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06/01/2012

6 JANVIER 2012

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« Et L’Ange me racontait la pitié qui est au royaume de France. »

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Sur le chemin de Bermont...

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« Maître Pierre, où serai-je ce soir ? »

 

600 ans aujourd'hui nous séparent de cette vie brève (1412-1431), mais tellement lumineuse, que nous n'en n'avons pas encore compris le Mystère...

Jehanne la Pucelle, dite Jeanne d'Arc, nous ne connaissons pas ton visage... mais je veux croire, moi,  qu'il ressemblait à celui d'Anna Karina, si belle dans le film de Godard.

 

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(Rouen, oeuvre de Barrias)

«  — Ha ! Rouen ! Rouen, mourrai-je cy !.. »

 

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Sans doute la plus belle statue dédiée à Jeanne, celle de Louis-Ernest Barrias (1841-1905) qui laisse loin derrière elle nombre d'oeuvres maladroites, telle celle de Foyatier à Orléans.

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Sur le chemin de Bermont... 

 

« Jeannette dont il s’agit est née à Domremy et a été baptisée dans l’église Saint-Remy, paroisse de ce lieu. Son père s’appelait Jacques d’Arc et sa mère Isabelette, de leur vivant laboureurs à Domremy ; à ce que j’ai vu et su, c’étaient de bons et fidèles catholiques et de bons laboureurs, de bonne réputation et d’honnête conversation, selon l’état de laboureur ; car plusieurs fois, j’ai conversé avec eux. J’ai été moi-même l’un des parrains de Jeanne…

… Jeannette, en son premier âge, était bien et convenablement élevée dans la foi et les bonnes mœurs, et telle que presque tous les habitants de Domremy l’aimaient ; et Jeannette connaissait sa croyance, le Notre Père, l’Ave Maria, comme le savent les fillettes de son âge.

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Un 13 mai à Domremy...

… Jeannette allait volontiers et souvent à l’église et à l’ermitage de Notre-Dame de Bermont près de la ville de Domremy, quand ses parents croyaient qu’elle était và la charrue, aux champs ou ailleurs… » (témoignage de Jean Moreau, de Greux près de Domremy, laboureur, 70 ans ou environ. Procès de réhabilitation.)

« Je suis allé, moi-même, chercher Jeanne à la maison de son père et l’ai emmenée chez moi ; et elle me disait qu’elle voulait aller en France auprès du dauphin pour le faire couronner, disant : « N’a-t-il pas été dit que la France serait perdue par une femme, et qu’elle devait ensuite être restaurée par une vierge ? » Et elle m’a dit aussi que j’aille auprès de Robert de Baudricourt pour qu’il la fasse conduire au lieu où était le seigneur dauphin. » (témoignage de Durand laxart, de Burey, oncle de Jeanne. Procès de réhabilitation.)

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( Vaucouleurs, oeuvre d'Halbout du Tanney)

« Je confesse que portay les nouvelles de par Dieu a mon roy, que nostre Sire lui rendroit son royaume, le fearit couronner a Rains et mectre hors de ses adversaires. Et dec ce en fus messagier de par Dieu ; et qu’il me meist hardiement en œuvre ; et que je leveroie le siege de Orléans.

Je disoie tout le royaume et que, se monseigneur de Bourgongne et les autres subjectz du royaume ne venoient en obéissance, que le roy les y feroit venir par force. » (Jeanne, procès de condamnation.)

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Statue à Saint-Pierre le Moustier


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Plateau de Greux, paysage sur le chemin de Bermont

 

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Moutons, vallée de la Meuse, Domremy

 

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Ancolie sur le chemin de Bermont  


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Frêne de Bermont

 

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Muguet des bois de Bermont

 

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Pivoine de Domremy

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Reliquaire, oeuvre de Real del Sarte, église de Domremy

 

"Jeanne, soeur tout aimée, pouvons-nous vous parler à genoux?

Ils ont voulu que la poudre de "votre corps fût jetée par sacs en la rivière, afin que jamais sorcherie ou mauvaiseté on n'en put faire ou proposer". Ils ont voulu qu'il n'y eût pas un coin de terre française où vos petits frères puissent venir s'agenouiller pour vous demander le courage;

Sainte Jeanne, soeur tout aimée, cette poussière c'est dans nos coeurs qu'elle est tombée et repose..."

( Père Doncoeur: Le Mystère de la Passion de Jeanne d'Arc )

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Voir aussi sur ce blog, dans archives, la note du 6 janvier 2010.

 


18:55 Publié dans Portraits | Lien permanent | Commentaires (0)

12/12/2011

12 DECEMBRE 1821


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Le 12 décembre 1821, naissance à Rouen de Gustave FLAUBERT, l'immortel auteur de Madame Bovary et de l'Education sentimentale. Voici, en hommage à ce maître des Lettres française un extrait de "Bouvard et Pécuchet", oeuvre inachevée publiée en 1881 et dont le projet remonterait à 1872 (correspondance de Flaubert à Georges Sand).

