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30/11/2020

NOUS Y SOMMES...

 

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Pour comprendre le communisme, ses outrages et sa capacité de nuisance, il faut avoir lu non seulement Soljénitsyne mais aussi la trilogie incontournable de Thierry Wolton, Sociologie du Communisme de Jules Monnerot, le gros ouvrage de Stéphane Courtois et co-auteurs (le Livre Noir du Communisme), et particulièrement le dernier paru, « l’Effroyable Vérité », synthèse due à la plume sans concessions du professeur Bruno Riondel.

Comparée à une machine, cette idéologie perverse, quant au résultat, vaut le concasseur, le broyeur, le marteau pilon ou le hachoir de charcutier. Ceux d’ailleurs qui en leur temps ont esquissé la figure du monstre, Céline (Mea Culpa), Béraud (Ce que j’ai vu à Moscou) ou Albert Londres dans ses reportages, ne s’y sont pas trompés ! A quoi on ajoutera tous les autres, et ils ne manquent pas, qui en ont dénoncé les crimes et l’hypocrisie institutionnalisée, de Kravtchenko à Zinoviev.

Et pourtant, pourtant, en dépit de toutes les preuves, passées et présentes qui chargent d’un poids himalayen le matérialisme athée, il se trouve encore des émules et des prosélytes de la machine à tuer les peuples. Comprenne qui pourra…

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Il faut lire l’ouvrage de Bruno RIONDEL pour deux raisons. La première pour comprendre le siècle ; la seconde, qui explique la première, pour voir comment communisme et capitalisme sauvage marchent main dans la main, qui ne sont en réalité qu’un même corps portant le double visage de Janus. De ce point de vue, la Chine en offre l’exemple parfait.

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Les caméras à reconnaissance faciale identifient chaque visage selon son modèle mathématique, qui compte près de 500 millions de chiffres. [CAPA production]

 

Voici un extrait de l’Effroyable réalité exposant assez bien comment fonctionne, à coups de gros argent, ce que la dissidence appelle à juste titre « le Système » qui nous conduit, si rien ne vient casser ses engrenages, au meilleur des mondes promis par Haldous Huxley :

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DU COMMUNISME AU MONDIALISME

 … Le mondialisme n’est finalement pas autre chose que la mise en place du communisme suivant d’autres voies plus subtiles que celles qui furent utilisées autrefois, en URSS et ailleurs, par les marxistes-léninistes. L’écrivain britannique H.G. Wells, penseur socialiste de premier plan et théoricien de l’Etat-monde qui proposait de réserver le droit de vote aux personnes très qualifiées, écrivait, en 1940, dans le Nouvel Ordre mondial, que « nous devons réaliser qu’une fédération politique sans une collectivisation économique concomitante est vouée à l’échec », c’est pourquoi, ajoutait l’écrivain,  « une révolution profonde, non seulement politique, mais aussi sociale, plus profonde encore que celle entreprise par les communiste en Russie » doit être désormais mise en œuvre au niveau planétaire. Ainsi, concluait-il, « la révolution cosmopolite pour un collectivisme mondial qui est la seule alternative au chaos et à la dégénérescence de l’humanité doit aller bien plus loin que la révolution russe ; elle se doit d’être plus minutieuse et mieux conçue, et son accomplissement requiert un objectif bien plus héroïque et inébranlable ». Tout était dit et tout se réalise sous nos yeux, de nos jours, suivant les objectifs définis autrefois dans les milieux mondialistes dont Wells était l’une des figures de proue. « Communisme » et « mondialisme » ne sont donc en fait que des concepts interchangeables pour désigner un unique projet collectiviste mondial qui est mis en œuvre, depuis plusieurs générations, par le biais d’une même méthode d’action matérialiste dialectique que l’ingénierie sociale, experte dans la création de fronts sociaux multiples, utilise magistralement dans le but de transformer révolutionnairement le monde.

