Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

31/12/2010

CES MACHINES QUI BRASSENT DU VENT

 

 

offshore1.jpg

 

Dans la plaine d’Issoudun comme aussi en Beauce, en Picardie, en Lorraine, dans le Poitou, en Vendée, sur le littoral et bientôt partout si rien n’arrête leur prolifération, on les verra moudre les courants d’air, ces machines qui ont remplacé les moulins à vent avec pour vocation de transformer lesdits courants d’air en courant électrique à défaut de pouvoir en tirer de la farine…

Les aérogénérateurs, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, plus connus sous leur appellation « d’éoliennes », constituent peut-être l’une des plus grosses arnaques financières de ce début de millénaire. C’est du moins, à lire l’ouvrage de Jean-Louis Butré, l’une des conclusions qu’on en tire. Ceux qui en douteraient devront s’y reporter et consulter dans la foulée, les sites dont ils trouveront les liens en fin de note.

Car les éoliennes c’est l’évidence, quand on apprend à les connaître, présentent plus d’inconvénients que d’avantages. Il n’est que de questionner ceux qui les côtoient au quotidien… Leur impact sur les paysages, leurs incidences sur la santé des populations de tout ordre, sur les micro-climats (voire l’hydrologie), sur l’écosystème en général ainsi que le poids qu’elles font peser sur les deniers publics, loin d’être négligeables, pourront à terme s’avérer de véritables fléaux. C’est en définitive d’une pollution qu’il s’agit, et pas des moindres !

 

champs canada.jpg

 

« Polluer » c’est infecter, contaminer, souiller, et par extension à ce que peut contenir de sacré un paysage emblématique, c’est dénaturer et profaner. Pour parodier la « bavure » de certain ministre, convenons que : « Quand il n’y en a qu’une ça va, c’est quand il y en a plusieurs que ça pose problème… ». Car l’éolienne en soi n’a rien de repoussant, et à tout prendre, à la comparer à beaucoup d’« objets d’art » dit contemporains, je lui trouverais plutôt une certaine élégance ! Mais là n’est pas la question, laquelle peut se poser en cinq mots : « Doit-on poursuivre le programme ? »

A l’évidence cette question, les décideurs qui ont mis les écolos politiquement corrects à leur botte, ne se la posent pas, leur choix est fait comme celui de Monsieur Borloo et de Madame Lepage ; ils se sont délibérément placés du côté de ceux dont les aérogénérateurs sont le fond de commerce. Les grandes firmes qui les produisent les essaiment sous la férule de sociétés locales sans capitaux aux emprunts garantis par l’Etat, comme la semeuse du Larousse illustré le fait des étamines du pissenlit.

Dans cette affaire, nombres d’élus locaux hélas ne marchent pas : ils courent ! Car le gros argent a toujours eu, comme Jupiter, le pouvoir de rendre aveugle ceux qu’il veut perdre. On leur a fait miroiter des retombées redondantes à ces braves gens, en raison d’une taxe qu’ils ne peuvent plus, aujourd’hui, percevoir. Alors, l’aurait-on remplacée dans la coulisse par quelque manne propitiatoire ? Du genre : « Vous acceptez nos machines, on vous refait à neuf votre cantine scolaire », c’est probable, c’est même certain à voir l’énergie avec laquelle ils réclament ou défendent leurs projets de parcs ou de « ferme » (cela se dit !) dans laquelle on chercherait vainement des vaches mais où l’on aura des chances de trouver dans quelque temps pas mal de dindons !

 

journal.jpg

 

Car bien sûr, tous ceux qui y ont quelque intérêt les défendent toutes griffes dehors ces projets, à commencer par les propriétaires fonciers qui palpent quelque 5000 euros annuels par mât… Une bagatelle qui, multipliée par trois ou cinq implantations dans un tir groupé sur une même propriété vous assure tout de même une belle petite rente de quelque 20 000 euros sans que vous n’ayez rien eu d’autre à faire que de vous prostituer dans ce marché…

J’ai assisté, le 16 décembre dernier, dans un petit bourg de Basse Marche, a une réunion publique programmée comme par hasard en milieu de semaine en fin de journée… D’accord avec Jean-Louis Butré qui dit dans son livre ce qu’il a entendu dans la Vienne : « la séance m’a laissé pantois ». Nous avons été quelques-uns à y porter la controverse au grand dam des organisateurs et des élus ! Ne serait-ce que pour ça, je n’ai pas regretté mon déplacement ! J’y ai vérifié aussi une chose (qui n’était pas une découverte), savoir que la majorité des participants n’étaient absolument pas au fait du sujet et que, n’y aurions-nous apporté la contradiction, ils auraient écouté bien gentiment le catéchisme des notables de la tribune et du « manager » rôdé de la « Société fermière ». Ils seraient repartis tranquillement chacun chez soi sans plus se poser de questions. Au reste, si on leur demandait à présent ce qu’ils en ont retenu, gageons que la plupart d’entre eux, constituant la grande masse des « sans opinion », seraient bien incapables de nous le dire ! C’est qu’ils font confiance à leurs élus, un point c’est tout. Peut-être déchanteront-ils (du moins pour les plus proches des machines) le jour où, n’en pouvant plus de supporter les effets pervers de l’instrument à décerveler, ils se décideront à mettre en vente leur maison qui ne trouvera d’ailleurs probablement aucun acquéreur…

