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06/08/2020

LA FRANCE COUPEE EN DEUX

« La liberté c’est l’esclavage.

L’esclavage c’est la liberté. »

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Onze heures sonnent à mon clocher. Madame et monsieur Taré, retour du boulanger descendent la rue de l’Enfer à distance requise, baguette sous le bras. Tous deux portent muselière. Leur chien qui les précède en trottant d’une patte allègre, un sérieux molosse, lui, n’en porte pas.

Je les observe de derrière ma grille… La rue est déserte sous le beau soleil estival qui cuit le petit bourg marchois où j’ai élu domicile. Ici, rien ne se pointe de menaçant à l’horizon. Enfin, pour le moment. L’air y est pur et le calme certain. Quand ils mettent le nez dehors, Madame et Monsieur Taré, de braves gens, gardent muselière y compris pour se promener dans le chemin creux qui contourne le petit bois derrière chez moi. Ils y passent généralement à la fraîche histoire de prendre l’air. Enfin prendre l’air c’est vite dire ! Comment pourraient ils le faire en effet autrement qu’en désoreillant les bracelets élastiques qui leur clouent le bec ?

Non, ce qu’ils prennent argent comptant, Madame et monsieur Taré, ça n’est pas un bol d’air, c’est leur plein de CO2 et de bactéries bien grasses qu’ils ont élevées incontinent dans l’humidité constante de leur caleçon buccal où elles se plaisent à proliférer. Ils ne se décident à glisser ce dernier dans leur poche qu’à l’instant où ils passent le seuil de leur domicile, encore ne le font-ils qu’à contre cœur. Sitôt qu’ils s’échappent de leur maison, ils repêchent derechef leur torchon sanitaire là où ils l’avaient rangé entre le porte monnaie, les clefs du logis et le tire jus de leur profonde…

J’exagère, vous pensez ? Non, j’observe, et je vois la réalité en face : Madame et monsieur Taré, les bien nommés, sont des gens prudents et bien respectueux des lois. En cela, ils ne diffèrent guère de la grande majorité silencieuse de nos concitoyens soumis. Ce qui les motive ? La peur, l’obsédante et rongeuse peur, celle qu’on dit être bleue va savoir pourquoi ? Peut-être à cause du sang qu’elle fige dans les veines ? Madame et monsieur Taré ne veulent pas mourir, du moins pas encore. C’est légitime personne ne veux mourir. Ce pourquoi ils obéissent au doigt et à l’œil aux oukases du gouvernement lequel profite à dessein de la crédulité de son troupeau en raquettant les récalcitrants.

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L’Etat a bon dos auquel ceux qui l’ont accaparé font dire n’importe quoi. Rappelons-nous la parole de Nietzsche :  L’etat est le plus froid des monstres froid. Il ment froidement ; et voici le mensonge qui s’échappe de sa bouche : « Moi l’Etat, je suis le peuple. »

Aujourd’hui il n’est de peuple, dans ce monde pourri où tout est à vendre, que de masses consuméristes. Comment pourrait-il en être autrement sous le règne du gros argent qui les a asservies sans trop d’effort ?

Et à dire vrai ça n’est pas l’Etat le coupable, ce sont ceux qui derrière lui, dans la coulisse, tirent les ficelles.

L’Etat en soi n’est pas grand chose, qui ne devrait être que la volonté du Peuple s’il existait encore une aristocratie populaire, ce qui est loin d’être le cas et ne le sera sans doute plus, puisqu’elle est morte avec celle des métiers et de l’artisanat auxquels, en 1791, la loi Le Chapelier a donné le coup de grâce.

L’aubaine de la dite pandémie est plus qu’un test ; elle permet au système d’aliéner les libertés individuelles en clouant le bec à la contestation. Je l’ai dit dans la note précédente (De la servitude volontaire), sans l’adhésion du plus grand nombre le château de cartes du roi Canaille s’effondre. Mais le plus grand nombre est servile pour lequel l’esclavage est la liberté.