Dire cela ne doit pas être interprété comme étant l’expression d’une perception complotiste de l’histoire faite de théories dont le simplisme le dispute au ridicule, à l’instar de ces thèses conspirationnistes selon lesquelles le monde serait contrôlé par des sociétés secrètes d’ « Illuminati » ou par des « Reptiliens » venus de lointaines galaxies (1). Le professeur qui écrit ces lignes connaît trop bien ce type de fadaises auxquelles certains de ses élèves naïfs adhèrent sans recul et qui doivent être vigoureusement dénoncées, mais il sait aussi que celles-ci sont parfois instrumentalisées pour délégitimer d’authentiques questions politiques qu’il n’est pas politiquement correct d’évoquer et brouiller ainsi le sain discernement populaire (2). C’est ainsi que les très sérieuses problématiques portant sur la politique d’emprise croissante d’une oligarchie mondialiste exerce toujours plus sur les peuples, par le biais des réseaux financiers, des médias, des associations et des think tanks divers et nombreux qu’elle contrôle et utilise pour servir sa quête avide de pouvoir, sont trop souvent délégitimées par des accusations imméritées de « conspirationnisme ». Pourtant, il n’y a là ni complot, ni conspiration, mais tout simplement la réalité pérenne d’une stratégie de mainmise économique et politique qu’une classe financière triomphante, désormais affairée à construire la nouvelle superstructure culturelle collective qui assurera sa domination durable et la préservation de ses intérêts propres, met patiemment en œuvre contre les souverainetés populaires et au mépris du fait démocratique qui leur est consbstanciel.

L’étude des liens étranges que cette puissante oligarchie financière entretenait, dès le début du XXe siècle, avec les réseaux communistes s’avère fondamentale pour comprendre la genèse d’un mondialisme contemporain fondamentalement révolutionnaire qui, aujourd’hui encore, inscrit son action subversive dans le prolongement des stratégies de déstabilisation mise en œuvre, au cours du siècle passé, par les révolutions pseudo-prolétariennes qui ont alors ensanglanté une partie de l’humanité. La question du financement de la révolution bolchevique par les milieux financiers qui ont ainsi curieusement permis à celle-ci de réussir et de survivre constitue l’un des nombreux angles morts d’une recherche historique universitaire contemporaine embourbée dans les sentiers battus que le conformisme idéologique de nature systémique qui la contrôle lui impose de suivre. En effet, dès 1917, la révolution russe fut financièrement aidée par des milieux économiques anglo-saxons qui, en échange de leur soutien, reçurent, de la part des dirigeants bolcheviques, des licences d’exploitation nombreuses pour valoriser le potentiel minier et industriel du nouvel Etat socialiste, à l’instar de la richissime famille Harriman à qui fut concédé un monopole sur le manganèse extrait des mines sibériennes dans lesquelles mouraient à la tâche les esclaves du goulag, tandis que, de leur côté, les Rockefeller signaient un contrat exclusif pour l’exploitation des gisements de pétrole du Caucase.

Dès avant le coup d’Etat d’octobre 1917, les plus hauts dirigeants de la banque germano-américaine Kuhn, Loeb & Co semblent avoir joué un rôle majeur pour permettre la réussite de celui-ci, Max Warburg ayant investi deux millions de roubles dans une maison d’édition créée par les bolcheviques pour diffuser leur propagande, tandis que Jacob Schiff, rapportait le New York Journal American, « passe pour avoir donné 20 000 000 de dollars à la révolution bolchevique », un investissement qui se révéla particulièrement juteux pour le banquier américain car, plus tard, les chefs communistes « ont déposé plus de 600 000 000 de roubles chez Kuhn and Loeb, la banque de Schiff (3) ».

_________________________

 

(1)Selon d’autres affirmations fantaisistes, l’homme n’aurait jamais marché sur la Lune et la Terre serait plate.

(2)En ingénierie sociale, ce type de méthode visant à créer chez les personnes des biais cognitifs (déviations de la pensée logique par rapport à la réalité) par diffusion, dans le réel, de discours faussés est appelée « infiltration cognitive ». Le discours absurde ainsi crée sert à discréditer, par amalgames, les analyses sérieuses qui, de leur côté, remettent en cause la validité de certains conditionnements politiques et médiatiques subis par les masses. Le terme de « complotisme » fut d’ailleurs créé dans les années 1960 par la CIA, dans le but de ridiculiser les révélations gênantes faites sur l’  « Etat profond » américain dont les réalités inconnues du grand public commençaient à filtrer.