Comme dans tout conflit, dans celui-là aussi il y a l’agresseur, l’agressé et… le profiteur. Posez-vous la question de savoir à qui profite le crime (car s’en est un et d’abord contre la nature), et vous aurez la réponse : les aérogénérateurs n’enrichissent que ceux qui les produisent, les diffusent, les hébergent et, probablement, par leur poids sociétal les encouragent…

 

 

hollande.jpg

 

Il faut dire et répéter aux élus (dont je veux croire qu’il existe encore des naïfs qui se sont fait abuser) qu’en acceptant de jouer le jeu de ces cafards, ils se rendent complices d’une imposture qui fera date et se déshonorent ; car ces machines sont un leurre qui coûte beaucoup plus cher en définitive qu’il ne rapporte : c’est un miroir aux alouettes.

« Alouette, alouette je te plumerai… », on connaît la chanson !

Cela étant me direz-vous, il faut bien trouver l’énergie quelque part ! D’accord. Je n’évoquerai pas le programme nucléaire sur lequel prioritairement a misé la France. Je dirai seulement qu’en raison des dangers potentiels présentés par ce choix, et du poids qu’il fait peser sur les populations de proximité, je n’ai jamais compris que les maires ayant accepté les centrales sur leur territoire communal, n’aient pas eu au moins la délicatesse d’exonérer de la taxe foncière leurs administrés eut égard aux abondants deniers reversés par « l’atomique locataire ». Et je ne sache pas qu’un quelconque député ait débattu de cette question devant l’Assemblée Nationale. Cela étant, les « fourneaux du Diable » jalonnant les berges de nos rivières et de nos fleuves étant là, il faut faire avec faute de mieux. Et à mon sens, si l’on avait consacré l’argent mangé par le programme éolien à la rénovation des centrales les plus anciennes (dont celle d’Avoine) en passe de rendre l’âme, c’eût été une bonne chose, c’est-à-dire une « précaution et une sécurité »…

Il existe, dans l’atmosphère comme dans les profondeurs de la Terre des pistes qui n’ont pas été explorées. Pourquoi n’a-t-on pas encouragé et repris les recherches de Nikola Tesla (à part les USA qui les ont orientées vers le programme HAARP) ? Pourquoi ne pousse-t-on pas aux forages à grande profondeur pour développer une géothermie performante adaptée aux ensembles urbains ? Et qu’est ce qui empêcherait d’admettre que l’on puisse enfouir des centrales nucléaires de nouvelle génération, dans une logique de recyclage, à des profondeurs limitant d’éventuels dégâts ?

A l’heure des nanotechnologies et des essais menés par la Nasa sur Jupiter, les éoliennes et les panneaux solaires au silicium font figure de chaise à porteur devant une Ferrari. Il semble qu’il y ait quelque part des « stocks » de ces engins à placer qui me font penser aux vaccins de Madame Bachelot : il fallait les fourguer à tout prix… Et que par conséquent toutes les occasions sont bonnes d’en légitimer l’urgence d’emploi devant des populations désinformées et abruties par les médias.

Et puisqu’il s’agit du solaire, songeons qu’il y a sûrement d’autre directions à prendre que celle des « panneaux » polluants consommateurs d’espace, n’en jetez plus ! Des directions qui relèvent peut-être de capteurs type « canons optiques », mais je laisse sur le chapitre aux spécialistes dont je ne suis pas, loisir d’y réfléchir, c’est le cas de le dire !

Pour mettre l’eau à la bouche et suffisamment d’arguments entre les mains de ceux qui ne l’auraient pas lu, voici un extrait explicite du livre de Jean-Louis Butré, sachant que nous en sommes aujourd’hui à un peu plus de 3000 éoliennes en position d’attaque, que le programme de Grenelle vise à quintupler:

« Pourquoi importer à grands frais 15 000 aérogénérateurs géants baptisés éoliennes pour produire 10% d’électricité en plus, alors que celle-ci coûtera au moins deux fois plus cher ? Pourquoi, alors que la France exporte 15% de sa production ?