Le lui expliquer, c’est vouloir soulever tout seul une tonne à bout de bras vu que le plus grand nombre, la masse, c’est lourd à porter !

Savamment orchestré par l’appareil médiatique, le bourrage de crâne qui tourne en boucle sur les ondes, musèle les velléités de rébellions en muselant les museaux.

Madame et Monsieur Taré, répliqués en millions d’exemplaires dans l’hexagone, n’en ont aucunes velléités de rébellion, eux. Au point même qu’ils ne verraient pas forcément d’un mauvais œil un nouveau confinement. Non, ce qu’ils commencent à voire d’un mauvais œil c’est moi, quand ils me croisent dans la rue sans muselière. Je le sens bien à la façon de regard qu’ils me jettent. Des gens soupçonneux en somme, comme tant d’autres, simplement. Partant, étendu à la société tout entière, ça pourrait devenir sérieux rapidement, tourner vite hostile chacun se méfiant de tout le monde.

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Ça commence comme ça la tyrannie, par la délation et l’esprit de valetaille ; après, on sait plus où ça s’arrête. Parce que la tyrannie, contrairement à la dictature, elle est portée par le bas. Voyez 93 et ses réjouissances… On mélange souvent les choses. On a tord. La dictature elle est instruite par le haut et portée par le haut. La tyrannie, elle est instruite par le haut et portée par le bas. La première peut être temporairement utile ; la seconde est définitive et définitivement nocive. C’est vers ça qu’on s’achemine si une ou deux dents de l’engrenage ne pètent pas. Orwell avait tout saisit !

Alors on verra les familles, enfin ce qu’il en reste se déchirer, les enfants cafter leurs parents et réciproquement sur fond de blocus alimentaire quand on se disputera les os à ronger. Ça peut venir ; ça c’est déjà vu dans d'autres situations...

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Au point où nous en sommes rendus je n’ouvre plus la radio, le rabâchage mielleux des jean foutre m'insupporte. Je fais effort pourtant. Ça passe pas. Rien à faire.

Les élus ? ah ! les élus, ils en redemandent du confinement, des gestes barrières, des masques et bergamasques ! Du plus bas au plus haut gradé ils font du zèle, passés maîtres es larbinerie ils s’acoquinent comme larrons en foire pour plaire au système, ils rivalisent d’initiatives sanitaires citoyennes. Ils sont tout prêts à majorer les amandes. Rares sont ceux qui résistent ! S’il s’en trouve un sur dix mille c’est beau !

Et la police, enfin les forces dites de l’ordre, elles appliquent les ordres sans rechigner. Ça s’est toujours fait comme ça ? Voire. Du jours où la délation commence dans la police ça sent le roussis. Nous y sommes.

A considérer la température sociale de ce mois d’août on présage de ce que pourrait être la rentrée. Déjà, les signes se font sentir d’envie d’assassinats. Les non porteurs de muselières sont visés ! Qu’ils surveillent leurs entours ! y en a qui les guettent tout prêts à les suriner. Si les insultes pouvaient tuer, y aurait déjà pas mal de morts.

Pénétrer sans muselière dans les grandes surfaces équivaut à traverser un champ de mines. Ça va venir pareil dans la rue et jusqu’en rase campagne si rien ne nous sauve de cette dévastation des esprits. Je vois rappliquer ça comme dans les films de zombies…

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La grande fracture se dessine de la France coupée en deux. Deux moitiés en déséquilibre : celle, bien mince, des résistants qui sont les derniers vestiges d’une civilisation en voie de disparition qui sait le prix de la Liberté et celle, bien épaisse, des soumis, des rampants, des alliés décérébrés, serviteurs de l’oligarchie mondialiste.

 

France, ma Douce, que se passe-t-il ?

Quand reviendras-tu ? Dis-moi, le sais-tu ?

