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11/11/2009

CHAMP de BATAILLE

 

Les corbeaux s'abattent du haut des grands chênes dans les labours, et parce que l'automne est propice aux ripailles, ils fouillent la terre grasse inlassablement de leurs becs pointus, à la recherche des graines. Je les observe aller, venir, se quereller ou s'égailler selon, à grands coups d'ailes à la moindre alerte, car ils sont prudents...

Ces corbeaux-là, qui ne sont peut-être après tout que des corneilles, m'évoquent ceux des champs de bataille ; et d'autant plus, que c'est aujourd'hui le quatre-vingt-onzième anniversaire de l'armistice qui mit fin à la « Grande Guerre ». Ou la « grande boucherie », comme on voudra... c'est la même chose...

...« Toutes ces viandes saignaient énormément ensemble. »

Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, 1932

 

Il est de coutume d'honorer les morts et ceux des guerres ont droit, comme les autres au respect des vivants. Aussi n'ai-je n'ai rien contre les commémorations dans la mesure où elles restent discrètes. Dès l'instant où elles servent de prétexte à des manœuvres ou des épanchements qui ne profitent qu'à ceux qui les orchestrent, je m'en méfie énormément...

 

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Gus Bofa (La Baïonnette)

 

La Grande Guerre  -dont pas une commune de France ne porte le deuil au travers de ses monuments aux morts, et dont chacun sait qu'elle a saigné à blanc sans états d'âme tout ce qu'il y avait de forces vives dans les nations des principaux belligérants- c'est au bas mot dix millions d'hommes tués au combat, sans compter les civils et tous ceux morts des suites de leurs blessures, ou qui ont volontairement mis fin à leurs jours.

 

 

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Butte de Vauquois, mai 2008

Rien que pour la seule France -et parce qu'il faut mettre la viande sur la table pour comprendre- si on les alignait côte à côte au garde-à-vous comme à l'exercice, ceux qui sont tombés sur le champ de bataille, ça couvrirait sans mal un peu plus de 900 kilomètres, soit à peu de chose près la distance Dunkerque-Perpignan... Quant au volume de sang dont ils ont abreuvé les sillons, ça équivaudrait à le comparer au débit du Danube à Tulcea qui en temps normal est de  6 500 000 litres... On pourrait comme ça se livrer à d'autres calculs très accusateurs... Ca changerait rien, le fait est là. Et depuis que le monde est monde, si on comptabilisait de la sorte ceux qui ont laissé leur peau dans des conflits, on n'en finirait pas... Tout de même, ça donne à réfléchir sur la nature de l'homme « être doué de raison » ! Et puis, ne l'oublions pas, quand les passions qui l'enchaînent se libèrent , ou que les intérêts de ceux qui mènent le monde lui jouent du pipeau, le pauvre type, c'est toujours lui qui trinque dixit l'auteur du « Voyage », qui n'a pas tord :

... « Il existe pour le pauvre en ce monde deux grandes manières de crever, soit par l'indifférence absolue de vos semblables en temps de paix, ou par la passion homicide des mêmes en la guerre venue. »

 

Commémorons ce 11 novembre avec ceux qui l'ont vécue, la  grande guerre  qui n'en finissait pas, et qu'ils pensaient être la « der des der », certains qui ont écrit ces lignes n'en sont pas revenus, comme l'artilleur Paul Lintier, regardé par Jean Norton Cru comme l'un des plus fiables rapporteurs, avec Maurice Genevoix, André Pézard et Robert Désaubliaux, des atrocités du champ de bataille.

Lintier mort à 23 ans le 15 mars 1916 a produit deux œuvres qui pèsent leur poids de souffrance : « Ma pièce » (1916) et « Le tube 1233 » (paru en 1917), préfacé par Henri Béraud.

Rapportons avec Norton Cru, cet extrait du premier des deux textes, il traduit bien l'observation du cuirassier Destouches qu'on est « puceau de l'horreur comme de la volupté ».

... « Ah ! si j'échappe à l'hécatombe, comme je saurai vivre ! Je ne pensais pas qu'il y eût une joie à respirer, à ouvrir les yeux sur la lumière, à se laisser pénétrer par elle, à avoir chaud, à avoir froid, à souffrir même. Je croyais que certaines heures seulement avaient du prix. Je laissais passer les autres. Si je vois la fin de cette guerre, je saurai les arrêter toutes, sentir passer toutes les secondes de vie, comme une eau délicieuse et fraîche qu'on sent couler entre ses doigts. Il me semble que je m'arrêterai à toute heure, interrompant une phrase ou suspendant un geste, pour me crier à moi-même : Je vis, je vis ! Et dire que tout à l'heure, peut-être, je ne serai qu'une chair informe et sanglante au bord d'un trou d'obus ! »

 

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Le fantassin Louis Barthas, dans des accents proches, ne nous dit pas autre chose ; il rapporte ce qu'il voit de l'horreur et ce qu'il pense de la folie des hommes, lui qui ne rêvait que de fraternité nous fait partager ce banquet des ténèbres où la mort se met à table :

... « Un obus venait tout près de creuser un trou énorme et déterrer un cadavre qui fut mit en lambeaux, sur lequel des milliers de mouches goulues se précipitèrent.