On saluera au passage le talentueux Jean-Pierre Marielle et la mémoire du regretté Jean Carmet, tout aussi talentueux.





 

 

30/11/2011

30 NOVEMBRE 1667

Naissance de Jonathan SWIFT à Dublin

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Tableau de Thomas Pooley

Connu principalement pour les « Voyages de Gulliver » qu’il publie en 1726, le doyen SWIFT l’est également pour le « Conte du Tonneau » qui lui vaudra l’inimitié de la reine Anne. Car Swift n’a pas la langue dans sa poche, satiriste, pamphlétaire et moraliste, on connaît ses « Pensées sur divers sujets moraux et divertissants » (1706). La première donne le ton :

 "Nous avons juste assez de religion pour nous haïr, mais pas assez pour nous aimer les uns les autres." 

Voici un extrait de sa Conclusion au Conte du Tonneau, elle concerne les écrivains :

« J’ai un mot à dire au sujet des auteurs profonds qui sont devenus si nombreux ces derniers temps, et je sens d’ailleurs que le public, toujours judicieux, est bien décidé à me compter dans leur groupe. Il m’est donc venu à l’idée, à propos de cette question de profondeur, qu’il en était des auteurs comme des puits. Tout homme qui a de bons yeux voit jusqu’où va le plus profond d’entre eux, à condition qu’il s’y trouve de l’eau, mais souvent, quand il n’y a vraiment rien d’autre au fond que de la terre sèche et de la saleté, même si le puits s’arrête à un yard et demi du sol, il passera pour un abîme insondable, simplement parce qu’il est terriblement obscur.

Je suis en ce moment en train d’expérimenter un procédé très fréquent parmi nos auteurs modernes et qui consiste à écrire sur Rien. Quand le sujet est complètement épuisé, on laisse courir sa plume, cette plume que certains appellent le fantôme de l’Inspiration, car elle aime à se promener une fois que le corps est mort. Et à dire vrai, je crois qu’il n’y a rien au monde de moins bien partagé que la conscience du moment où il faut dire : « J’ai fini ». Pendant que l’auteur écrivait son livre, lui et ses lecteurs ont eu tout le temps de devenir amis et il leur est devenu dur de se séparer. De sorte que j’ai constaté quelquefois qu’il en était de la fin d’un volume comme de celle des visites, où les cérémonies qu’on fait pour prendre congé durent aussi longtemps que la conversation qui les a précédées. La conclusion d’un traité ressemble à celle de la vie humaine, qui a été quelquefois comparée à la fin d’un festin, d’où bien rares sont ceux qui se réjouissent de sortir « comme le convive repu de la vie », dit Lucrèce. Car les hommes aiment à demeurer assis, une fois le repas fini, ne fût-ce que pour somnoler et même dormir profondément tout le reste du jour. Mais, sur ce dernier point, je diffère entièrement des autres auteurs, et je serais très fier de moi, si je pouvais d’une manière ou d’une autre contribuer au repos de l’Humanité, surtout à une époque aussi trouble et agitée que la nôtre. »

Entrée au Panthéon des lettres en 1965, l’œuvre de Jonathan Swift ne couvre pas moins de 1600 pages dans la Pléiade. C’est en parcourant ses écrits, et notamment le « Journal manuscrit à Stella », les « Lettres du drapier » et les « Petits écrits en prose » (dont on retient surtout la « Modeste proposition concernant les enfants des classes pauvres » qu’il conseille ni plus ni moins que de manger), qu’on découvre Swift. Au travers du provocateur, l’homme de finesse qu’il fut n’a cessé de s’observer, s’employant à dénoncer les défauts qu’il avait en partage avec ceux qui faisaient l’objet de ses diatribes.

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On retiendra cet extrait de la belle préface qu’Emile Pons rédigea en 1963 pour l’édition de ses œuvres en Pléiade :

« Comme membre du clergé, il avait prêché contre les trois concupiscences : de l’argent, de la chair, et de l’orgueil. Comme moraliste, il avait redit qu’il les voyait triompher chez les hommes. Comme personnage de légende, il devait les avoir vaincues toutes trois. On est étonné de voir le nombre de ses dupes. En vérité, Swift a aimé l’argent, il a aimé la gloire, et il a aimé les femmes ; mais comme il ne s’aimait pas lui-même, il a écrit toute sa vie pour fustiger ses penchants. Cela devait d’autant mieux abuser ses biographes, qu’en marge de son œuvre littéraire, il a laissé quelques pièces de complaisance destinées à montrer combien il était désintéressé, méritant et chaste. »