23/05/2020

DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE

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Tintin le Lotus Bleu

Un mauvais vent à l’odeur de soufre, sorti des naseaux du dragon chinois, souffle sur l’occident apportant avec lui la calamité d’un virus incertain et que l’on dit très contagieux, du moins c'est ce que prétendent les Diafoirus aux ordres. Voire. En ces temps déraisonnables les nautoniers du déluge pandémique se sont, comme autant de Tartarins impuissants, ligués pour le combattre. Pendant ce temps, comme dans la belle chanson de François Néry, les Dieux assis sur les nuages avancent les pions de l’Histoire…


Drôle d’histoire que celle d’un virus controversé autant qu’ inattendu ( ?) sorti de l’ombre, couronné de malédiction ! Est-ce un pion blanc, est-ce un pion noir ? Pion blanc pour la canaille aux commandes, assurément, puisqu’il la dédouane en quelque sorte de devoir s’expliquer sur la gestion catastrophique du pays, pion noir pour son troupeau qui, demeuré taillable et corvéable à merci passe à la tonte et derechef y repassera fatalement, tant qu’il lui restera du poil sur l’échine. Conséquences obligent !

Ne nous y trompons pas, ce virus tombe à point qui met un terme aux manifestations de rues, cloue le bec une fois pour toutes aux récalcitrants, permet la surveillance accrue du citoyen et sa soumission sans piaffer aux oukases gouvernementales.

Peut-être n’avons-nous encore rien vu… peut-être n’est-ce là qu’une mise en bouche et que le plat de résistance que nous préparent les avant-gardes de Big Brother, sera bien autrement lourd à digérer !

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Logo québécois

Le lavage de cerveau, c’est vieux comme le monde ; mais le matraquage médiatique aidant ça devient carrément redoutable ! Assénés en boucle par les désinformations continues que nous déversent les ondes, les mots d’ordre des bateleurs de foire n’en finissent pas d’abêtir le si vulnérable troupeau qui en redemande et redemande encore tant il a peur du loup…

Car enfin, c’est bien de peur qu’il s’agit, d’une peur noire, et la peur entretenue, celle qui remonte du fond des âges, quotidiennement arrosée, est une arme redoutable surtout quand on a désappris qu’un jour ou l’autre il nous faudrait mourir. Cette peur, qui voit dans l’altérité la menace, est de taille à monter les gens les uns contre les autres : tel porte le masque, tel autre le refuse, apparaissant dès lors comme un criminel en puissance aux yeux du premier qui rumine à son endroit des pensées assassines. Le gouvernement, évidemment, saisit l’aubaine entre autre, de détourner l’opprobre dont ne manquerait pas de l’accabler une opinion demeurée libre d’actes et de pensées. Dès lors, diviser l’opinion sur des croyances, des rumeurs, des vérités invérifiables permet au système de se refaire à bon compte une santé et de rebondir en assénant l’injure réitérée de « complotistes » à tous ceux qui, chercheurs de vérité ou sceptiques, doutent un tant soit peu de la doxa officielle …

On voit par là comment, passé maître en procédé d’inversion accusatoire, le pouvoir se protège d’avance de toute critique susceptible de remettre en cause sa légitimité et son aptitude à conduire la nation. Car c’est bien lui, à y regarder de près, le complotiste ou comploteur en vérité et ses comparses du nouvel ordre mondial, qui brouillent les pistes, mélangent tout, informent, désinforment, déforment à dessein, faisant en sorte que les citoyens, perdant leurs billes, marchent à l’aveugle de vérités en contre vérités d’informations la plupart du temps invérifiables. Dès lors, comment s’étonner qu’un certain nombre d’entre eux ne voient en tout et partout que complots ? Qui voudrait les y pousser ne ferait pas mieux !

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Pierre Bruegel Parabole des Aveugles

Et d’ailleurs qu’est ce qu’un complot sinon une « résolution concertée secrètement et pour un but le plus souvent coupable. » ? C’est Littré qui le dit, qui ne se trompe jamais comme le notait Céline. Considérant les faits et méfaits de nos gouvernants qui s’abritent derrières des lois iniques votées à la sauvette, et plus largement des gouvernants de nos voisins, on voit combien cette définition s’applique sans faux plis à leur conduite. Les grands dévoreurs de libertés publiques, toujours plus gloutonnement prédateurs, qui pondent quasi journellement les lois liberticides à seules fins de museler la dissidence sont autant de pantins articulés à distance par les néoconservateurs de l’ordre mondial.

