15/11/2009
LA GUERRA DI PIERO
Voici une chanson qui compte parmi les plus belles ayant traité de la guerre et de ses ravages...
J'en donne cette traduction libre afin de respecter le rythme:
Sous les blés tendres où tu dors dans ton gîte
Ce n’est pas la rose ni la tulipe
Qui t’accompagnent dans ton sommeil
Mais plus de mille coquelicots vermeils.
« Au fil rapide de mon torrent
Je veux revoir les brochets d’argent
Et plus jamais les corps des soldats
Charriés par l’eau froide les bras en croix. »
Ainsi disais-tu et c’était en hiver
Tout comme les autres vont vers l’enfer
Tu t’en vas triste, le vent se lève,
Qui t’enveloppe bientôt de neige.
Couvre-toi bien Piero, couvre-toi
Entends le vent t’apporter la voix
De tes compagnons, pauvre piétaille
Jetés à la Mort sur le champ de bataille
Mais tu restas sourd et le temps passa
Qui fait les saisons et qui marche au pas
Et un beau matin tu vis la frontière
Comme le printemps chassait l’hiver.
Puis quand vint ton heure, marchant le cœur lourd
Tu vis un soldat au creux d’un labour
Triste comme toi et le regard morne
Sous la couleur d’un autre uniforme.
Tue-le Piero, tue-le bien vite,
Il ne faut pas que tu hésites
La guerre te l’ordonne et c’est maintenant
Qu’il faut rougir la terre de son sang.
« Ah ! mais si je vise la tête ou le cœur,
La Mort l’emportant et que je demeure
Jamais je ne pourrai, de son regard
Chasser la douleur de ma mémoire. »
Et pendant que tu songes, lui s’enhardit
Te considère en ennemi,
Epaule son arme et te met en joue,
Sous sa mitraille tu tombes à genoux.
Tu t’effondras sans jeter un cri,
Avec le regret avec le souci,
De partir sans t’être fait pardonner
Ni tes erreurs ni tes péchés.
Tu t’effondras sans jeter un cri
En sachant bien que les jours de ta vie
Finissaient là au creux de ce labour
Sans autre espoir de revoir le jour.
« O ma Ninette il faut bien du courage
Mourir en mai n’est pas de mon âge,
Ninette belle pour voir l’enfer
J’aurai mieux aimé m’y rendre en hiver.
Au milieu des blés qui te firent un lit
Tu t’effondras serrant ton fusil
La bouche pleine de mots gelés
Que le soleil ne pu réchauffer.
Sous les blés où tu dors dans ton gîte
Ce n’est pas la rose ni la tulipe
Qui t’accompagnent dans ton sommeil
Mais plus de mille coquelicots vermeils...
18:11 Publié dans Chansons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : piero, fabrizio de andre, guerre