D’où vient tout cet argent et où va-t-il ? Pourquoi cette industrie est-elle aussi lourdement subventionnée avec la garantie de l’Etat ? Pourquoi les Français n’ont-ils pas été informés et consultés démocratiquement, alors que de nombreuses vérités sur l’éolien sont soigneusement cachées, Pourquoi les dommages collatéraux de ces machines sont-ils systématiquement minimisés par des discours officiels lénifiants ? Qui se cache derrière ce puissant lobby de promoteurs ? Pourquoi les nuisances que supportent certains riverains, l’atteinte à leur patrimoine, sont-elles devenues des sujets tabous ? Nous allons voir comment les éoliennes produisent des gaz à effet de serre, indirectement, mais en produisent et, de ce fait, bafouent le protocole de Kyoto. Elles sont des leurres écologiques. Est-ce acceptable ?

Notre pays se prépare à un gigantesque bouleversement. Sans plan d’ensemble, les éoliennes poussent au gré de marchandages parfois sordides entre des communes, des propriétaires terriens et des promoteurs avides de faire fortune. C’est à une véritable cannibalisation des paysages et du littoral de la France au gré d’intérêts locaux secondaires que nous assistons. Un des plus beau pays du monde est en passe d’être massacré. Ouvrons les yeux ! »

 

butre.gif

 

 

Bien sûr que cette électricité coûte plus cher ! On vous la facture déjà sur votre redevance. Elle contribuera à appauvrir davantage encore trois millions de ménages en situation précaire puisqu’il est sûr que les tarifs risquent d’augmenter de 20 à 40% dans les prochaines années. Simplement, parce que pour 1000 MW d’éolien acheté au prix fort EDF perdra 100 millions d’euros par ans et que pour 19 000 MW (c’est l’objectif de Grenelle), elle en perdra 2 milliards. Certes, c’est peu au regard de la « dette », mais c’est beaucoup pour les petits épargnants et c’est le coup de grâce pour les miséreux qui n’auront qu’à bien se couvrir !

Les lobbies qui mènent le monde ont de beaux jours devant eux. Qu’ils en profitent, en attendant la  vraie  « révolution » écologique qui se fera la kalachnikov à la main et pas dans les salons. Il n’y a plus rien à chercher en matière de perfection de ces machines, c’est une diversion qui veut faire croire que le salut va venir d’elles ! Elles laisseront aux multinationales le temps nécessaire pour faire exploser le baril de brut tant qu’il restera du sang noir à pomper à la Terre. Les compagnies pétrolières y trouveront leur compte et leurs partenaires en haute finance le leur ; ainsi la fortune « anonyme et vagabonde » s’en trouvera bien aise…

Alors que vaut une chauve-souris et même la centaine de vautours annuellement passés à la moulinette dans le sud de l’Espagne lors des migrations ? Que valent les oiseaux des mers dans les installations off shore ? Combien pèsent, en face des lobbies, les riverains ruinés ou perturbés dans leurs fonctions vitales ? Et qui réglera la facture, dans vingt ans (?) des éventuelles déposes estimées à plus d’un million d’euros par unité ? Sans compter qu’on n’enlèvera probablement jamais du sous sol les 1500 voire 2000 tonnes de béton des socles…

 

vue avion.jpg

 

Voilà pourquoi la publicité mensongère déploie tellement d’efforts pour faire passer la pilule, trafiquant l’image et le langage. Que peut-on craindre en effet quand il s’agit de  « fermes », de « bouquets énergétiques renouvelables », de « parcs » ; que peut-on craindre quand on vous les montre tellement aériennes sur des affiches agrémentées d’une petite fille qui coure sur un chemin de terre un bouquet de marguerites à la main… utilisant au passage à des fins perverses (celles du fric et de la pollution) « l’innocence » de l’enfance.

Et puisque tout est affaire de gros sous et que la politique a toujours été mêlée de près ou de loin à l’argent, disons le tout net, l’éolien est une affaire politique. Rien d’autre.

Il se trouve –on se demande encore par quel miracle- quelques hommes politiques à dénoncer les ambitions éoliennes de Grenelle et parmi eux Bernard Carayon, député du Tarn, dont on lira le discours dans le Cri du Contribuable.

Saluons le au passage, comme nous saluons ceux et celles de plus en plus nombreux qui luttent contre cette arnaque, même si, compte tenu du poids de l’adversaire, ce combat ressemble plus à celui du Chevalier à la Triste Figure contre les moulins à vent qu’à la charge des cuirassiers à Marengo !