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(CP, Focusnatura)

Lissés comme des polynômes, visqueux comme des stylommatophores et sans épaisseur, ils sont difficiles à saisir par quelque bout qu’on les prenne et d’autant plus qu’ils se cramponnent à leurs sièges comme les poux sur la tête d’un galeux.

On aurait pu croire que cette affaire pseudo pandémique était de nature à les faire sauter à commencer par le premier d’entre eux ; les bévues succédant aux bévues, on aurait pu croire… c’était sans compter sur la soumission de l’opinion publique.

La Boétie déjà avait tout compris qui fit paraître en 1576 son « Discours de la Servitude Volontaire ». On y trouve exposées les raisons de la soumission des individus aux tyrans qui les mènent à leur guise comme ils l’entendent. L’auteur en conclut que les peuples s’asservissent volontairement en raison d’une logique d’intérêts d’ordre pyramidal (qui nous rappelle quelque chose !). Pour faire simple : le souverain tyrannise des courtisans qui tyrannisent à leur tour des exécuteurs de basses œuvres lesquels tyrannisent des sujets ….

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Rien n’a changé, nous y sommes : les présidents tyrannisent les ministres qui tyrannisent les députés tyrannisant à leur tour les sous fifres de l’administration laquelle tyrannise les citoyens. CQFD.

Et cette tyrannie, en raison de la « soft idéologie » thalassocratique contemporaine s’articule en complaisances réciproques.

Ainsi n’ y a-t-il jamais de servitude que volontaire, c’est une habitude, laquelle n’est comme chacun sait qu’une seconde nature : présentement celle des esclaves que sont devenus les peuples soumis au confort intellectuel qui les dispense de toute prise de décision et conséquemment de toute responsabilité.

Ça n’est donc pas demain, en dépit des velléités courageuses de quelques uns (et je pense ici aux Gilets Jaunes canal historique et non pas aux écolos gauchos antifas supplétifs du pouvoir, qui les ont mangés), que les dominés qui ne sont au fond que des dominos, secoueront leurs puces !

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501ème Régiment de chars de combat

Ça n’est pas demain, non plus, que le 501 ème RCC appuyé par le 12ème Régiment de Cuirassiers marchera, par une nuit de pleine lune, sur la capitale pour coffrer en leurs palais de stucs et assemblées de pacotille les pantins décadents qui mènent le pays à la ruine et son peuple à l’abattoir.

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12ème RC Dauphin Cavalerie

Je n’en dirai pas davantage sur ce rêve que j’aimerais pouvoir, pourtant, qualifier de prémonitoire…

Pour dire où nous en sommes rendus on a vu, depuis que le dit méchant virus a tiré sur la chevillette, décidé à manger autant de chaperons rouges ou plutôt de grand’mères qu’il en pourrait; on a vu dis-je, des comportements invraisemblables, aux champs comme à la ville : des gens passer leur pain à la javel diluée (mais oui !) ; faire chauffer (pour ne pas dire cuire !) leur courriers et journaux avant d’en user ; installer des pédiluves devant leur porte ; karchériser, après chaque usage pneumatiques et voitures ; désinfecter systématiquement leurs vêtements… et j’en passe !

On a vu des gendarmes devenus collecteurs d’impôts saigner de quelques centaines d’euros de pauvres types désobéissants pour quelques kilomètres supplémentaires non-autorisés, des sauf-conduits mal renseignés ou une baguette de pain achetée sans autres provisions, ou encore et plus souvent une désobéissance (ô bien timide et combien légitime) au déconfinement imposé par des confinis (le jeu de mot est facile mais comment l’éviter ?).