(3)New York Journal American, 3 février 1949. Dans un article publié par le Figaro, le 20 février 1932, François Coty, industriel et homme politique, écrivait qu’avant octobre 1917, « les subsides accordés aux nihilistes, par Jacob Schiff, n’étaient en aucun cas des actes de générosité isolés. Une véritable organisation terroriste russe avait ainsi été constituée aux Etats-Unis, à ses frais, et était chargée d’assassiner (en Russie) les ministres, les gouverneurs, les chefs de la police, etc. »

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Cet extrait du texte (pages 719 à 724) est tiré des « Problématiques » de la quatrième partie de l’ouvrage du professeur RIONDEL: "L'Effroyable Vérité", éditions l'Artilleur, 2020. 

Les crimes et atrocités décrits au travers des 500 premières pages, composent un musée international des horreurs qui pourrait être ubuesque s’il n’était, hélas bien réel. Tous les « grands démocrates » que furent Lénine, Trotsky, Staline, Mao, Pol-Pot et autres conducators, comptant la vie pour rien ont rivalisé en performances. Ces tyrans firent dans le colossal et ils y réussirent sommes toutes assez bien, à hauteur au bas mot de soixante cinq millions de victimes qui ne sont pas un détail de l’Histoire !

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Où allons-nous, si nous n’y sommes déjà ?

La manipulation des foules par les « maîtres du monde » atteignant des hauteurs dépassant celles exposées dans l’essai de Tchakhotine, ne laisse guère de place, via la télévision, Internet, et quasiment tous les médias à la réaction contre le Système. Réaction étouffée dans l’œuf avant même d’avoir vu le jour.

Pour ne prendre exemple que de la seule France, aucun recours, rien ne se lève à l’horizon sinon la parodie de l’opposition contrôlée. Le Malin bat les cartes au nez du badaud, et le badaud, hypnotisé, gobe le bonneteau.

 

En octobre 1917, les bolcheviks, prenant le pouvoir, ont saisi Petrograd, l’ont comme pendue à un crochet et l’ont écorchée de sa civilisation… relatait Albert Londres dans « La Russie des Soviets » (A. Londres Câbles & Reportages, éditions Arléa, 2007)

Eh bien aujourd’hui, en 2020, tout laisse présager que c'est par la tyrannie sanitaire internationale au pouvoir, qui déroule un tapis rouge au totalitarisme mondial, que les peuples écorchés vont perdre leurs civilisations. La tyrannie sanitaire est une lèpre, c’est la Mérule qui ronge le bois de la vie, nous y sommes… Nous en relèverons-nous ?

 

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« … J’entends déjà tomber avec des chocs funèbres

Le bois retentissant sur le pavé des cours.

…/…

J’écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ;

L’échafaud qu’on bâtit n’a pas d’écho plus sourd. »

(Charles Baudelaire, Chant d’automne)

09/11/2018

RETOUR A KORSOR

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Céline devant Fanehuset

Céline, je ne suis pas le premier à m’être aventuré sur ses traces, à Korsor où il fut en exil. Je ne serai sûrement pas le dernier. Mais que ceux qui veulent découvrir les lieux ne tardent pas parce que le temps, qui transforme et ronge les choses, lentement fait son affaire.

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C’est à Klaskovgaard, domaine situé à 7 km au sud est du centre de Korsor qu’il faut se rendre, suivre la trace… C’est là que Maître Thorvald Mikkelsen hébergea le couple du 19 mai 1948 au 30 juin 1951. Il mit à la disposition de Céline et de son épouse deux maisons situées aux abords de la sienne, toutes deux en nature de chaumières comme la tradition les a conservées au Danemark. La première, Skovly  « à l’abri de la forêt », relativement cossue si on la compare à la seconde est aussi la plus proche de la route. L’autre, Fanehuset « la maison du drapeau », posée quasi en bordure de mer sur le plateau, domine le belt dont elle n’est séparée que par un dénivelé colonisé par la végétation, en bordure du bois. Cent mètres à peine séparent Fanehuset de la mer où Lucette venait se baigner.

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le belt

Le séjour de Céline et son épouse à Korsor est connu grâce aux témoignages des amis et personnalités qui leur ont rendu visite, pour certains à plusieurs reprises durant ces trois années, et par les danois de proximité, l’avocat Mikkelsen leur hébergeur, mais aussi Knud Otterstrom le pharmacien ainsi que le libraire Mogens Zachariassen. Il faut ajouter à ces témoignages la volumineuse correspondance (plus de 4000 lettres) que Céline expédia à ses connaissances le temps que dura son exil au bord de la Baltique. Tous, ils donnent une idée de ce que fut ce séjour obligé.

