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27/12/2009

CHANSON de MARGARET

 

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Pierre MAC ORLAN doit peut-être son goût de « l'Aventure » aux chansons populaires qui marquèrent sa jeunesse. S'il s'y est exercé avec talent, c'est sans doute, comme il nous l'explique dans son recueil des « Chansons pour accordéon » paru à la NRF en 1953, parce que la chanson est le moyen privilégié de transmettre à la postérité ce que recèlent de tendresse ou de violence les âmes.

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«  L'idée d'écrire des chansons ne m'est pas venue récemment. Dans presque tous mes livres, j'ai introduit une chanson sentimentale, qui me paraissait résumer très clairement des situations romanesques un peu usées par leur fréquence. La chanson est le meilleur moyen d'exprimer  cette sentimentalité quotidienne de l'âge des souvenirs de la rue et de leurs conséquences. »

La « Chanson de Margaret », qui appartient aux « Chansons de charme pour situations difficiles », a été composée par Mac Orlan en souvenir du Havre, « ...ville méthodiquement concassée. » qu'on pouvait prendre, avant qu'elle n'eut à subir les bombardements, pour un «... faubourg de la vie britannique ». Et si l'auteur fait allusion à Tampico c'est assurément comme il nous le dit pour le pétrole mais aussi peut-être, parce que ce nom sonne à l'oreille comme un mot magique martelé par le destin. C'est, dirons ceux qui sont attentifs au langage des oiseaux, parce que dans Tampico il y a « temps » et qu'il y a « tant pis ». Tampico, un nom qui pèse son poids de mystère comme Valparaiso, Istanbul, Caracas ou Vladivostok...

« N'allez pas croire que je nourrisse une hostilité particulière à l'égard de Tampico ; mais je n'aime pas l'odeur du pétrole. Si l'on part du principe que l'aventure est à Tampico, on ne peut  qu'aboutir à cette conclusion que j'ai déjà donnée. Un ingénieur qui embarque avec un bon contrat dans sa poche pour faire son métier dans une compagnie pétrolifère ne considère pas Tampico comme une image de l'aventure. Par contre, une personne de mœurs légères, qui exerce sa profession dans un café chantant du Havre, ira vers cette ville que son imagination revêt de couleurs merveilleuses comme Jason partait pour la conquête de la Toison d'Or. »

« On ne gagne rien de bon à rôder autour des derricks, quand on n'a pas de nombreuses actions dans une compagnie pétrolifère. Margaret, en se rendant à Tampico, fut victime de cette dangereuse illusion qui associe l'or à l'odeur du pétrole. »

Ecoutons la « Chanson de Margaret, créée par Germaine MONTERO sur une musique de V. Marceau ; en voici le premier couplet :

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« C'est rue de la Criqu' que j'ai fait mes classes ;

Au Havre dans un « star » tenu par Chloé.

C'est à Tampico qu'au fond d'une impasse

J'ai trouvé un sens à ma destiné'.

On dit que l'argent c'est bien inodore.

Le pétrole est là pour vous démentir

Car à Tampico quand ça s'évapore

Le passé revient qui vous fait vomir. »