On a vu des « intellectuels » bien pensants suggérer, pour ne pas dire encourager la délation tout en prônant l'obéissance inconditionnelle aux consignes journellement réitérées …

Sans doute verra-t-on pire si rien n’arrête l’audace de la bêtise et de la malfaisance acoquinées qui n’ont qu’un seul but : réifier l’individu et si possible, définitivement.

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A voir défiler mes contemporains masqués de préservatifs buco-nasals, l’air traqué, hagard ou soupçonneux selon, marquant l’arrêt quand celui de devant s’arrête et redémarrant quand il redémarre, suivant les couloirs balisés comme le font moutons et vaches prisonniers des barrières qui les emprisonnent, soumis et fiers de porter leurs marques de soumission qui n’est que le prélude de celle de la Bête, laquelle sera indélébile, j’ai tout lieu de craindre que la reconquête que d’aucuns espèrent prochaine ne se transforme en esclavage généralisé.

J’aimerais bien me tromper…

 

« Tu trembles carcasse, mais tu tremblerais bien davantage si tu savais où je vais te mener. » (Turenne)

 

« Sainte Jehanne, revenez-nous !

Vous supplions à deux genoux !

Sainte Jehanne, priez pour nous !

La France a tant besoin de vous !... »

(Pierre Dudan, Politique d’abord)

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Vaucouleurs; statue équestre d'Halbout du Tanney

11/08/2019

MAUDIT JOUR...

Aujourd’hui 11 août, maudit jour, la fontaine de sang de l’Aïd el Kébir, comme elle le fait hélas tous les ans, va arroser la terre de France et d’ailleurs de ses flots de sang.

On estime, pour notre seule nation, que 200 000 moutons, voire davantage, vont être sacrifiés au plaisir de l’Eternel et… de ses zélés égorgeurs.

Car on ne m’empêchera pas de penser que ceux qui s’adonnent à cette effroyable boucherie, n’en tirent dans la foulée une réjouissance malsaine au point d’y associer bien souvent leurs enfants lesquels n’hésitent pas à se faire la main en sciant gaiment le cou du mouton, tout en pataugeant dans des mares de sang.

Il faut l’avoir vue bien en face cette tuerie festive, sinon sur le vif, du moins filmée ou en image pour savoir à quoi s’en tenir sur ce qui risque de nous attendre demain si nous n’y prenons garde aujourd’hui.

Car nul ne sait de quoi demain sera fait en dépit de tout ce qui court sur le Net d’hypothèses plus ou moins bancales.

Une chose est sûre, c’est que tolérer de tels épanchements d’hémoglobine laisse présager du pire, surtout, quand le goût du sang s’acquiert dès le plus jeune âge…

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(FdF Blog)

Aux forts appartient l’avenir, c’est comme ça, la nature le veut ainsi et à bien l’observer tout le démontre ; les faibles seront les moutons de demain on devrait sérieusement y réfléchir. Il appartient à l’homme de trouver sa force dans le caractère plutôt que dans les muscles, quoi que l’un n’empêche pas l’autre et le caractère, pour être de bonne trempe, comme le fer porté au rouge doit être martelé sur l’enclume avant que de refroidir dans son bain d’eau froide. Notre temps s’y prête à merveille qui n’épargne rien, ni les hommes, ni les bêtes, ni la nature tout entière. Ceux qui le comprendront auront peut-être une chance de s’en tirer quand viendra le temps du grand chambardement et que la Nature s’y associera histoire de secouer ses puces.

Quand le fric règne en maître absolu, que l’imposture est aux commandes quand la crapule tire les ficelles dans la coulisse, le spectacle du monde ne doit pas étonner les consciences lucides qui l’observent. Jamais sans doute au cours de l’Histoire, eût égard aux moyens techniques dont dispose le pouvoir, nous n’avons été aussi près de disparaître en tant qu’hommes, de disparaître non point comme « viande », il en restera toujours quelque chose d’exploitable, mais comme « conscience », comme individualité consciente…

C’est donc à la réification de l’être que nous assistons et tout concourt à le montrer, il n’y a qu’à sortir dans la rue ou se pencher à sa fenêtre, se rendre à n’importe quels spectacle ou manifestation, tourner le bouton de n’importe quel poste pour comprendre qui est au gouvernail et qui remplit les soutes, nouveau coke en stock.