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Skovly

A son arrivée à Klarskovgaard au mois de mai, Céline trouve la maison (Skovly) « rustique mais confortable », la mer « pas vilaine »… En l’hiver venu, c’est une autre affaire ! bien vite il déchante : « landes désertiques battues par les vents polaires… chaumières proches de la cabane à cochons. »

Il y prendra son mal en patience. Qu’y faire d’autre ?

On peut penser que les visites d’amis et de personnalités qu’il y reçu - elles furent régulières sinon nombreuses - le sortirent de sa torpeur, l’enchantèrent, ou l’agacèrent selon.

Quelques sorties pour Copenhague de courte durée, voire de simple aller retour rompirent la monotonie de cette « villégiature » de conséquence, encore furent elles dictées par les nécessitées administratives ou médicales.

A Claude Duneton, je disais combien son « Bal à Korsor » m’avait donné envie d’y aller voir de près. C’est fait.

Le 2 juillet dernier, faisant halte à Korsor de retour de Suède, je pris en direction de l’est Skovvej. A la sortie de la ville, sitôt passé la grande forêt, on tourne à droite après le terrain de camping. Par Korsor Lystskov, qui traverse les bois sous des arbres centenaires, on arrive à Klarskovgaard en terre célinienne…

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Chemin dans la forêt

La première maison au milieu du bois, c’est une halte forestière aujourd’hui occupée par une auberge (fermée), une grande salle de réunion qui tient d’avantage de l’auberge de jeunesse que de l’hôtel trois étoiles installé plus loin, après Skovly.

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C’est dans cette maison de bois au milieu de la clairière que Lucette venait exercer son art, plus à l’aise que sous le toit de Skovly. Le chemin est aujourd’hui goudronné, il ne devait pas l’être à l’époque.

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J’ai laissé là la voiture pour arriver à pied à Skovly. C’est elle « à l’abri de la forêt » qu’on découvre en premier, nichée en tête d’un petit vallon qui court sous le bois en façon de ravine.

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La maison est entretenue, habitée par des vacanciers ou plutôt des sédentaires car il y a une boîte à lettres à l’entrée du chemin avec un nom « Jensen »… Des Jensen, au Danemark il y en va comme des Dupont en France, ils sont nombreux. Deux voitures et une caravane ne m’incitèrent pas à aller plus avant… Je fis le tour par le plateau, l’ancien verger, pour contourner Skovly et filer tout droit en direction de Fanehuset que Céline occupa les mois d’été. Par chance, il n’y avait personne à part des oiseaux et des écureuils. La « maison du drapeau » ou celle du diable eut à ce qu’on raconte un passé sanglant, quelque assassinat y fut commis au temps ou cheminaient en bord de belt les contrebandiers.

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Fanehuset

On imagine Céline dans cette « masure au bord de la mer, sans eau, sans gaz, sans lumière, croulante… » comme il l’écrivait à son ami Monnier.

Croulante aujourd’hui, elle le paraît autant qu’abandonnée. Elle penche du côté où la pousse le vent. Heureusement le chaume est en place qui la maintient hors d’eau, mais des agrafes faitières sont arrachées. L’enduit, par endroits est soufflé, des bois de la structure pourrissent, les badigeons s’écaillent et s’effritent. Sur l’arrière et du côté de la forêt, une sorte de petit hangar, réserve pour le bois y est accolé.

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Fanehuset

Par les carreaux, l’intérieur est à l’image du dehors. Des toiles d’araignées, les seules habitantes avec probablement les souris, tombent en draperies des plafonds ou tapissent les murs.

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Intérieur Fanehuset

C’est ainsi qu’il faut encore voir Fanehuset, sans rien d’autre que le souvenir de celui et quel ! qui un temps l’habitat. C’est un privilège que je n’ai pas eu pour Skovly. Peut-être aurais-je dû cogner à la porte, demander ? Tous les danois parlent anglais. Je ne l’ai pas fait. Peur de déranger ? Pas seulement. Discrétion. N’importe, ce que je cherchais, je l’ai trouvé à Fanehuset et sans interférences aucunes que les seuls bruits de la forêt, du vent et de la mer.

