14/12/2009
LES VIEILLES
Elles ont des yeux terribles
Les vieilles
Qui traversent les landes
Sous le ciel.
Elles portent sur leur dos
Des fagots
Qu'elles ont coupé dans les brandes.
Elles ont,
Quand on s'approche d'elles,
Cette odeur de varech
Bien reconnaissable
Et d'étable.
Elles font,
Quand elles marchent,
Flic-floc
Sur le sable des grèves
Dont l'algue crève
Sous leurs bottes.
Qui dira où elles vont
Sous le ciel sale ?
Qui dira où les poussent les rafales ?
Dérivent-elles vers leurs masures,
Ou les murs des cimetières,
Ou les calvaires
Aux blessures altières ?
Elles vont,
La main crispée sur leur bâton noueux
S'enfoncer dans la nuit
Et faire crisser le mâchefer des chemins creux.
Et les ténèbres les mangeront
Sur un cri,
De chouette ou de hiboux
Dans les buis...
Crédit photo: Emmanuel ARMAND
10:01 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vieilles, hiboux, brandes
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