 

DQUI.jpg

 

NB: Les photographies sont extraites du site de la FED

On consultera également les sites suivants:

- EPAW

- Vent de colère

 

 

 

18/12/2010

BULLETIN CELINIEN

Bulletin célinien n° 325

 

CEL.jpg

« La T.V. est un prodigieux moyen de propagande. C’est aussi, hélas ! un élément d’abêtissement en ce sens que les gens se fient à ce qu’on leur montre… »

On ne saurait mieux dire ! J’ai laissé moi-même à la décharge, depuis 96, ce vicieux instrument de décervelage. Je ne m’en plains pas, trouvant largement de quoi satisfaire ma curiosité sur le Net.  Mais, je me suis souvent demandé ce que Céline aurait pensé des ordinateurs…

Tous les visiteurs de l’ermite de Meudon ont été surpris –du moins ceux qui le voyaient pour la première fois- de son accoutrement. On sait qu’il affectionnait de vieux gilets qu’il portait empilés les uns sur les autres, couvrant ce mille-feuilles d’une cape lorsqu’il sortait faire les courses. De chaussures point, mais la plupart du temps de grosses charentaises aux semelles épaisses, tant il est vrai que c’est par les pieds qu’on s’enrhume, c’est connu…

L’éditorialiste, rappelle l’étonnement de quelques-uns devant ce personnage d’hospice ou ce clochard céleste. Je suis, pour ma part, assez enclin à croire, comme Marc Laudelout, qu’au lieu de chercher à témoigner de quoi que ce soit, Céline en était arrivé au stade où le port de la cravate et du veston ne signifie plus grand-chose. Quand on sent la mort rôder à son entour et qu’on l’attend, qu’importent les vêtements splendides ? Et puis d’ailleurs, dans l’état où se trouvait l’écrivain, a-t-on le goût de se soucier de sa mise ? Assurément non ; on pare au plus pressé, on se garde du froid qui si bien transit les membres jusqu’à l’os ! On cherche le maximum de confort dans le minimum d’efforts, un point c’est tout.

Vincent MORCH, livre les propos de Marc-Henri Lamande et de Ludovic Longelin, respectivement interprète et auteur metteur en scène de la pièce de théâtre : « Dieu qu’ils étaient lourds ! » On se souvient de l’allusion célinienne à la lourdeur des hommes qui sont « devenus des marteaux-pilons… ». Cette pièce qui dure un peu plus d’une heure a été composée à partir d’un assemblage d’extraits choisis des différentes interviews de Céline. C’est donc à un travail sur la voix, l’expression et les silences que ce sont livrés l’auteur et l’interprète.

Pierre ASSOULINE qui a assisté à l’une des représentations au petit théâtre du Lucenaire à Paris nous dit de cette pièce qu’on est saisi, dès les premiers mots qui fusent dans une semi obscurité d’une étrange impression : celle d’avoir Louis-Ferdinand Céline devant soi. Il ne tarit pas d’éloge sur son interprétation « stupéfiante de vérité » non plus d’ailleurs que sur la sobriété de sa mise en scène. Ceux qui, comme moi ne l’ont pas vue retiendront la conclusion de Pierre Assouline : « Il serait impardonnable de manquer ça. Les céliniens y penseront longtemps après encore ; les non-céliniens devraient se laisser guider par la curiosité ; les anti-céliniens viscéraux auront raison de s’abstenir car c’est tellement bien que cela leur fera du mal. »

Sans doute ; mais pour moi, et quel que soit le talent de l’interprète, l’original vaut toujours mieux que la copie et je ne me régale vraiment que des seuls enregistrements de Céline. Merci encore à Emile Brami de les avoir réunis en deux magnifiques CD.

Ce numéro de décembre publie la première partie de l’étude de Laurie VIALA consacrée à l’illustration du texte célinien. Bâti essentiellement sur l’émotion, elle observe que « le texte de Céline est en soi un appel à l’illustration. » Serrer au plus près l’univers célinien en traduisant graphiquement l’émotion qui le porte nous paraît être en l’occurrence la bonne démarche. De mon point de vue, Tardi (que l’auteur de l’article évoquera dans les prochains numéros) s’y est admirablement employé ; comment oublier par exemple son personnage de la vieille Henrouille ? Et combien d’autres ! Sans parler des dessins qu’il nous laisse de la banlieue à laquelle son trait est familier. Mais il est certain qu’il y a des impressions qui se passent d’images, vouloir leur en donner serait leur ôter leur puissance de suggestion ; et Dieu sait si l’œuvre célinienne en renferme.

Très intéressante critique de l’Eglise parue dans Marianne du 11 octobre 1933 sous la plume de Ramon FERNANDEZ. Sans doute l’un des textes les moins connu de l’auteur du Voyage, l’Eglise n’en renferme pas moins quelques moments forts qui n’ont pas échappés à Ramon Fernandez, et notamment dans le troisième acte. Voici ce qu’il en dit : « Ce troisième acte, de beaucoup le meilleur, n’est pas loin d’être un chef-d’œuvre. M. Céline a placé franchement son évocation de la S.D.N. sur le plan de la farce féerique, à la manière d’Aristophane. L’effet est saisissant. »

Ceux qui voudront en savoir d’avantage sur les rencontres de Ramon Fernandez avec Céline pourront le faire en consultant le numéro 307 du Bulletin (avril 2009).

