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19/08/2018

POURQUOI SONT-ILS TRISTES ?

Vous-vous le demandez encore ? Moi pas ! Je le sais pour les avoir rencontrés.

Ils sont tristes parce qu’ils se sont fait avoir et qu’ils l’ont pas vu venir. Ça leur est tombé sur le paletot sans crier gare, ainsi dire en traître.
 Des gens bien ordinaires tout comme eux, des qui font pas de bruit, qui saluent bien bas Monsieur le maire quand il passe, enfin des gens pas dérangeants pour rien au monde y en a tout de même des bottes et c’est une aubaine pour les coquins qui en profitent et qui les caressent dans le sens du poil en leur racontant des vannes.

Après tout, c’est sur la confiance réciproque qu’est fondé le contrat social non ? Enfin c’est ce qu’on croit avant que l’usage ne démontre le contraire ! C’est alors que l’on pèse le poids des intérêts et qu’on voit de quel côté penche la balance. C’est vieux comme le monde.
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Les gens dont je cause, ils avaient hérité de la maison d’un oncle, pas bien loin de chez moi. Comme ils en avaient marre des fumées de la ville et du bruit infernal des bagnoles, qu’ouvrir leurs fenêtres donnant direct sur la rue fallait pas y compter, que ç’aurait été une tentative bien téméraire et des plus risquée que d’oser, ils avaient décidé de venir l’habiter la maison de l’oncle, sans différer, pour y respirer l’air pur.
 Faut dire qu’elle avait tout pour plaire ayant été construite par des maçons creusois à la sortie d’un village tout entouré de bocage, à côté de la marre sous les ombrages. Un voisinage de rêve en somme et surtout pas de bruit, seulement celui des grenouilles, des oiseaux et des troupeaux ! Ils s’y firent très vite et même le chien y retrouva sa jeunesse. « Tu te rends compte comme on est bien ! » qu’elle disait, la mère. « Sûr qu’on est bien » répétait le père qui avait pris l’habitude après dîner d’aller s’asseoir sous le vieux tilleul à l’endroit même où l’oncle posait ses fesses, le banc y était encore.


Comme ces gens là n’apprenaient les nouvelles qu’en se rendant aux commissions, ils eurent vent, un jour, de certain projet visant à sauver la planète et que c’était une aubaine qu’on ait choisi leur commune pour le réaliser. Qu’ils auraient la chance si tout allait bien de pouvoir bientôt se chauffer et s’éclairer quasi gratuitement ou presque. Enfin, on les roula si bien dans la farine, le maire en tête, qu’ils pensèrent en eux- mêmes : « S’il dit que c’est bien le Jacques, alors ça va, ça sera bien ! »...


C’est quand ils virent se pointer les engins à l’entrée du village, les gros, les très gros et qu’ils entendirent les tronçonneuses qui bientôt se mirent à couper les arbres, les vieux, les très vieux sous lesquels l’oncle ramassait les champignons ou les châtaignes et qu’ils virent ces trous, ces énormes trous creusés à combien? cinq cents mètres tout juste de leur maison et quasi dans l’axe de la fenêtre de la cuisine qu’ils prirent peur...
Ensuite tout alla très vite et ils se retrouvèrent bientôt ceinturés par huit machines grondantes vibrantes frémissantes, menaçantes et si hautes, qu’ont les auraient dites dans la maison puisque leur ombre y pénétrait.

Au chant des oiseaux succéda celui des machines, à la quiétude du paysage l’agitation des hélices géantes, au scintillement des étoiles en la nuit venue, le clignotement des feux des nacelles... des feux pas sympathiques qu’on aurait dit de détresse annonciateurs de catastrophe. Ils ne virent bientôt plus que les monstres d’acier qui leur bouchaient l’horizon.

C’est alors qu’ils devinrent tristes et qu’ils déprimèrent très vite sans rien dire par peur du qu’en dira-t-on justement et de penser deux secondes qu’on pourrait les croire contre le progrès et surtout contre l’urgence qu’il y avait à lutter « tous ensemble » contre le réchauffement de la planète, qu’on comptait sur eux, qu’il fallait tous s’y mettre dare-dare qu’il avait dit, le Jacques.

