et pourquoi donc alors les gens pensent qu’ils nous veulent que du bien ? qu’élus par la vertu de la démocratie ils sont tout ce qu’il y a de mieux pour nous défendre ?</p><p style="text-align: justify;">- Nous défendre ! le v’la qui déraisonne ! La démocratie ? mais mon vieux c’est de la vaseline entre leurs mains si tu vois ce que je veux dire ! Quand elle te l’a mise bien profond dans son lit où la tyrannie sommeille, la démocratie, tu te rends compte, si peu que tu sois lucide, que tu t’es fait avoir mais c’est trop tard, c’est verrouillé ! Relis donc Platon, tu vas piger de suite ce que démocratie, qui n’est viable que pour le petit nombre, veut dire. Au regard du plus grand nombre elle permet tout, elle autorise tous les excès. Regarde 1793…</p><p style="text-align: center;"><img id="media-6394535" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/00/01/2100402323.jpg" alt="1793.jpg" /></p><p style="text-align: justify;">- Faut quand même aller voter, non ?</p><p style="text-align: justify;">- Et pour quoi faire ? J’irai voter moi quand le suffrage universel qui n’est qu’imposture programmée sera remplacé par le tirage au sort d’un certain nombre de citoyens au prorata des populations avec obligation pour les sélectionnés d’aller voter sinon macash, au trou ! Mathématiquement on aura un panel beaucoup plus représentatif que par le biais du suffrage universel où tous les imbéciles, les incultes et les bornés pour ne pas dire les cons sont majoritaires. Et comme le disait Céline, que « c’est donc bien forcé qu’ils gagnent ».</p><p style="text-align: justify;">- Evidemment, vu sous cet angle… t’as pas tort. Mais alors, Victor, y-a plus rien à espérer ?</p><p style="text-align: justify;">- Si, que les asticots se bouffent entre-eux ! Ça pourrait venir et booster l’inconscient collectif de la résistance histoire de finir le boulot. A dire vrai c’est un vœux pieux tant les masses sont abruties par l’incessant matraquage des cerveaux via la propagande dénoncée en son temps par Tchakhotine et tant d’ autres esprits éclairés. C’est toujours la même la propagande, rien n’a changé sinon en pire !</p><p style="text-align: center;"><img id="media-6394536" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/01/02/2093524524.jpg" alt="41VPDZF3V7L._SX195_.jpg" /></p><p style="text-align: justify;">- Ah ! mais c’est tout à fait ce que dit Chomsky dans ses « Dix stratégies de manipulation des masses » maintenant que j’y songe.</p><p style="text-align: justify;">- Exact ! c’est dit clairement je vois que tu t’en souviens.</p><p style="text-align: justify;">A ce propos je te les rappelle : la première, qui est aussi la plus efficace, est celle de la « distraction » qui permet d’exercer un contrôle total des populations par l’aliénation de leur libre-arbitre, c’est le boulot de la télé décérébrante ; la seconde est celle du « problème-solution » du type j’te balance une pseudo pandémie et poussé par la trouille tu t’empresses de demander le remède via l’injection tératogène et mortifère ; la troisième est celle de la « dégradation » qui permet aux mafias financières de tenir tous les marchés et les groupes de pression ; la quatrième, ou « stratégie du différé » est fondée sur la torture par l’espérance qui vise à remettre à demain l’inévitable en laissant croire qu’il pourra peut-être ne pas avoir lieu, c’est l’histoire du puits et du pendule.</p><p style="text-align: justify;">- Elle est terrible celle-là ! Et la cinquième si je me souviens bien c’est bien celle de « l’infantilisation » ?</p><p style="text-align: justify;">- Très juste ! C’est le culte forcé du jeunisme, du bisounourisme, de la boboïtude. Pour résumer c’est pousser au crétinisme les citoyens, ce dont se charge la publicité et les médias pour les ramener à l’âge de neuf ans les transformant en individus irresponsables. La sixième fait appel à « l’émotionnel » lequel est incontrôlable par l’abruti qui, conséquemment reste pilotable à vue de sorte à pouvoir tout obtenir de lui. De là découle naturellement la septième stratégie qui vise à maintenir le public dans « l’ignorance et la bêtise ». Là encore la télévision s’en charge via les émissions débilitantes assénées quotidiennement par la valetaille des asticots. La huitième couronne la précédente faisant en sorte que les masses n’aient pour seule perspective que celle de la « médiocrité » pour ne pas dire nullité. Elles mettent ainsi un point d’honneur à ne convoiter que la bêtise et la vulgarité. Par là elles se sentent <em>branchées. </em></p><p style="text-align: justify;">- Je vois ce que tu veux dire parce que j’ai un copain anglais qui dit tout le temps « cool », « c’est cool »…</p><p style="text-align: justify;">- Pardi ! puisque c’est entre « cool » et « fuck » que se déploie l’essentiel de leur programme aux rosebifes. Si t’as pigé ça, t’as tout compris !</p><p style="text-align: justify;">C’est d’ailleurs d’outre-atlantique que nous vient toute cette merde manipulatoire dénoncée par Chomsky et excellemment par Lucien Cerise note bien ! Mais bon, il reste les deux dernières stratégies que je n’ai pas évoquées plus haut : celle de la « culpabilisation » d’où découle la repentance ; on n’en finit pas de s’excuser et c’est donc bien normal, nous les salauds, qu’on soit châtiés. Enfin la dixième consiste pour les asticots en chefs à mieux connaître les individus qu’ils ne se connaissent eux-mêmes via les manipulations génétiques et autres petites merveilles des neuro sciences, de la PNL, de l’ingéniérie sociale et de la robotique. On n’arrête pas l’Progès !</p><p style="text-align: center;"><img id="media-6394537" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/01/00/1027005112.jpg" alt="61vesPeVwcL.jpg" /></p><p style="text-align: justify;">- Où qu’il va s’arrêter, lui-même, d’ailleurs ?</p><p style="text-align: justify;">- Pas bien loin ! Quand la fée électricité va fermer boutique et mettre les voiles ça va remettre les pendules à l’heure tu vas voir. Quand ça viendra va falloir pédaler tous à la dynamo et darre darre !</p><p style="text-align: justify;">- J’y reviens à tes asticots, Victor, y aurait pas tout d’même un super décapant, enfin quelque chose qui pourrait tomber du Ciel pour nous en débarrasser ?</p><p style="text-align: justify;">- Va savoir, Roger, les voies du Seigneur sont impénétrables ! Et pourquoi pas, Il pourrait bien, si ça le prend, lessiver sans tarder les écuries d’Augias et pousser les asticots et tous ceux qui leur lèchent le cul à l’égout ! Veux-tu que j’te dise, moi, j’attends ça avec autant d’impatience qu’ un rendez-vous galant !</p><p style="text-align: center;"><img id="media-6394592" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://letempsrevient.hautetfort.com/media/02/01/437226667.jpg" alt="asticots,mouches,belzébuth,occident,charognes,vermine,os,volcan,mort,servitude,survie,argent,sang,peuple,bataillons,angle,démocratie,platon,tyrannie,1793,imposture,suffrage,masses,propagande,manipulation,injection,torture,puits,pendule,valetaille,chomsky,cerise,robotique,dynamo,écuries d'augias" /></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;" align="center"><em>« Ah je l’attends je l’attends,</em></p><p style="text-align: center;" align="center"><em>L’attendrai-je encore longtemps ? »</em></p><p style="text-align: center;" align="center"><em><br /></em></p><p align="center"><em> </em></p>