Au point où nous en sommes rendus d’inhumanité engendrée par l’humanitarisme (ce qu’avait justement vu Max Scheler) on peut –et l’on doit- s’attendre au pire ! surtout quand le nombre toujours croissant d’ONG, soi-disant animées de bonnes intentions, idiotes utiles du système, s’emploient à laminer ce qu’il reste encore de peuples libres et entiers par l’encouragement obligatoire au grand mélange dans le village people.

La diabolisation orchestrée de l’idée de nation, le non respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le nivellement des cultures, la disparition des identités et celle des sociétés organiques, l’ingérence des états dans tous les domaines, le culte rendu au business, aux affaires et aux apparences, caractérisent les sociétés actuelles qui ne sont en fin de compte que le reflet de ce qu’est devenu, à force de matraquage médiatique et de manipulation de bateleurs de foire, l’individu contemporain qui n’a qu’une prétention : celle du bonheur matériel ici bas et tout de suite s’il se peut !

Pour en revenir à nos moutons, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, je vous invite à vous reporter dans ce même blog aux deux notes précédemment commises sur le même thème : « La vie écarlate » et « La fontaine de sang ».

Quand le Dieu Jaloux commande qu’on lui égorge une créature pour lui être agréable, on doit s’interroger sur la portée du « Je te donne ceci, tu me donnes cela » du contrat sacrificatoire.

Quand les égorgeurs, comme la mérule, partout se répandent et prolifèrent, il y a tout lieu de s’inquiéter, surtout quand on leur ouvre en grand les portes et qu’on les encourage en traquant ceux qui par malheur, se mettent en travers en émettant l’ombre d’un doute !

Quant à l’intolérable souffrance animale, qui l’évoque parmi les Bien- pensants qui ne sont, comme le notait si bien Louis Cattiaux, qu’autant de panses- bénites ? Ajouterais-je, qu’en dehors de Madame Bardot, de Monsieur Cassen et de trop peu d’autres, je n’ai pas entendu beaucoup de personnalités du spectacle et de la culture s’émouvoir de la chose et la dénoncer comme il conviendrait de le faire.

Et les Vegans, hein ? Où sont-ils les Vegans et la L214 donc ? On les voit pas beaucoup aux abattoirs de plein air de l’Aïd les Vegans… C’est assurément moins risqué de s’en prendre au boucher du coin et surtout, quand il n’est ni Hallal ni Casher.

Cette souffrance-là, au rendez-vous tous les 11 août sur nos terres, n’a rien à y faire et il faudra bien, d’une manière ou d’une autre, y mettre un terme; inutile de l’ajouter à toutes celles, quotidiennes, qui frappent au hasard de l’ humeur belliqueuse de l’ennemi du dedans n’importe lesquels de nos concitoyens. Le terrible dans cette affaire sordide, c’est qu’elle touche peu de monde en dehors des âmes sensibles qui finissent par l’oublier. Les salauds, qui sont légion et ordinairement de grands carnassiers, eux s’en émeuvent guère… Qu’ils boivent donc à la coupe écarlate tant qu'ils le peuvent, ils la boiront un jour ou l’autre jusqu’à la lie.

 

« Du vent passa dans les branches des arbres et la voix du boucher s’affaiblit. Elle résonnait maintenant tout au fond d’une voûte noire, mêlée aux mugissements plaintifs, à la voix de tous les agneaux que nous avions tués. Je courais dans les herbes.

  • Olivier ! Olivier ! cria encore le boucher. Et je courais toujours dans les herbes.

 

   Mon Dieu, mon Dieu, faites qu’on ne tue jamais plus les moutons. »

(Pierre GASCAR, Les Bêtes, prix Goncourt 1953)