C’était vite dire, lui qui habitait en ville !
Ils convinrent, au fil des jours, que la seule issue pour échapper à ce voisinage infernal était de le fuir, d’aller plus loin, enfin ailleurs, quelque part où ce genre de « progrès » ne les rattraperait pas...
Quand ils mirent la maison en vente et que personne ne se porta acquéreur de leur bien, ils se demandèrent tout de même si les machines n’y seraient pas des fois pour quelque chose...
Un jour enfin, il se trouva quelque pèlerin qui leur offrit le tiers du prix demandé, mais comme ça couvrait pas le remboursement de l’emprunt des travaux, force leur fut de rester dans la place. Et puis, devoir vendre la maison de l’oncle à des requins qui profitaient de la situation pour l’avoir à la baisse, ils auraient pas voulu. Ils y demeurèrent donc contraints et forcés en attendant des jours meilleurs. Mais il n’y en eu pas, au contraire ! Ils se mirent à dépérir. Ayant pris dix ans d’un coup la femme ne voulut plus se montrer au village. Le petit se chargea des commissions. Ils stockèrent le nécessaire et vécurent sur le potager et le poulailler. Coulant ainsi des jours funestes ils demeurèrent reclus entre leurs quatre murs comme des réprouvés à plus vouloir se regarder en face.

Au moment où j’en cause, seul le chien sort encore prendre l’air de temps à autre, bien méfiant, mais dès que l’ombre menaçante des machines paraît et qu’elle l’écrase, bien vite, il revient gratter à la porte en geignant histoire d’oublier.

 

 

 

15/01/2018

CHRONIQUE D'UNE MORT ANNONCEE

A l’heure où les promoteurs des énergies dites renouvelables s’abattent sur nos campagnes comme autant de charognards sur un champ de bataille, à l’heure où la ploutocratie leur déroule un tapis en accommodant la loi à leur sauce, à l’heure où, même dans les sanctuaires paysagers jusqu’alors protégés ils entendent planter leurs machines géantes infernales, nous nous voyons désarmés, nous qui n’en voulons pas et ne sommes pas dupes, devant les complicités multiples qui les portent.

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Normandie... (ce qui nous attend)

Que faire, quand tout concourt à ruiner nos espérances ? Que faire quand l’opinion, pour les raisons que nous savons trop bien et qui l’ont mise au pas, non seulement se désintéresse du sujet mais accuse déjà, ceux qui ne veulent pas des éoliennes, de la prochaine catastrophe nucléaire…

Quand les cerveaux ont été à ce point cambriolés et lessivés à quoi sert de porter devant les tribunaux nos légitimes revendications ? Ceux qui ont derrière eux le pouvoir, c’est à dire l’argent et les lois ont l’avenir devant eux et leurs divisions sont légion, contrairement aux nombreuses associations qui elles, n’en ont aucune…

J’en connais un certain nombre de ces associations qui se battent courageusement y compris sur le terrain quand elles peuvent aligner des militants (ce qui n’est pas toujours le cas) comme à Bouriège dans l’Aude ou à Sainte Affrique dans l’Aveyron. C’est un baroud d’honneur qui se solde généralement par une saisie manu militari même sur des terrains privés…

Dans la Marche, où nous sommes quelques-uns tout de même à en découdre, l’association du bois de Bouéry, lequel se trouve sur le territoire de Mailhac sur Benaize commune de Haute-Vienne, lutte contre l’implantation en plein bois de 6 éoliennes géantes, positionnées entre l’un des plus beaux dolmens du département et un camp de César. Nos affairistes n’ont rien trouvé de mieux que de vouloir poser là leurs machines à broyer les oiseaux et le lien social.

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Bois de Bouéry la grande allée 

Nord Haute-Vienne, territoire sinistré au sein duquel de malfaisants cloportes ont essaimé leurs machines infernales, ton malheur a voulu que tes élus leur aient ouvert la voie !

Eh bien, pourquoi l’ont ils fait sinon pour les bénéfices qu’ils en attendent et l’obéissance servile à l’idéologie du progrès ? On comprendra dès lors que les croquants qui vivent ici depuis des générations et les nouveaux habitants venus s’y établir pour le calme et la beauté des lieux comptent pour rien devant ceux qui ont à charge le pays et sont prêts à le vendre pour un plat de lentilles.