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A Fanehuset, le temps s’est arrêté. Mieux, il est revenu en kaléidoscope associer dans ma tête des souvenirs anciens tels le pavé de le villa de Meudon ou la montée de la ruelle aux Bœufs à la lande de Fanehuset. Ici, comme là, Céline a foulé le sol, il est venu, il s’en est allé, il a tourné en rond, avec ses chiens, avec ses chats, avec ses oiseaux. Il ne faut pas avoir beaucoup d’imagination pour sentir la présence de personnages de cette trempe, il suffit d’en être familier ; elle s’inscrit dans le paysage comme celui-ci sur la plaque argentique d’une chambre noire.

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Retour à Skovly par la hêtraie peuplé d’arbres magnifiques où courent les écureuils.

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Nous poussons jusqu’au domaine un peu plus loin, la maison de maître et celle du régisseur ainsi que celle des hôtes sont toujours là. Entre elles et Skovly, on a construit un hôtel de luxe tout en longueur avec salles de congrès etc…. On imagine les propos de Céline devant cette débauche d’espaces « culturels » et médiatiques propices à d’interminables « blablas » comme sait les tenir la société du spectacle sur le sexe des anges, les interrogations sur le vivre ensemble, ou la citoyenneté mondialement partagée.

Et tout à côté cependant – et pour combien de temps encore – demeure Fanehuset dernier vestige de l’écrivain disparu. Oui, pour combien de temps encore ?

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Fanehuset, amorce du chemin qui descend au belt

 

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Au bout du chemin, la mer...

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Storebelt

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Immeubles à Korsor

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Le port

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Un ami fidèle

Céline et Lucette quittèrent Korsor le 30 juin 1951 après avoir adressé au directeur du "Korsor Avis", journal local, une lettre écrite le 28. En voici un extrait: " Au moment où nous allons quitter, ma femme et moi, la jolie ville de Korsor, je vous prie de croire que ce n'est pas sans tristesse que nous nous éloignons de ces lieux où nous avons reçu le plus aimable, le plus humain, le plus délicat des accueils (...) Nous penserons toujours à Korsor avec plaisir."

ORIENTATIONS: Tous les ouvrages parus sur la période danoise. Les céliniens les connaissent.

Nous retiendrons plus particulièrement :

- Helga Pedersen " le Danemark a-t-il sauvé Céline", Plon 1975

- David Alliot François Marchetti "Céline au Danemark" Le Rocher, 2008

- Claude Duneton "Bal à Korsor", Grasset et Livre de Poche

Et parmi les sites l'incontournable Céline en Phrases de Michel Mouls, le Bulletin célinien de Marc Laudelout, le petit célinien de Matthias Gadret.  

 

17/02/2017

BAGATELLES POUR UN CADAVRE

L’ouvrage que viennent de faire paraître M. Taguieff et Mme Duraffour, s’il nous tombait des mains sur les pieds, nous ferait assurément plus mal que ceux de ce cher Antoine Blondin n’en auraient fait sur les pieds de Ferdinand ! 

D’abord par son poids (près de 1200 pages, dont plus de 380 de notes et références ce n’est pas rien !) ensuite par son contenu répétitif, lourd comme du plomb. Du plomb de chasse s’entend, du gros calibre, tiré à bout portant sur la bête noire que M. Taguieff et Mme Duraffour se sont promis d’abattre. Calibre 12 pour Ferdinand, matraque pour le lecteur, pour bien lui faire entrer dans le crâne au lecteur que Céline fut un salaud sur toute la ligne, un salaud consommé, forcené, voire atavique, du tout fréquentable, de surcroît au talent discutable, à peine ces légistes accordent-ils aux deux premiers romans un intérêt littéraire à l’exclusion de toute la suite. Comme quoi la haine rend aveugle. Cela étant, leur livre n’apprendra rien aux céliniens qu’ils ne sachent déjà.

 

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A la lecture de l’ouvrage on sent que M. Taguieff, qui s’est tapé à lui seul le plus gros du pavé, s’est donné un mal fou pour tenter de régler définitivement le compte à son  salaud  favori et, comme aurait dit ce dernier, lui clouer le bec « une fois pour toutes ! ».