Ah ! ces mouches du charnier de Lorette qui se répandaient jusqu'à l'arrière du front, quel immonde dégoût elles nous inspiraient. Elles s'insinuaient partout, dans les quarts, les gamelles, les marmites, bourdonnaient sans cesse autour de nous, butinaient des morts aux vivants et des vivants aux morts ! »

 

Il y a des pages, dans « La Ruée » de Robert Desaubliaux que l'on retrouve chez d'autres ; il ne s'agit point de plagiat, mais de « choses » vues ensemble, et tellement terribles, qu'il n'y a pas trente six façons de les dire :

... « L'aspect du chemin devient encore plus sinistre. Dans la boue, sur des talus, partout des cadavres ont été projetés : les uns courbés la face contre terre, les autres hideusement contorsionnés dans une pose grotesque ou tragique avec un rictus épouvantable qui découvre les dents et les yeux ouverts qui dévisagent les passants. Français et Boches sont mêlés, broyés, déchiquetés.

-      Voilà ce qui s'appelle mourir au Champ d'Honneur, observe une voix.

On marche sur des fusils cassés, des sacs éventrés, des brosses, des chemises, des paquets de lettres, des photographies, des bidons, des pansements, des caisses, des torpilles qui n'ont pas éclaté, des casques, des capotes ! Les sacs à terre déchirés, déchiquetés, émiettés, sont éparpillés sur le sol. Il y en a des milliers de toutes les couleurs, en toile, en laine, en soie, mêlés à la boue, au sang, aux membres arrachés, à des intestins, à des débris de chair sanglants, à des têtes coupées, à des corps sans tête, partout des cadavres ! des cadavres !!! Des corps mutilés étalent des viscères, tendent des moignons atroces au bout desquels la boue et le sang ont fait avec l'étoffe déchirée des franges noires. »

 

C'est suffisamment éloquent... et pourtant, ne faut-il retenir des champs de bataille que l'immense gâchis des corps et des âmes ? ou voir dans la guerre -à l'instar de ceux qui restent persuadés qu'elle peut être rédemptrice- autre chose qu'une abomination ? Et il s'en trouvera toujours pour dire : c'est comme ça qu'on l'aime...

Voici ce qu'écrit à ce propos La Tour du Pin dans ses souvenirs rapportés par Jean Norton Cru :

... « J'éprouve une sorte d'ivresse sauvage à galoper à travers ces champs saccagés, couverts dépaves humaines, d'ennemis massacrés. Secrètement, je me prends à souhaiter que la guerre ne soit pas dans l'avenir abolie. J'ai connu tout à coup clairement le sentiment, jusqu'alors un peu confus, de sa nécessité, de sa sauvage et glorieuse grandeur, et n'ai pas, comme certains l'horreur de ses spectacles et la haine de ses ruines.

... Je goûte le symbole de la guerre où je survis, et sa fatalité, et j'aime sa chaleur meurtrière qui est celle de la flamme même de la vie, concentrée entre les deux pôles éternels : l'amour et la mort ».

Voilà son vrai visage, qui est celui de Janus, le paradoxe de l'inconciliable qui nous enferme et qui nous étreint, le drame d'Eros et de Thanatos qui faisait dire à Jünger :

... «  Au combat, qui dépouille l'homme de toute convention comme des loques rapiécées d'un mendiant, la bête se fait jour, monstre mystérieux resurgi des tréfonds de l'âme. Elle jaillit en dévorant geyser de flammes, irrésistible griserie qui enivre les masses, divinité trônant au-dessus des armées. Lorsque toute pensée, lorsque tout acte se ramènent à une formule, il faut que les sentiments eux-mêmes régressent et se confondent, se conforment à l'effrayante simplicité du but : anéantir l'adversaire. Il n'en sera pas autrement, tant qu'il y aura des hommes. »

Ernst Jünger, La guerre comme expérience intérieure.

 

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Breughel, le Triomphe de la Mort, Musée du Prado

 

 

Nous en conviendrons avec Thomas Hobbes : « Homo homini lupus », puisqu'il s'en trouvera toujours un, c'est entendu, pour casser une mâchoire d'âne sur la tête de l'autre.