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Bois de Bouéry, le dolmen

 J’ai rencontré le dernier loup du bois de Bouéry, lointain descendant d’Ysengrin, voici ce qu’il m’a dit :

« Au bois d’mon cœur… y’a des petites fleurs, y’a des petites fleurs... 
Pas pour longtemps hélas quand on sait l’acharnement du promoteur et des élus à vouloir y introduire une nouvelle espèce d’arbre géant qui ne manquera pas de faire des petits, acharnés à bouffer tous ceux du voisinage !
Ces arbres qui n’en sont pas, vous l’aurez compris, sont de l’espèce vénéneuse dite « giant ventus turbines » ou si vous préférez « éoliennes géantes ».

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Le bois dont il s’agit, c’est le bois de Bouéry. Deux cents hectares d’un seul tenant abritant quelques arbres centenaires menacés aujourd’hui par l’acharnement inqualifiable de compères en filouterie, uniquement portés par l’esprit de lucre. Ce n’est qu’un projet pour le moment, mais c’est un projet qui a des chances de voir le jour si l’opinion ne se mobilise pas tout entière pour le bloquer.

Aussi mobilisons-nous, j’amènerai ma meute « Aux fourches croquants, sans délibérer et hardiment ! Chassez l’intrus, boutez le hors le bois sans ménagement, il est plus malfaisant que ne l’étaient mes lointains ancêtres qui y avaient tanière, dans ce joli bois. »

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Bois de Bouéry, la grande allée

Le plus sordide dans l’affaire, c’est qu’il se soit trouvé des propriétaires demandeurs, de ceux pour lesquels la nature, en l’occurrence les arbres, comptent pour rien quand il s’agit de les remplacer par plus lucratif qu’eux.

Que ce bois vénérable figurant déjà sur la Carte de Cassini, bien que privé ait valeur patrimoniale commune, les laisse froids, froids comme le marbre qui doit leur tenir lieu de cœur, parce qu’il ne faut pas en avoir beaucoup pour sacrifier tout ce qu’un tel lieu peu proposer d’agréments (faune, flore, rochers et ruisseaux dont le murmure se mêle aux champs des oiseaux) aux seuls intérêts financiers.

C’est pourquoi j’en appelle à votre sensibilité et à l’amour que vous portez à cette terre, qui, même si elle ne vous appartient pas juridiquement est tout de même la vôtre, pour défendre ce bois qui abrite toujours le plus beau mégalithe du département et à ses confins, un camp de César...

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Bois de Bouéry, le dolmen

Aussi écrivez aux maires, écrivez à votre député, bref, écrivez au pape s’il le faut, mais sauvez le bois de Bouéry, sauvez-le vite et que les martres, gardiennes des lieux, cardent l’échine de ceux qui veulent s’en prendre à lui ! »

Voici une video qui en dit long, celle que vient de monter l’association de défense de ce bois. Puisse-t-elle inspirer l’autorité préfectorale avant qu’elle ne délivre son verdict !  


 

10/11/2016

SCANDALEUX ABATTOIRS

Par ordonnance royale de 1833 autorisation fut accordée à la ville de Limoges d’ouvrir et de mettre en activité l’abattoir public et commun qu’elle a fait construire dans le pré de Beauséjour, hors de l’enceinte de cette ville.

Beauséjour, un nom pareil, ça ne s’invente pas !

Les bouchers qui abattaient jusque là dans la rue Torte ( l’actuelle rue de la Boucherie ) dans les conditions qu’on imagine, furent contraints de se rendre désormais aux échaudoirs de Beauséjour pour la tuerie en dépit des protestations successives qu’ils firent connaître dans une brochure intitulée : « Observations des bouchers de la ville de Limoges. » et de leur tentative d’une grève de l’abattage, votée par leur confrérie assemblée dans la petite chapelle de Saint Aurélien.

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Cette obligation d’abattre dans un établissement public fut à l’origine du démembrement d’une des plus fortes corporations de la ville de Limoges, celle des bouchers.

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L’abattoir de Beauséjour fonctionna jusqu’à la construction de celui de la route de Nexon qui prit le relais.

 

J’ai connu les vestiges du vieil abattoir avant leur démolition : une cour fermée par de grands murs, des bâtiments en symétrie en vis à vis de l’ allée centrale pavée en dos d’âne et bordée de caniveaux. Une entrée monumentale avec des piliers et des grilles à piques, deux pavillons carrés campés de part et d’autre du portail, en façon de corps de garde.