Quant au présent numéro, il s’achève par la narration que nous offre Willy de SPENS, d’une visite qu’il fit à l’ermite du Bas-Meudon en 1957, au printemps. Elle vaut d’être lue, car on y découvre un Céline qu’on n’attendrait pas.

En fin d’article, l’éditorialiste dresse un portrait de Willy de Spens (1911-1989) familier du monde des Lettres, auteur d’un premier roman en 1943, ami de Marcel Aymé, Jacques Chardonne, Antoine Blondin, Roger Nimier. Willy de Spens. Il devait, à la fin de sa vie, rassembler ses souvenirs dans plusieurs tomes qui connurent, en leur temps, assurément plus de lecteurs qu’aujourd’hui…

 

04/12/2010

LA BETE QUI MANGEAIT LE MONDE

 

gravure 1.jpg

La Bête du Gévaudan, à l’évoquer par ce temps de neige, on s’attendrait à la voir débouler d’un bois bourru ou d’une ravine, cavaler dans une combe semée de gros rochers, sauter  l’enclos d’une métairie perdue dans les brandes, engouler, au seuil de la porte l’ imprudente jouvencelle et l’emporter sans autre forme de procès sous le couvert. On l’imagine, à l’abri de quelque fourré, n’en dévorer à son aise  que les morceaux de choix…

On devait raconter ces choses terribles en tremblant, à la faveur des longues veillées d’hiver au cœur de l’Auvergne, du Berry, du Languedoc ou du Poitou, terres à loups. Et on devait le faire avec d’autant plus de conviction qu’on avait en tête la grande calamité qui ravagea le Gévaudan, le Velay, partie du Vivarais, de la Haute Auvergne et même du Rouergue, entre 1764 et 1767. On n’en savait guère plus alors que ce qu’on avait appris des vieux sur ce mystère car ç’en était un ; Henri Pourrat qui, au talent du conteur ajoutait celui de sa plume le rapporte mieux que quiconque, qui commence ainsi son livre :

« La Bête du Gévaudan, c’est un secret ; et un secret qu’il serait inutile de dire à ceux qui ne sont pas de la montagne ; ils ne mordraient pas à de telles histoires, ils ne les accueilleraient même pas… »

Cependant il faut bien y mordre, n’est-ce pas, qu’on soit de la montagne ou pas, puisque ces horreurs ont eu lieu au cœur même du pays, sur les hautes terres de la Margeride qui font aujourd’hui le nord du département de la Lozère, un pays fort, qui ne peut laisser indifférent le voyageur qui le traverse ou s’y attarde.

 

gorges.jpg

Gorges entre DESGES et VENTEUGES

Alors, pour ceux qui ne la sauraient pas, voici résumée la terrible histoire, et dans son contexte bien particulier, car elles furent difficiles ces années qui suivirent l’éprouvante Guerre de sept ans et l’errance de sa soldatesque démobilisée…

Nous sommes en 1764, le Gévaudan est une rude et misérable province ! Une pauvre terre déshéritée portant d’interminables forêts coupées de mouillères où l’on s’enfonce jusqu’à disparaître tout entier… des sagnes traîtresses autant que gloutonnes qui guettent leur proie. Peu de terres cultivables, des pacages encombrés de chaos rocheux polis par les ans derrières lesquels le pire peut se cacher; et avec cela un temps souvent exécrable: « Neufs mois d’hiver, et trois d’enfer », c’est dire !

Faut-il ajouter à ces misères de la nature les ravages qu’y fit la Bête ?

La terrible Bête, la « Dévorante », se manifeste pour la première fois dans le courant du mois de juin, au voisinage de Langogne en se jetant sur une femme qui garde son bétail… La malheureuse s’en sort déchirée mais vivante, parce que ses vaches, cornes basses, ont chargé la bête. C’est le premier témoignage qu’on aura d’elle : aspect d’un gros loup, mais aspect seulement, tête plus grosse, plus allongée… Poil roux avec une longue raie noire sur le dos…

 

marvejols.jpg

Sculpture à Marvejols

Et la voilà qui continue ses chasses dans la mouvance de la forêt de Mercoire où elle avait peut-être établi ses quartiers. Sa deuxième victime, Jeanne Boulet âgée de quatorze ans, de la paroisse de Saint Etienne de Lugdarès, n’aura pas la chance de la première ! On retrouve son cadavre en partie dévoré le 30 juin. Le 8 août c’est une autre fille, du Masméjean celle-là, commune de Puy-Laurent qui est retrouvée horriblement mutilée et partie dévorée. A compter de ce jour, le carnage persistera quasi sans jamais s’interrompre, jusqu’à son terme, le 17 juin 1767 à Desges où elle égorge Jeanne Bastide âgée de 19 ans au village de Lesbinière (rapporté par François Fabre, dans le tableau qu’il dresse à la fin de son ouvrage). De son côté Jean-Marc Moriceau note dans le sien pour cette victime la date du 18 juin. Les registres paroissiaux, les lettres et les courriers du temps dépouillés par les historiens sont éloquents. Jean-Marc Moriceau, pour les trois années de ravages, décompte 83 tués avérés; avec des pics en janvier 1765 : 10 victimes ; mars 65 : 8; avril 67 : 6. Il s’agit essentiellement de sujets de sexe féminin (54) avec une majorité d’adolescentes (15). On dénombre néanmoins 24 garçons tous âgés de moins de 16 ans. Et encore ne s’agit-il là que des victimes déclarées !