 

 

 

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Butte de Vauquois, entonnoir de mine

 

 

Et pour terminer cet hommage à tous ceux qui sont morts glorieusement (ou non) au cours de ce terrible quinquennat, jusque et y compris à ceux qu'ont pas eu de chance et qui se sont fait tuer après le coup de sifflet de l'armistice ou la tombée de rideau, comme on veut, rapportons ces pages d'un petit trésor que nous ne saurions passer sous silence, les « Mémoires d'un Rat » :

... «  Ce qui fait paraître excessif le sacrifice que la patrie exige de notre vie, c'est que nous oublions que nous devons mourir un jour.

... Et pourtant, la mort, m'écriais-je, ce n'est pas ces images répugnantes, ce cortège hideux, ces puantes métamorphoses ? Toutes ces visions macabres n'existent que pour les vivants et ne sont que les conséquences de la mort.

La véritable cause de ma révolte instinctive, ce n'est même pas l'horreur du néant, mais une invincible répugnance à entrer dans l'inconscient. Peu m'importe que chaque partie de moi-même subsiste et se survive, si ce qui fait l'unité de ma personne disparaît, c'est à dire ma conscience et ma mémoire ! ».

 

 

 

Orientation de lectures :

Louis- Ferdinand CELINE : « Voyage au bout de la nuit » (Pléiade)

Jean-Norton CRU : « Témoins » (Presses universitaires de Nancy)

Louis BARTHAS : « Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier, 1914-1918 » (La Découverte)

Robert DESAUBLIAUX : « La ruée » (Presses de la Renaissance)

Ernst JUNGER : « La guerre comme expérience intérieure », « Le boqueteau 125 » (tous deux aux éditions Christian Bourgois), « Orages d'acier » (Le Livre de Poche).

Pierre CHAINE : « Mémoires d'un rat » (Texto).

 

Trois ouvrages dont nous n'avons pas donnés d'extraits méritent d'être lus :

-      « La Guerre de 14-18 racontée par un Allemand », de Werner Beumelburg (chez Bartillat), préfacé par Gérard Chaliand qui dit de l'œuvre : « Werner Beumelburg a écrit un des rares très bons livres sur la Grande Guerre... A la rigueur de l'historien il joint, de façon sensible, le savoir de la peau. Le sentiment physique de la guerre est ici présent. »

-      « Le cuirassier blessé, Céline 1914-1916 », de Jean Bastier (dans la très belle édition du Lérot, de Jean-Paul Louis), qui doit beaucoup au récit de Désaubliaux ( Céline était engagé au 12ème Cuirassier, Désaubliaux au 11ème)

-      « Gaspard », roman de René Benjamin (Prix Goncourt 1915, Fayard), à lire en dépit de la critique peu favorable de Norton Cru (critique ne portant que sur la valeur historique et non littéraire).

 

 

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Argonne, mai 2008

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

10/11/2009

LE POIDS DU SIECLE

Appliquons au siècle ces quelques lignes de Charles Baudelaire, on verra qu'elles ont aussi été écrites pour lui...

" Je sais que l'amant passionné du beau style s'expose à la haine des multitudes. Mais aucun respect humain, aucune fausse pudeur, aucune coalition, aucun suffrage universel ne me contraindront à parler le patois incomparable de ce siècle, ni à confondre l'encre avec la vertu.

... Malgré les secours que quelques cuistres célèbres ont apportés à la sottise naturelle de l'homme, je n'aurais jamais cru que notre patrie put marcher avec une telle vélocité dans la voie du "progrès". Ce monde a acquis une épaisseur de vulgarité qui donne au mépris de l'homme spirituel la violence d'une passion.

... J'ai eu l'imprudence de lire ce matin quelques feuilles publiques; soudain, une indolence, du poids de vingt atmosphères, s'est abattue sur moi, et je me suis arrêté devant l'épouvantable inutilité d'expliquer quoi que ce soit à qui que ce soit..."

Charles Baudelaire, introduction aux Fleurs du Mal.

 

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09/11/2009

A PROPOS DE MURS

 

Tout a été dit sur la chute du mur de Berlin... ou presque.

Néanmoins, et à la faveur de l'anniversaire de cet événement aujourd'hui vieux de vingt ans qui projeta derechef dans « l'Histoire » ceux qui pensaient en être sortis, du moins à l'est, rappelons quelques évidences :

-      La première, c'est qu'il n'est point de muraille qui ne puisse être franchie ;

-      La seconde, c'est que la solidité d'un mur vaut ce que vaut celle de ceux qui l'ont édifié ;

-      enfin la troisième c'est que les murs les plus solides ne sont pas de nature à se laisser photographier...