Mais c’était oublier l’écho, la petite musique de l’écho que rien n’arrêtera jamais plus, pas même la plume de M. Taguieff aussi habile soit-elle, ni encore moins celle de Mme Duraffour qui pourtant s’est fait un devoir d’extirper comme une tumeur cancéreuse le mal absolu des écrits maudits, pour éviter que les métastases n’envahissent, comme elles l’ont fait des céliniens, célinologues, célinomanes, célinolâtres et autres abrutis familiers de l’homme et de l’oeuvre, les cervelles des générations de lecteurs à venir, s’il s’en trouve encore, parce qu’au train où vont les choses, on peut douter.

M.Taguieff a donc servi la bête en premier piqueur et Mme Duraffour, dans la foulée, est venue lui disputer la curée, les fouailles, en expliquant comment Céline non seulement aurait été au courant du sort réservé aux Juifs par les hitlériens, aurait été autant dire dans la confidence des dignitaires nazis, mais par sa plume débridée, aurait contribué ni plus ni moins à lui tout seul à remplir les camps et conséquemment, à l’élimination physique des détenus.

Ce n’est pas rien d’avoir engrangé un aussi grand nombre de preuves qui, pour beaucoup, n’en sont pas, ou du moins ne sont qu’apparences de preuves, en quoi il est malhonnête de les présenter comme preuves.

Certes, il est des mots qui tuent, qui tuent moralement, parce que physiquement ça s’est encore jamais vu. Ça n’excuse pas tout mais enfin, des mots restent des mots, aussi « nauséabonds » soient-ils pour nos co-auteurs.

Qu’attendent-ils M. Taguieff et Mme Duraffour du « clochard » de Meudon, des excuses puisque c’est la mode d’en faire ? des excuses posthumes s’entend ?

M’est avis que s’il sortait de sa tombe, Ferdinand leur en ferait à sa manière à tous deux des excuses et de belles ! ils verraient alors, nos co-auteurs, ce qu’il en coûte de fouiller les poubelles au crochet, car s’il y a du délateur chez Céline, il y a assurément du flic chez ces deux-là qui, faute de pouvoir le pendre en réalité le pendent en effigie.

Cela étant, on ne niera pas que les co-auteurs de ce volumineux dossier à charge aient une grand érudition, qu’ils aient beaucoup lu, remué beaucoup de poussière, balayé large, traqué l’antisémite jusqu’au diable Vauvert, qu’ils soient descendus « travailler » en Torquemada Céline aux enfers, y débusquer même Aristide Bruant, le chansonnier populaire !

Répéter à longueur de lignes que Céline fut un délateur doublé d’un ladre et d’un pleutre, un plagiaire de culture superficielle pétri de vulgarité et de formules toutes faites, sans profondeur d’intelligence ni d’esprit, que de surcroît ce fut un monstre dépourvu de toute forme d’empathie, un suppos de Satan, c’est un point de vue que nous sommes quelques uns, tout de même, à ne pas partager.

Céline sans aucun doute connaissait sa « viande » pour ne pas se faire trop d’illusions sur celle des autres, et parce qu’il se méfiait de « l’homme » et de sa nature imprévisible (homo homini lupus), il en a voulu aux hommes en général. C’est par là qu’il gêne ses détracteurs en particulier qui tous, généralement, sont de grands humanistes nés à des encablures du rivage de la grève sur laquelle lui, il a vu le jour. Rappelons-nous :« C’est naître qu’il aurait pas fallu. », ceci explique peut-être que l’auteur des pamphlets ait cristallisé dans le « juif » tout ce qu’il sentait d’exécrable dans l’humain, en acte, et au fond de lui, en sommeil. Ce faisant, en réveillant ce vieux démon qui dort en chacun de nous, qui le premier a abattu la mâchoire d’âne sur la tête de l’autre, il a pris un risque énorme, celui de ne pas suffisamment le tenir en laisse, ce en quoi il a péché par défaut quand M. Taguieff et Mme Duraffour, s’érigeant en justiciers, pèchent à son endroit par excès et sans scrupules.

J’aurais assez bien vu, moi, en première page de leur réquisitoire la parole de Desnoyers : « Il est des morts qu’il faut qu’on tue. »

C’est gênant, des fois, les morts, surtout quand ils ont eu le talent qui les a fait passer à la postérité.

« …J’aime mieux raconter des histoires. J’en raconterai de telles qu’ils reviendront, exprès, pour me tuer, des quatre coins du monde. Alors ce sera fini et je serai bien content. » (Mort à Crédit)