 

gravure.jpg

Gravure extraite de l'ouvrage d'E. Mazel et P-Y Garcin

On s’émut vite, on s’en doute, dans le pays, et sitôt les premiers meurtres, on entreprit des battues encore que l’on disposât de peu de fusils, interdiction étant faite aux paysans d’en détenir. On débusqua et l’on tua des loups, des louves et des louvards mais nullement la Bête en dépit des efforts réitérés. On fit appel aux dragons de Monsieur Duhamel cantonnés dans les lieux depuis la répression des Camisards ; eux aussi levèrent quelques loups, sans plus… La Bête continuait ses ravages sans se soucier aucunement de ses poursuivants, prenant même un malin plaisir, aux relations qu’en firent quelques-uns  à les narguer ! Monseigneur de Choiseul, évêque de Mende fit paraître un mandement d’où il ressortait que la Bête n’était rien moins qu’un fléau de Dieu chargé de châtier le dérèglement des mœurs et conséquemment celui des âmes… On dit des prières, on fit des dévotions, on organisa des pèlerinages et tant et tant et plus de battues ; rien n’y fit. D’autant qu’elle en abattait des lieues ! Oh-là-là ! Et avec ça fuyante comme une anguille, se dérobant à la moindre alerte pour la voir paraître à l’opposée des traques ! A tel point qu’on s’est demandé s’il n’y avait pas une mais plusieurs Bêtes…

Sous peine de se voir déconsidérés à cause de la mise en garde de l’évêque, certains cachèrent leurs morts, en foi de quoi on ne saura probablement jamais le nombre des victimes. Devant l’échec des dragons on fait appel à des louvetiers expérimentés venus tout exprès de Normandie, les Denneval, qui s’installent à Saint-Flour le 19 février 1765 ; ils repartiront cinq mois plus tard, le 18 juillet, sans plus avoir obtenu de succès que Duhamel. D’ailleurs, les Denneval ne croient pas aux battues, pas d’avantage que n’y croit Antoine de Beauterne porte arquebuse du Roi missionné par sa Majesté qui commence à s’impatienter. Il prend en mains les opérations le 22 juin au Malzieu. Monsieur Antoine arrive avec ses équipages et les plus fins limiers du royaume ; c’est qu’il faut mettre un terme aux exactions de la Bête, et vite, il y va de la respectabilité sinon de l’honneur du pays tout entier. C’est qu’on commence à moquer le Roi par delà les frontières comme à l’intérieur… Quoi, une simple bête aussi farouche soit-elle tiendrait en échec à elle seule l’une des premières puissances de la Terre ? L’Angleterre se gausse du piètre résultat de la traque, l’occasion est trop belle de se moquer de l’ennemi héréditaire ! Il convenait par conséquent que Beauterne tuât la Bête et il la tua.

Bizarement, il la tua où on ne l’attendait guère, au bois des Chazes dans le Velay, de l’autre côté de l’Allier. Le procès verbal qu’il en dresse donne tous les détails de son exploit. Un chirurgien s’employa bien vite à naturaliser l’animal -de fait un gros loup- qu’on s’empressa de faire reconnaître par quelques rescapés de ses agressions. Et ils le reconnurent ! Enfin c’est ce qui s’est dit. Dans la foulée on tua sa louve et l’on tua sa suite également… Cela sentait le coup fourré et des langues se délièrent… Elles se délièrent d’autant plus vite que, sitôt Monsieur Antoine parti aux fins de recevoir les honneurs du Roi, une pension de mille livres et l’autorisation de porter la bête dans ses armes, le carnage reprit de plus belle !

