07/09/2010
ANTE DILUVIUM
Avec leurs crocs pointus et leurs serres de rapaces,
Bien avant que les monts
Eurent cédé la place
Aux plaines effondrées,
Ils portaient sur leurs fronts
Des cuirs astiqués.
Sans ouvrir leurs resserres,
A la tombée du soir,
Ils rampaient dans le noir
Sous la peau de la terre.
Ils rampaient sous la laine
Des moisissures jaunies
Qui voilaient les fontaines
Occultées des forêts
Pour s’abreuver la nuit.
Quand ils sortaient l’échine des pierrailles,
On voyait luire leurs carapaces d’écailles.
Larves des autres temps
Qui buviez aux fontaines,
Monstres blêmes,
Ne vous réveillez pas quand le soleil s’allume
Et qu’il chauffe la terre,
Laissez faire,
Tout reprendra sa place sous la lune…
18:38 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : monstres, écailles, forêts, nuit, lune
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