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26/11/2009

FENRIR

 

loup_garou_07A.jpg

 

 

Le loup de fer a croqué le soleil

Un vilain jour.

Il est sorti, pas de velours,

De la forêt métallique

Avec sa suite

Et s'est campé dans la clairière,

Toute une nuit, tranquille et fier,

Auréolé de brume

Et de lumière de lune.

 

Il a couru quarante tours

Entre les troncs d'aluminium

Avant d'atteindre un jour

La grande ville des hommes

Alors,

Il s'est assis sur le rocher de pénitence

Qui tout en haut de la montagne

S'avance,

Bien au-dessus des fins clochers

Et du fourmillement des toits et des fumées.

 

Il s'est assis, le loup de fer,

Dessus sa patte repliée.

Il a compté les cheminées

Et les toitures des usines

Et les machines,

Et sur un signe,

Il a lancé toute sa horde et ses petits

Dans la vallée.



 

 

 

11:13 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : loup, soleil, machines

Commentaires

A propos de la crise en cours, une conviction trouvée exprimée sur le Net, une parmi des milliers de semblables, défaitistes, masochistes, témoignant davantage de l'oubli de l'éternel recommencement du monde, de ces loups qui viennent détruire les oeuvres contestables des hommes, que d'un effort lucide de réflexion sur la situation :

« Ils [ah, "Ils" ! Tout un poème... La personnalisation du Grand "On" !] feront tout simplement un reset général, et les compteurs seront remis à zéro. Tout le monde trouvera ça génial !!! Du coup le gouvernement mondial sera instauré dans la liesse populaire…

On assistera certainement aprés coup à l’instauration d’une monnaie mondiale avec une parité en or. »

Pfff… Décidément, qu’est-ce qu’on peut trouver cette théorie apocalyptique sur le Net !

J’attends juste que quelqu’un m’explique avec quels moyens humains et matériels l’hypothétique surpuissante oligarchie mondiale unifiée, solidaire et suréquipée, menée par le diable ou encore des « supérieurs invisibles » à l’intelligence surhumaine, va mener à bien ces opérations d’une ampleur et d’une portée démentielles…

Curieux comme il est difficile à certains d’imaginer que leurs adversaires ne sont, en réalité, que des épiciers désunis, certes parfois sans scrupules mais aux intérêts souvent divergents, bulles médiatiques et financières dépourvues des pouvoirs quasi surnaturels que leur attribue une imagination aussi débridée que fertile, surfant sur la gazette des nouvelles technologies ou sur l’apocalypse de Jean.

Il est certain que cela donne du piment aux histoires que l’on se raconte pour supporter la grisaille d’un certain quotidien et éviter d’étudier réellement les faits, le plus souvent plus prosaïques (voir par exemple le virtualisme décrypté par dedefensa.org)…

D’autant que ces histoires mêlent si inextricablement le vrai et le faux qu’elles peuvent constituer une séduisante théorie générale. Les systèmes généraux de représentation étant le péché mignon de l’intellect occidental qui, vice rédhibitoire de la modernité et arrogance suprême de l’humain déspiritualisé, ne supporte rien de ce qui échappe à l’emprise mentale qu’il prétend avoir sur le monde…

Il n’y aura jamais de gouvernement mondial, ni de monnaie mondiale, tout simplement parce que nous avons déjà nettement pris une direction inverse, complètement opposée à ces fantasmes de financiers occidentaux.

Le bateau de l’Occident court encore sur son erre, mais déjà, la propulsion étant tombée en panne, il ralentit et le courant qui se substitue peu à peu à sa force motrice n’est en rien favorable au maintien d’un cap désormais impossible à tenir.

Le naturel des régions, des nations, des petites entités politiques et économiques, des oppositions entre intérêts divergents, que les brasseurs d’argent ont cru pouvoir chasser à coup de théories globalisantes et de cupidité propagandique, est ce courant contraire qui est en train de revenir au galop.

Pourquoi ? Tout simplement parce que le mirage messianique du paradis matériel sur Terre (croissance infinie, progrès, paix, unification de l’humanité, opposés à épuisement des ressources et surpopulation, destruction du milieu naturel, perte des valeurs et des repères, montée des conflits et des communautarismes), s’estompe à la vitesse grand V.

Le virtuel est désormais, de manière de plus en plus visible de tous, la principale substance de ce bateau que des épiciers sans réelle intelligence croyaient réel, à force de le fantasmer, de le proclamer tel dans leurs livres de banque et leurs médias aux ordres. La croyance à cette réalité virtuelle va bientôt rejoindre le niveau d’échec concret de ses incarnations économiques et sociales.

A bas le monde mesquin des marchands.

Vive la crise.

Vive la révolution.

Écrit par : Boreas | 29/11/2009

Boreas,
Le loup est à la société marchande d'aujourd'hui ce que le chacal était à la charogne chez les Anciens Egyptien: il digère la pourriture en ne laissant que le bon (= non-corrompu) si petit soit-il, pour montrer tout de même qu'il en reste un peu (il y a toujours de la lumière, même au sein des ténèbres CQFD)... On est pas très éloigné du concept de "révolution conservatrice". Nous sommes d'accord.

Écrit par : agaric | 29/11/2009

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