 

gravure2.jpg

C’est Jean Couret (14 ans) et Vidal Tourneix (7ans) qui l’affrontent le 2 décembre près de la Beysseire Saint Mary, sur la pente sud du Mont Mouchet. En dépit des coups qu’ils lui portent de leurs piques la bête ne désarme pas. Ils ne doivent leur salut qu’à des hommes accourus à leurs cris ; le jeune Tourneix, quoi que grièvement blessé sans tirera. Egorgé, le petit Jean Bergougnoux, agressé le 4 mars 1766, et transporté à la maison mourra comme aussi la petite Marie Bompart, éventrée le 14 mars… Combien subirent le même sort ! Ils sont évoqués dans les ouvrages consacrés à ce mystère et notamment dans celui de l’Abbé Pourcher avec force détails…

C’est Jean Chastel, homme taciturne et craint, dit « le Masque », le sorcier, qui finalement l’abattit de ses balles bénites sur la Sagne d’Auvert , et de fait elle ne se releva pas, et sa mort, enfin mit un terme au carnage. C’était donc la Bête, bête dont il ne reste plus trace puisque rien ne fut conservée d’elle sinon le souvenir d’une créature atypique, bâtard de chienne et de loup, peut-être, ou peut-être autre chose, allez savoir ? Chastel la tua le 19 juin 1767, là où elle s’était cantonnée depuis quelques mois dans le secteur du mont Mouchet et des bois de la Ténazeyre, entre Saugues et Ruynes en Margeride. C’est d’ailleurs là qu’eurent lieu le plus grand nombre de meurtres, précisément dans le pays de Chastel, ou plutôt des Chastel, car ils étaient trois, le père et ses deux fils, Antoine et Pierre. D’Antoine le bourru, on a dit des choses et notamment qu’il vivait dans les bois en compagnie de chiens et peut-être de loup… Entre lui et le hobereau de Morangiès, le fils, on a tissé des liens, établi des rapprochements notamment sur leur violence réciproque, leur goût de la chasse et du dressage des animaux. De là à en conclure qu’il n’étaient pas étrangers à la Bête, qu’ils en étaient même, qui sait, les « inventeurs », il n’y avait qu’un pas, un pas que n’ont pas hésité à franchir Abel Chevalley et Henri Pourrat et d’autres encore, qui continuent d’abonder dans ce sens. Mais sans preuves, peut-on dire ?LBSM.jpg

La Besseyre Saint-Mary

Ce qu’on peut, sans doutes, tenir pour certain c’est que la Bête n’était pas un loup, que du loup elle n’avait que l’apparence, et encore, de loin. Tous ceux qui l’ont vue de près sont unanimes là-dessus. Tous l’ont décrite avec un poil roux, voire tacheté, hirsute, portant une raie noire sur l’échine ainsi qu’en portent les sangliers, avec la tête beaucoup plus grosse et le museau beaucoup plus allongé que celui du loup, longue queue grosse et très fournie, pattes griffues, plus courtes sur le devant, mais l’ensemble « bien levretté ». De son comportement, on a dit qu’il était plus proche de celui du chien que du loup fort craintif de nature, ce qui n’était aucunement le cas de ce monstre qui pouvait se montrer familier avec d’autres animaux et même avec des adversaires avec lesquels il lui arriva de lutter sans leur faire de mal. Elle était capable de bondir à des hauteurs remarquables et de franchir ainsi des obstacles bien supérieurs à ceux restant à la porté des loups…

Plusieurs témoignages rapportent qu’avant de se jeter sur une proie, elle rampait au sol, s’aplatissait, fouaillait de  la queue. On l’a vu se tenir debout sur ses pattes arrières et faire des simagrées, des mignardises ; on l’a même entendu rire et crier à la façon d’une hyène… Certains crurent voir sous son ventre des attaches, des liens qui pendaient, comme si « la chose » avait une seconde peau… Et pourquoi pas ?

Sait-on qu’au temps de la Guerre de sept ans, on utilisa, comme dans d’autres conflits, des chiens de guerre, dressés pour tuer et protégés d’une cuirasse faite de plusieurs épaisseurs de cuir, fermée par des attaches sous le ventre ? Se rappelle-t-on que des soldats errants traversèrent ces terres du Languedoc, du Gévaudan et de l’Auvergne, traînant derrière eux de ces animaux farouches aussi redoutables que certains hybrides d’aujourd’hui aux crocs de boucher ? Antoine le bourru adopta-t-il un ou plusieurs  de ces molosses ou l’idée lui vint-elle d’en fabriquer de semblables ? Lui ou… un autre pour ses chasses ?

Le curieux dans tout cela, et qui porte aux rapprochements, c’est que tirée à plusieurs reprises et presque à bout portant, il arriva à la Bête de s’effondrer pour aussitôt se relever comme si de rien n’était. Combien d’entre ceux et celles qu’elle attaqua lui portèrent-ils des coups de piques ? Et chaque fois, tous témoignèrent qu’en dépit de la force de leurs coups, jamais ils ne purent réussir à la percer, sauf le petit Portefaix et aussi Marie-Jeanne Vallet que Beauterne baptisa « la Pucelle du Gévaudan », c’est qu’ils l’avaient touchée tous deux au défaut de l’épaule ou près de la gorge, et par chance, car la bête se montrait habile à esquiver les coups !

