15/01/2018
CHRONIQUE D'UNE MORT ANNONCEE
A l’heure où les promoteurs des énergies dites renouvelables s’abattent sur nos campagnes comme autant de charognards sur un champ de bataille, à l’heure où la ploutocratie leur déroule un tapis en accommodant la loi à leur sauce, à l’heure où, même dans les sanctuaires paysagers jusqu’alors protégés ils entendent planter leurs machines géantes infernales, nous nous voyons désarmés, nous qui n’en voulons pas et ne sommes pas dupes, devant les complicités multiples qui les portent.
Normandie... (ce qui nous attend)
Que faire, quand tout concourt à ruiner nos espérances ? Que faire quand l’opinion, pour les raisons que nous savons trop bien et qui l’ont mise au pas, non seulement se désintéresse du sujet mais accuse déjà, ceux qui ne veulent pas des éoliennes, de la prochaine catastrophe nucléaire…
Quand les cerveaux ont été à ce point cambriolés et lessivés à quoi sert de porter devant les tribunaux nos légitimes revendications ? Ceux qui ont derrière eux le pouvoir, c’est à dire l’argent et les lois ont l’avenir devant eux et leurs divisions sont légion, contrairement aux nombreuses associations qui elles, n’en ont aucune…
J’en connais un certain nombre de ces associations qui se battent courageusement y compris sur le terrain quand elles peuvent aligner des militants (ce qui n’est pas toujours le cas) comme à Bouriège dans l’Aude ou à Sainte Affrique dans l’Aveyron. C’est un baroud d’honneur qui se solde généralement par une saisie manu militari même sur des terrains privés…
Dans la Marche, où nous sommes quelques-uns tout de même à en découdre, l’association du bois de Bouéry, lequel se trouve sur le territoire de Mailhac sur Benaize commune de Haute-Vienne, lutte contre l’implantation en plein bois de 6 éoliennes géantes, positionnées entre l’un des plus beaux dolmens du département et un camp de César. Nos affairistes n’ont rien trouvé de mieux que de vouloir poser là leurs machines à broyer les oiseaux et le lien social.
Bois de Bouéry la grande allée
Nord Haute-Vienne, territoire sinistré au sein duquel de malfaisants cloportes ont essaimé leurs machines infernales, ton malheur a voulu que tes élus leur aient ouvert la voie !
Eh bien, pourquoi l’ont ils fait sinon pour les bénéfices qu’ils en attendent et l’obéissance servile à l’idéologie du progrès ? On comprendra dès lors que les croquants qui vivent ici depuis des générations et les nouveaux habitants venus s’y établir pour le calme et la beauté des lieux comptent pour rien devant ceux qui ont à charge le pays et sont prêts à le vendre pour un plat de lentilles.
Bois de Bouéry, le dolmen
J’ai rencontré le dernier loup du bois de Bouéry, lointain descendant d’Ysengrin, voici ce qu’il m’a dit :
« Au bois d’mon cœur… y’a des petites fleurs, y’a des petites fleurs... Pas pour longtemps hélas quand on sait l’acharnement du promoteur et des élus à vouloir y introduire une nouvelle espèce d’arbre géant qui ne manquera pas de faire des petits, acharnés à bouffer tous ceux du voisinage ! Ces arbres qui n’en sont pas, vous l’aurez compris, sont de l’espèce vénéneuse dite « giant ventus turbines » ou si vous préférez « éoliennes géantes ».
Le bois dont il s’agit, c’est le bois de Bouéry. Deux cents hectares d’un seul tenant abritant quelques arbres centenaires menacés aujourd’hui par l’acharnement inqualifiable de compères en filouterie, uniquement portés par l’esprit de lucre. Ce n’est qu’un projet pour le moment, mais c’est un projet qui a des chances de voir le jour si l’opinion ne se mobilise pas tout entière pour le bloquer.
Aussi mobilisons-nous, j’amènerai ma meute « Aux fourches croquants, sans délibérer et hardiment ! Chassez l’intrus, boutez le hors le bois sans ménagement, il est plus malfaisant que ne l’étaient mes lointains ancêtres qui y avaient tanière, dans ce joli bois. »
Bois de Bouéry, la grande allée
Le plus sordide dans l’affaire, c’est qu’il se soit trouvé des propriétaires demandeurs, de ceux pour lesquels la nature, en l’occurrence les arbres, comptent pour rien quand il s’agit de les remplacer par plus lucratif qu’eux.
Que ce bois vénérable figurant déjà sur la Carte de Cassini, bien que privé ait valeur patrimoniale commune, les laisse froids, froids comme le marbre qui doit leur tenir lieu de cœur, parce qu’il ne faut pas en avoir beaucoup pour sacrifier tout ce qu’un tel lieu peu proposer d’agréments (faune, flore, rochers et ruisseaux dont le murmure se mêle aux champs des oiseaux) aux seuls intérêts financiers.
C’est pourquoi j’en appelle à votre sensibilité et à l’amour que vous portez à cette terre, qui, même si elle ne vous appartient pas juridiquement est tout de même la vôtre, pour défendre ce bois qui abrite toujours le plus beau mégalithe du département et à ses confins, un camp de César...
Bois de Bouéry, le dolmen
Aussi écrivez aux maires, écrivez à votre député, bref, écrivez au pape s’il le faut, mais sauvez le bois de Bouéry, sauvez-le vite et que les martres, gardiennes des lieux, cardent l’échine de ceux qui veulent s’en prendre à lui ! »
Voici une video qui en dit long, celle que vient de monter l’association de défense de ce bois. Puisse-t-elle inspirer l’autorité préfectorale avant qu’elle ne délivre son verdict !
19:00 Publié dans Chroniques du temps présent | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bois, éoliennes, dolmen, énergie, ploutocratie, opinion, nucléaire, cerveaux, aude, aveyron, marche, haute-vienne, machines, oiseaux, allée, croquants, loup, césar
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