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02/09/2021

CELINE NE REPOSE PAS AU PANTHEON

Céline ne repose pas au Panthéon mais il est immortel, la preuve, on vient de retrouver les manuscrits volés dans son appartement du 4 de la rue Girardon après son départ le 17 juin 1944, direction Sigmaringen puis Copenhague à travers l’Allemagne en feu.

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Ces manuscrits, on n’y croyait plus jusqu’à ce que Le Monde nous apprenne leur restitution le 4 août dernier.

Quatre août ! drôle d’anniversaire, abolition des privilèges il ya 232 ans, abolition d’un secret littéraire et quel ! il y a 28 jours… Publiée à 17H 55 et mis à jour le 5 août à 5H31 dans la nuit, comme en 1789, cette nouvelle extraordinaire fit l’effet d’une bombe dans le monde des lettres ; quant au monde des céliniens, inutile de dire quel en fut l’accueil !

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Pourtant les radios obliques et les medias en général n’en firent guère echo contrairement au matraquage covidien ininterrompu.

Cette découverte inespérée doit beaucoup pour ne pas dire tout à Jean-Pierre Thibaudat mandaté par d’obscurs détenteurs entre les mains desquels ce trésor avait échu après la libération.

On lira avec intérêt la relation qu’il en donne dans Médiapart :  https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-thibaudat/blog/060...

On avait donc bien volé les manuscrits de Céline. On les avait volés mais on les avait conservés. Imaginons deux secondes qu’on les ai laissés sur place, qu’en serait-il advenu dans la tourmente « libératrice » ? Comme le craignait leur auteur, ils auraient peut-être fini, partie dans le caniveau, partie dispersés aux quatre vents...

Après un itinéraire rocambolesque qui vaut celui relaté dans « Nord », le voilà donc devenu immortel ce mètre cube de manuscrits miraculeusement restitués.

Pour tous les céliniens, maintenant, le rêve est devenu réalité, j'attends pour ma part, entre autres la suite de "Casse-pipe" avec impatience !

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22/01/2011

L'AFFAIRE CELINE

 

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A parcourir le Web, depuis l’ « Affaire », vous savez laquelle, non pas Dreyfus, mais de la célébration de Céline, on rigole bien dans les chaumières comme aurait dit ce dernier ! A ceux qui s’interrogeraient encore, je conseille d’ouvrir le Blog du Petit célinien, une liste de liens les conduira à la plupart des réponses et commentaires sur la question.

Pour ma part, je me félicite de ce que ce « Haut Comité » de quoi au juste ? n’ait pas jugé opportun d’honorer Céline. C’est, bizarrement, en prenant cette décision, le plus bel hommage qu’il puisse lui rendre !

Que restera-t- il de tous ces beaux messieurs quand la Mort les aura cueillis plus ou moins gentiment ? Un vague souvenir sans doute pour les premiers du rang qui assurément, s’estompera avec les années. A contrario, il restera tout de Céline, sans ôter une virgule ni le moindre point d’interrogation. Alors, les commémorations, il peut les laisser à des encablures du rivage, il n’en a pas besoin dès l’instant où il est entré au Panthéon des Immortels tout seul, sans qu’on l’y pousse le 1e juillet 1961 comme y entrèrent en leur temps les plus illustres sages de l’Antiquité gréco-romaine. Voilà de quoi clouer le bec une fois pour toutes au troupeau de ses détracteurs dont les plus virulents ne peuvent pas admettre après tout qu’il ait eu du talent, qu’il ait été clairvoyant et qu’il tienne le haut du pavé des Lettres françaises, tout simplement. C’est une arête qui leur reste en travers du gosier ; évidemment, ça fait mal…

 

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Qu’on publie de nouveau les pamphlets (ou plutôt les satires), que leur lecteur et lui seul, se fasse une opinion en raison de sa sensibilité et de son goût pour l’outrance et la caricature. Qu’il y ajoute, s’il craint de les approcher sans armure, l’étude de Régis Tettamanzi (1). Qu’il pèse et soupèse – à la condition qu’il ait tout lu de Céline- le poids de ce qu’il faut retenir de l’œuvre, si tant est qu’il faille la peser ; il verra de quel côté penche la balance ! Si l’on se mettait, à sortir de l’ombre, tous ceux qui ont mal parlé de leur prochain où l’ont montré du doigt, la liste serait longue et à la considérer de près on aurait des surprises ! C’est une attitude humaine, trop humaine, parce que c’est toujours sur un autre visage de soi, en fin de compte, que l’on crache. Ceux qui l’ont compris savent à quoi s’en tenir sur l’offense, l’insulte et le mépris.

D’aucuns ont fait remarquer à juste titre que Céline se serait foutu de cette célébration et ils ont raison ; il s’en serait foutu comme à peu près Marcel Aymé s’était fichu de l’honneur qu’on lui fit un jour de lui octroyer certaine « Légion »… On connaît sa réponse ! Il me plait à moi de supposer quelle aurait été la réponse du maudit de la route des Gardes aux pontifes de ce « Haut Comité » s’il eût été vivant !

L’ « Honneur » est un plat qui ne se réchauffe pas et encore moins lorsqu’il est servi par de mauvais mitrons. Ainsi du Goncourt 1932, que quelques faux culs préférèrent octroyer à un Mazeline dont il ne reste qu’une peau de loup mitée, quand ce prix, qui consacrait un auteur, revenait de droit à celui du Voyage ; on réchauffa l’échec, non sans polémiques, avec un Renaudot qui ne lui laissa guère d’indigestion !

Pour en revenir à cette célébration, ce dont je suis sûr, c’est qu’elle ne mérite pas Céline. Et pour tout dire au risque de me répéter, je fais partie de ceux qui se félicitent qu’elle ne l’ait pas retenu. Quelle gloire en effet y a-t-il de se voir honorer par une République bananière et des chasseurs de primes dont les motivations ne sont pas toujours celles qu’on croit ?

Après tout, les vraies valeurs n’ont pas besoin qu’on les montre du doigt, qu’on les honore ni qu’on les commémore ; elle s’imposent d’elles-mêmes et c’est pour ça qu’elles gênent les médiocres. Elles sont de taille à faire fondre vingt années de banquise aurait dit Céline, c’est ainsi et, ajouterai-je, c’est tant mieux.





(1) Régis TETTAMANZI, Esthétique de l’outrance, Idéologique et stylistique dans les pamphlets de L.F. Céline, 2 volumes (Editions du Lérot, 16140