 

auvers.jpg

Auvers, sculpture de Kaeppelin

Outre ces particularités, autre chose, sa façon de tuer et ses mises en scène. Et par là on voit combien on s’éloigne du loup, car les loups, tous les spécialistes vous le diront sont craintifs de nature, un simple mouvement du bras ou des sabots qu’on fait claquer entre eux ainsi qu’en témoigne Eugène le Roy dans Jacquou le Croquant suffit à les éloigner. Les loups ne tuent que par stricte nécessité et ne s’attaquent à l’homme que s’ils sont « enragés » ou torturés par la faim. Ce qui n’était aucunement le cas de la Bête qui disposait à suffisance de moutons et autres agnelles sur son parcours de chasse, à portée de patte !

La singularité de ses carnages ? Les décapitations, suffisamment nombreuses pour en conclure qu’elle y prenait goût ! Nombre de têtes en effet furent retrouvées éloignées de leur corps d’attache, quelquefois posées sur des rochers, comme portées là à dessein. Et tranchées net, comme d’un coup de cisailles ! Dites qu’elle gueule peut faire ce genre de travail ? Il y aurait forcément des déchirures, des lambeaux de peau, des arrachements… Rien de semblable, tranchées sans bavures ! ceux qui les ont trouvées s’accordent à le dire. Et puis aussi les vêtements, quelquefois pliés ou jetés comme en tas à côté des corps. Qu’en conclure ?

 

AG.jpg

 

En 1911, le Docteur Puech pencha pour un sadique et l’explique dans sa thèse. On évoqua les lycanthropes et les particularités du nagualisme. D’aucun penchèrent pour des meneurs de loups, en l’occurrence de bâtard de loups et de chiens, d’autres pour l’introduction fortuite d’un animal exotique, en l’occurrence une hyène ou un lycaon, à cause de la robe et puis aussi des griffes… Mais ces animaux exogènes habitués aux fortes chaleurs, auraient-ils supporté longtemps la rigueur de ces hauts plateaux et leurs redoutables hivers ?

Et la culpabilité présumée des Chastel, qu’en penser ?

Ce que fut la Bête du Gévaudan, on ne le saura probablement jamais. Ce qu’on sait, c’est qu’elle continue à faire parler d’elle et qu’on en parlera longtemps, bien après que ce soient éteints les derniers feux de cheminées qui animent encore chez quelques-uns, les longues soirées d’hiver.

«  Il ne faudrait pas trop parler de tout cela. L’histoire de la Bête, faite par les paysans, doit rester une histoire à eux. Et ils la laisseront à peine deviner à ceux qui ne sont pas de la montagne. C’est un récit du pays obscur, là-haut, sous son peuple de sapins, à peine éclairé à l’entrée d’un chemin de mousse par quelque grande fleur rouge ; c’est une rhapsodie d’un temps plus nocturne encore, avec ses cavernes, ses garous, son sang, ses carnages ; c’est, venu sur un souffle d’air, le souvenir d’un ancien monde ; c’est un secret. » (Henri Pourrat).

 

kaeppelin.jpg

Gravure de Kaeppelin extraite du livre d'Henri Pourrat

 

 

 

Orientations bibliographiques :

Pour ceux que passionnerait le sujet, il faut consulter d’abord la somme de l’Abbé POURCHER, épuisée depuis sa dernière réédition mais qu’on peut se procurer (à des prix variant de 30 à 150 euros sur le net). Puis les ouvrages de Michel LOUIS, François FABRE et Roger OULION. Enfin et peut-être, faut-il commencer par « dévorer » l’incontournable « Histoire fidèle de la Bête » au style inégalé d’Henri POURRAT, qui vous tient en haleine jusqu’à la fin.

Tous les ouvrages suivant peuvent être trouvés assez facilement :

 

cazottes.jpgcrouzet.jpgchevalley.jpg

 

Pascal CAZOTTES : La Bête du Gévaudan (Les 3 spirales, 2004)

Abel CHEVALLEY : La Bête du Gévaudan (Gallimard, 1936)

Guy CROUZET : Bêtes en Gévaudan (Guy Crouzet, 2010)

 

fabre.jpgmazel.jpglouis.jpg

 

François FABRE : La Bête du Gévaudan (De Borée 2005)

Michel LOUIS : La bête du Gévaudan (Perrin, Tempus/41, 2003)

Eric MAZEL, Pierre-Yves GARCIN : La Bête du Gévaudan à travers 250 ans d’images (Gaussen 2009)

 

moriceau.jpgpourrat.jpgoulion.jpg

 

Jean-Marc MORICEAU : La Bête du Gévaudan (Larousse, 2009)

Roger OULION : La bête du Gévaudan (Editions du Roure, 2009)

Xavier PIC : La Bête qui mangeait le monde (Albin-Michel, 1976)

Henri POURRAT : Histoire fidèle de la Bête en Gévaudan (Jeanne Lafitte, 2003)

Liste non exhaustive tant les ouvrages sont nombreux sur le sujet.