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20/02/2012

LA FONTAINE DE SANG

 

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A la faveur d’une affaire qui n’en est pas une —l’information faite récemment par la « fille de son père » sur l’abattage rituel en Ile de France— j’en profite pour dire combien me répugne ce type de pratiques, ceux qui les mettent en œuvre, et par extension toute la chaîne de distribution halal et casher. On observera que je suis sur le chapitre, moins réducteur que « la fille de son père » qui me semble-t-il, ne visait que la tradition halal, on se demande pourquoi.

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Tradition ? parlons en. Au sujet de l’abattage halal notamment, où est-il prescrit dans le Coran qu’il faille égorger d’une oreille à l’autre les animaux de boucherie pour les consommer ? Ce ne sont que pratiques d’usage, dues à une interprétation abusive du texte qui font aujourd’hui force de loi. Il n’en va pas de même de l’abattage casher qui relève, lui, d’un code scrupuleusement appliqué au risque d’offenser son dieu jaloux. N’importe, l’un comme l’autre ne sont rien moins que l’expression d’une barbarie à visage humain appliquée sans restriction à nos frères les animaux dans d’intolérables conditions de souffrance. Il faut, sur le sujet, rappeler que les victimes ne sont pas anesthésiées et que leur mort, si brève soit-elle, leur inflige des douleurs qu’on a du mal à imaginer et que seuls parmi les humains, ceux rescapés d’une tentative d’égorgement (s’il s’en trouve) pourraient être en mesure d’apprécier.

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Trop d’animaux sont abattus chaque année en France (plus d’un milliard cent millions !), beaucoup trop et dans des conditions épouvantables de transport, d’attente, de promiscuité et d’abattage. Jamais autant de fontaines de sang n’ont abreuvé et enrichi ceux qui pataugent dedans :  éleveurs,  intermédiaires, distributeurs, enfin toute la clique des maquignons. C’est l’un des marchés les plus lucratifs et cela, uniquement à cause de la demande —orchestrée par une publicité sans foi ni loi— de consommateurs acéphales, abrutis jusqu’à l’os, qui creusent leurs tombes avec leurs fourchettes carnassières, et dont je ne vais pas plaindre la disparition souvent prématurée qui somme toute, n’est que justice.

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Disparition prématurée, parce que les méfaits d’une alimentation journellement carnée sont connus et archi connus qui profitent en premier lieu au vorace bisness médico-pharmaceutique  en engendrant surcharge pondérale, infarctus, cancers etc… Ces pratiques carnassières témoignent, comme beaucoup d’autres, d’un irrespect total de la vie en général et des animaux en particulier. Si chacun réduisait sa consommation de viande de boucherie ne serait-ce qu’à un jour par semaine, on épargnerait le monstrueux gâchis programmé par le réseau qui en tire bénéfice, dans le même temps qu’on y gagnerait en espérance de vie.

Quant aux abattages rituels en France, il suffit tout bonnement d’en interdire la pratique sur le territoire comme l’ont fait nos amis des Pays-Bas, sans oublier de faire la chasse aux tueries clandestines de moutons de l’Aïd-el-kébir auxquels il arrive qu’on fasse prendre un bain de leur propre sang dans les baignoires des banlieues. C’est un vœux pieux, hélas, qui n’a aucune chance d’être exaucé. D’abord, parce que la classe dirigeante sodomisée des sous-chiens rampants est aux ordres ; ensuite parce que ceux qui sont pendus aux tétines du veau (en l’occurrence de la vache) d’or ne sont pas prêts de les lâcher;  enfin parce qu’il n’y a pas de volonté populaire de mettre un terme à ce scandale qui comme beaucoup d’autres fait sourire les radios pourries du Système.

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Las, las, las, « Animaux de tous les pays, unissez-vous ! »

« Et c’est ainsi qu’Allah est grand ! » aurait dit notre cher Vialatte et j’ajoute pour ma part « Yahvé  aussi ! », tant qu’à faire…

Et je vous livre à propos ce petit texte de Charles BAUDELAIRE extrait de « Mon cœur mis à nu » :

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«  Il est impossible de parcourir une gazette quelconque, de n’importe quel jour ou quel mois ou quelle année, sans trouver à chaque ligne les signes de la perversité humaine la plus épouvantable, en même temps que l e s  v a n t e r i e s les plus surprenantes de probité, de bonté, de charité, et les affirmations les plus effrontées relatives au progrès et à la civilisation.

Tout journal, de la première ligne à la dernière, n’est qu’un tissu d’horreurs. Guerres, crimes, vols, impudicités, tortures, crimes des princes, crimes des nations, crimes des particuliers, une ivresse d’atrocité universelle.

Et c’est de ce dégoûtant apéritif que l’homme civilisé accompagne son repas de chaque matin. Tout, en ce monde, sue le crime : le journal, la muraille et le visage de l’homme.

Je ne comprends pas qu’une main pure puisse toucher un journal sans une convulsion de dégoût. »