 

On aura compris que l’endroit avait quelque chose d’une caserne sauf que là, on n’abattait pas en différé au grès des humeurs belliqueuses du voisinage, on tuait de suite, au fur et a mesure des arrivages…

 

Comme toutes les friches industrielles et pour peu que le mauvais temps soit de la partie ce genre d’endroit parle tout seul, nul besoin de le questionner. On imagine… Et ce qu’on imagine relève le plus souvent sans trop d’efforts du film d’horreur. Tous les sensitifs le savent.

Je ne me suis pas attardé ce jour-là à détailler les échaudoirs vaseux, les trous des toitures et les bris de tuiles, l’éclatement des verrières ; j’ai traversé les herbes folles sous un ciel chargé, louvoyé entre des tas de briques et de pavés arrachés, des morceaux de ferrailles, de rails, de chariots déglingués… tout le bataclan de l’abominable besogne destiné à tuer les bêtes…

Beauséjour, c’est aujourd’hui un ensemble d’immeubles dans lesquels pour ce qui me concerne, je dormirais assez mal.

 

Ce passé est mort et enterré. C’est du nouvel abattoir, celui de la Route de Nexon par lequel le scandale, aujourd’hui arrive. Il a été dénoncé mais quelles seront les suites, si suites il y a ? Et si d’aucuns veulent y voir une question de « règlement de comptes », histoire de se dédouaner, j’en resterai pour ma part à ce que montrent les vidéos et les photos prises sur le tas et dont on ne mettra pas en doute la véracité. Quoi d’étonnant puisque, paraît-il, c’est monnaie courante d’abattre, à Limoges comme ailleurs, des vaches pleines arrivées au terme de leur gestation. On ne le savait pas. Il faut que quelque indiscrétion des plus salutaires enfin nous l’apprenne. Que nous apprendront-elles demain ces indiscrétions ? Que des détraqués et des sadiques assouvissent leurs penchants sans trop de risques de représailles ? Que des responsables, business oblige, ferment les yeux et se bouchent les oreilles ? Que la filière viande est pourrie jusqu’à l’os ? Et quoi d’autre encore ? Qu’il s’est vu des choses terribles dans les abattoirs, d’animaux torturés, parfois découpés encore vivants ?

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Tant que les hommes pataugeront dans le sang des bêtes, il y aura des guerres

 

Je ne m’attarderai pas à vous donner les détails de ces éviscérations et de ces égorgements, de la puanteur qui s’en dégage et qui est le parfum de l’Enfer, de tout ce qui se passe d’épouvantable, quotidiennement, chez nous en France et partout dans le monde aux dépens des animaux dont l’homme « civilisé » fait grande consommation.

Il faut une certaine dose d’hypocrisie tout de même, pour admettre qu’on puisse caresser l’agneau d’une main ou l’offrir en peluche à ses enfants, se réjouir du spectacle des chevreaux tétant leurs mères, et accepter qu’on les débite en quartiers saignants pour s’en repaître de l’autre.

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Crédit photo (En pleine gueule)

C’est bien de signer les pétitions dénonçant ces crimes qui sont des assassinats de la plus basse espèce, je n’en manque pas une, mais je vais vous donner un conseil qui est aussi LA solution et la seule : si vous ne voulez plus entendre leurs cris, voir couler leur sang, égorger leurs petits, faites comme moi, NE MANGEZ PLUS LA VIANDE DES BETES ABATTUES, c’est le premier pas qui coûte, il faut le franchir, après, ça va de soi. Vous verrez comme vous vous sentirez plus « léger » et vous saurez que cette légèreté, cette insoutenable légèreté de l’être, n’est pas due à une perte de poids mais à un effort consenti de volonté pure. Dire NON, une fois pour toute à ces meurtres en série quotidiennement réitérés pour la satisfaction du palais des carnassiers, c’est admettre que l’homme peut vivre sans s’empiffrer de steacks tartares, de foie de veau ou de selle d’agneau. Mais il faut commencer par soi car, comme l’a clairement écrit Louis Cattiaux, c’est en changeant le monde du dedans que celui du dehors changera, en réciprocité.

Conseil: Voir ce site