 

De tout temps et en tous lieux les hommes ont élevé des murs, il n'est que de parcourir la « toile » à défaut de parcourir le vaste monde pour s'en convaincre !

Les plus anciens -souvent d'ailleurs les plus solides- ont laissé de belles traces : Grande Muraille de Chine, murs cyclopéens amérindiens, mur d'Hadrien, murs vitrifiés, enceintes de toutes sortes et de toutes catégories... Bref, on s'enfermait pour se protéger. En cela, le limes romain, séparant la « civilisation » des « barbares », faisait en occident figure de pionnier par sa longueur, sans concurrencer pour autant la Grande Muraille. On sait -ou on imagine- ce qu'il en coûta d'efforts aux culs-terreux du temps pour élever l'un et l'autre !

Avec le progrès (empiler des agglomérés de ciment ou couler du béton de décoffrage, étant devenu un jeu d'enfant ou presque) et la machine aidant, on ne se priva pas, sous des prétextes variés, de matérialiser et si possible de façon durable, certaines frontières qu'on voulait rassurantes et qui sentaient le soufre, poison comme chacun sait de toutes formes de subversions...

Et parce qu'il convenait de contenir l'ennemi, du dehors comme du dedans, on ne lésina pas sur les moyens à engager. Ainsi la ligne Maginot, construite à grands frais sur le dos du contribuable, merveille de technologie et quoique coriace, ne suffit-elle pas à contenir les panzers des divisions du voisin. C'est qu'elle n'était pas achevée me direz-vous ! Possible ; mais un mur n'est jamais achevé tout à fait, ni sur la longueur, ni et encore moins sur la hauteur : il y a toujours moyen de le contourner ou de le passer, par le haut ou par le bas. Ceux qui l'ont fait en savent quelque chose ! du moins ceux qui en sont revenus !

Aussi n'était-il que temps, le 9 novembre 89 de mettre un terme à celui de Berlin.

Qu'il ait emporté avec ses décombres une partie du « soviétisme », nulle ne le contestera ; mais force est de constater qu'il n'a rien emporté du communisme qui hélas, dans ses derniers bastions, continue à faire son content de victimes quotidiennes ; tout autant d'ailleurs qu'en peut faire le capitalisme vorace, sans foi ni loi, dont la chute du même mur a favorisé l'irrésistible et cruelle expansion. Voyez où nous en sommes ! Alors « la liberté pour quoi faire ? » aurait dit Bernanos, oui, la liberté pour quoi faire quand, aux murs du dehors, les financiers internationaux et leurs affidés ont substitué ceux du dedans, bien plus redoutables encore ! Qu'on ne passe pas  parce qu'on n'en voit ni le début ni la fin ! ni l'incommensurable hauteur, ni l'abyssale profondeur...

Ces colosses nous écrasent, nous violent et nous vident sans états d'âme. Non contents de piller les richesses de la planète et de cambrioler les caisses des états, il leur faut d'avantage encore cambrioler les cerveaux des ressortissants. Grands démolisseurs de frontières ils moissonnent large et s'entendent avec l'ennemi d'hier pour en finir une fois pour toutes avec la diversité, les particularismes, les identités et la richesse des « nations », ennemis du jour. Et s'il flattent apparemment les différences en faisant croire à la valeur de l'échange et au grand partage, c'est à seules fins d'enterrer définitivement, dans la grisaille de lendemains qui déchanteront et dont on ne revient pas, l'idée même d'appartenance à une communauté de destin.

La chose n'est pas nouvelle, diaboliser les particularismes et l'idée de nation a toujours été le fait des apatrides, de ceux qui se veulent les « citoyens du monde ». Dès lors, le combat (s'il y en a un) ne se posera plus en terme de lutte de classes dans une dialectique qui a fait son temps mais en lutte de castes, non point dans l'acception traditionnelle (tri fonctionnalité), mais dans celle du bipartisme entre Nantis (Bobos et Néocons détenteurs du pouvoir = Citoyens du Monde) et les Autres... Ces Autres, dont nous sommes un certain nombre à faire partie, je les opposerai volontiers comme « Sujets de la Terre », aux Citoyens du Monde, parce que c'est bien d'une inversion des valeurs qu'il s'agit. Ces citoyens du monde sont des colosses aux pieds d'argile ; comme Druon Antigon a trouvé sur son chemin le centurion Gracchus Brabo, ils trouveront un jour le leur (pas si lointain peut être), avec lequel il devront compter. Ne serait-ce que parce que ce monde transitoire est soumis au mouvement éternel qui ébranle toutes les forteresses et fait s'écrouler tous les murs... et surtout :

parce qu' "il y a tant d'aurores qui n'ont pas encore lui"...

Friedrich Nietzsche, Aurore, 1881

 

 

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